Jésus - Le Messie élevé

Jésus enseigne Nicodème en lui expliquant que personne n’est passé à un endroit plus élevé (monté au ciel) si ce n’est Lui. Mais Il ne parle pas de son ascension qui interviendra après sa résurrection (voir Jean 3, 13-21)

Pour mieux comprendre la déclaration de Jésus, il faut replacer cette parole dans son contexte. 

Nicodème se trouve pris en étau entre les traditions qui lui ont été transmises et la nouveauté initiée par (et dans la personne de) Jésus. 

Il faut savoir qu’à l’époque, beaucoup d’histoires circulaient, parlant d’hommes qui étaient montés au ciel (cela ne concerne ni Énoch ni Elie) et qui y avaient reçu des révélations spéciales de la part de Dieu. Moïse était l’un de ceux qui revenaient le plus souvent. 

Contredisant ces inventions humaines, Jésus déclare que jamais personne n’est monté au ciel ni n’en est redescendu pour raconter ce qu’il a vu. Alors que Lui peut en parler, non parce qu’Il serait déjà monté au ciel depuis la terre, mais parce que le ciel est sa patrie, comme le rappelle le prologue de Jean (1, 18). 

Pour que Nicodème puisse faire le lien entre les révélations de l’Ancien Testament et les propos de Jésus, celui-ci se désigne le Fils de l’homme, faisant écho au prophète Daniel (7, 13–14). 

Ensuite, par sa comparaison avec le serpent d’airain (Nombres 21, 4 – 9), Jésus pose l’analogie qui part du terrestre (le serpent d’airain) pour expliquer le céleste (la croix de Jésus). Les israélites mordus par le serpent devaient lever les yeux vers le serpent d’airain pour être sauvés. De même, l’homme mortellement atteint par le péché doit lever les yeux vers Jésus que Dieu a envoyé en ressemblance de chair de péché (Romains 8, 3).

Quel renversement de programme messianique pour Nicodème ! Ses connaissances et ses certitudes sont ébranlées jusque dans leurs fondements. N’oublions pas que ce chef religieux partageait, avec les autres pharisiens, l’idée que le Messie serait élevé sur le trône de Salomon et dominerait le monde…

Jésus lui explique que le Fils de l’homme sera effectivement élevé, mais pas comme Nicodème l’envisage. C’est par l’élévation à la croix qu’Il parviendra au trône. Et ce trône ne sera pas celui de David, mais de Dieu. 

Vient alors, dans la bouche de Jésus, le verset le plus connu de la Bible (v. 16). Cette déclaration présente l’Évangile du salut avec clarté et simplicité, liant les événements de la mort de Jésus à l’amour de Dieu pour le monde qu’il a créé. Jésus rappelle l’universalité du salut (quiconque), la facilité pour l’obtenir (la foi), la grandeur du salut (ne périsse pas), l’excellence de la durée (la vie éternelle). Dans les versets suivants, le Seigneur développe la pensée de l’amour de Dieu, qui l’a envoyé, Lui son fils, non pour juger le monde, mais pour le sauver. 

Jésus enseigne à Nicodème que la décision de venir à Lui, ou de s’en abstenir, dépend non de facteurs intellectuels, mais d’une attitude spirituelle et d’un comportement moral. 

La foi, une question de choix

Quand Nicodème rencontre Jésus, il vient avec son bagage intellectuel, construit avec les enseignements reçus, les traditions vécues et tous les messages qui ont pu être véhiculés. 

Le même schéma se reproduit avec chaque homme. Toi-même, tu possèdes un héritage intellectuel fondé sur le vécu, l’enseignement, les échanges. Il n’est pas mauvais en soi, cependant, il faut oser en sortir pour aller à la rencontre de Jésus. Il faut faire fi de ses connaissances intellectuelles pour entrer dans le domaine de la foi.

Le verset 16 de Jean 3 est souvent récité seul, tiré de son contexte, et parfois sans réfléchir à son contenu. Alors qu’il s’agit d’un véritable défi pour l’esprit charnel. Il ébranle nos certitudes, il secoue nos habitudes, il actualise nos convictions. 

Quelle merveille de comprendre que le salut de Dieu est destiné à tout homme, de toute race, et de toute condition ! Que les péchés sont enlevés afin que la mort éternelle ne frappe pas, mais qu’au contraire nous jouissions de cette vie abondante en Christ pour toujours ! 

Mais, car il y a un « mais ». Pour vivre ces choses, il faut la foi. Sans sortir du domaine charnel, de nos certitudes, de nos acquis intellectuels, nous ne pourrons entrer dans ce domaine spirituel. 

Que tu sois au début de ton chemin ou déjà en route avec le Seigneur depuis un moment, je t’invite à imiter Nicodème. Dépose tes bagages encombrés de tout ce que tu crois savoir et vient humblement devant Jésus afin d’entrer ou de revenir dans le domaine de la foi.