L'Esprit-Saint

La question que Nicodème pose alors à Jésus montre que s’il a compris que sans le Saint-Esprit, il est impossible d’entrer dans le royaume de Dieu, il ignore comment « obtenir » cette puissance (voir Jean 3, 9-12)

Le dialogue qui s’en suit est basé sur la connaissance qui en grec possède deux verbes différents. 

Pour interroger Nicodème en qualité d’enseignant, de religieux, Jésus utilise le verbe « ginosko » qui porte la connaissance au niveau spirituel. De la sorte, Nicodème est renvoyé à sa compréhension spirituelle du texte biblique (à l’époque de l’Ancien Testament) dans lequel les prophètes ont annoncé cette génération nouvelle caractérisée par l’œuvre du Saint-Esprit (Esaïe 32, 15 ; Ézéchiel 36, 25-27, Joël 2, 28-29, Jérémie 31, 33…).

Par contre, lorsqu’Il parle de sa propre connaissance, Jésus utilise le verbe oida/eido qui parle d’une connaissance rendue possible à la suite d’un lien intime. L’épître aux Hébreux (8, 11) illustre parfaitement ce verbe. Lorsque Jésus dit « nous parlons de ce que nous connaissons », l’utilisation du pluriel associe le Saint-Esprit qui s’adresse également au cœur de l’homme. 

Jésus sous-entend donc clairement qu’Il énonce les choses qu’Il a connues dans l’intimité de la relation avec son Père, avant son incarnation (cf. Jean 1, 18). Mais, alors que son témoignage est vrai, il n’est pas reçu, c’est-à-dire, qu’il n’est pas accepté. Une fois encore, le pluriel utilisé par Jésus pose ce constat sur le peuple, pas sur Nicodème qui cherche de tout son cœur. 

Ces choses terrestres évoquées par Jésus englobent toutes les réalités terrestres observables, renvoyant, notamment, Nicodème à l’exemple du vent (Jean 3, 8). 

Très tôt, le vent ou le souffle (pneuma en grec) a été identifié à la vie ou à l’âme. Ainsi, dans le Nouveau Testament, le pneuma désigne presque toujours des influences surnaturelles. Même si le mot peut avoir rapport avec la nature supérieure de l’homme (Romains 1, 9) ou un élément normal de la nature humaine (Romains 8, 16 ; 2 Corinthiens 7, 1), les textes montrent que le chrétien est essentiellement le produit du pneuma divin. 

Nicodème a reçu sa réponse. Il n’a plus de question. Dès à présent, il n’intervient plus dans le texte, tout à l’écoute de l’enseignement du Seigneur Jésus. 

Connaître ou connaître…

Le Saint-Esprit est une puissance que nous négligeons trop souvent. 

Loin d’être une « baguette magique » qui répond à toutes nos envies, le Saint-Esprit est la puissance que Dieu nous donne pour que nous accédions aux choses spirituelles. 

Au début de notre marche avec Jésus, nous sommes souvent comme Nicodème, ne comprenant pas comment obtenir cette puissance. Il arrive aussi que certains chrétiens de longue date oublient comment l’activer.

Parce que la connaissance de l’un comme de l’autre se cantonne dans le domaine charnel.

Aujourd’hui, Jésus t’invite à basculer dans le domaine spirituel. Et pour y parvenir, tu n’as pas d’autre choix que de rechercher l’intimité avec Lui ! Seule une vie de communion avec ton Sauveur ouvre la puissance du Saint-Esprit.

As-tu remarqué que dès que Jésus a donné cette explication à Nicodème, ce dernier n’a plus parlé ? Il aurait pourtant pu dire que sa qualité de chef religieux lui conférait une certaine intimité avec Dieu ou encore qu’il avait peu de temps entre son travail et ses études bibliques pour chercher à cultiver plus d’intimité…

Où en est ton intimité avec Jésus ? Le rencontres-tu quotidiennement ? Prends-tu du temps à ses pieds ou n’est-ce qu’une brève rencontre « entre deux portes » ?

Si tu veux connaître (spirituellement) la puissance du Saint-Esprit, tu dois connaître (intimement) Jésus.