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Pourquoi les victimes ne parlent pas

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Pourquoi les victimes ne parlent pas

Bonjour Mon ami(e),

Sidération, dissociation, emprise. 

On pense qu’une victime de violence, enfant, ado ou adulte peut facilement quitter la  maison, son conjoint, et porter plainte. C'est faux. Quand on voit le nombre de femmes  (et d'enfants) tués par le conjoint au moment des séparations nous avons la réponse.  Partir et parler est parfois très dangereux, et demande du soutien.  

En cas de viol et d'agressions sexuelles les soupçons se multiplient du genre  "Pourquoi est-elle restée ?", "A sa place j'aurais dit non, crié, frappé, etc." Dans ces  situations-là, il est impossible de réagir normalement. La victime est souvent sidérée,  tétanisée et ne peut donc ni crier, ni parler. Regardons ce qui se passe dans le cerveau pendant un viol.

- La sidération paralyse la victime et l’empêche de réagir, de crier, de fuir. Pour cette  raison beaucoup pensent à tort qu’elle est consentante "Pourquoi ne s’est-elle pas  défendue ?" Elle ne le peut pas ! Elle se sent coupable de ne pas s'être débattue, de n'avoir pu réagir, d'avoir été paralysée. Elle s'accuse toute seule. Faudrait-il, pour  enlever tout soupçon de consentement, qu’elle soit grièvement blessée ou morte ?  

- La dissociation. L'état de stress extrême du viol pourrait entrainer la mort. Mais le  cerveau va faire disjoncter le système. La personne survit mais elle est déconnectée  (sentiment d'être spectateur de la scène). Cette dissociation s’installera de façon  continue si la victime reste en contact avec l’agresseur. Dans ce cas elle déconnecte  de ses émotions et se transforme en un automate que l’agresseur peut contrôler. C'est  la raison pour laquelle elle ne part pas. Elle est sous emprise

Les victimes, jeunes ou pas se sentent coupables, honteuses et pensent avec raison  que personne ne les croira. Dans une société de déni du viol beaucoup disent "Et si  ce n’était pas un viol ?", "Peut-être bien qu'elle l'a cherché" etc. Il faut comprendre que  la sidération, la dissociation, l'emprise, les troubles de la mémoire, la peur de ne pas  être crue, empêchent la victime de dénoncer ce crime.  

"Dans un monde à l’endroit, les femmes victimes de violences conjugales devraient  être immédiatement protégées quand elles appellent à l’aide. Dans notre réalité́, c’est  très loin d’être le cas. Il est rare que les menaces de mort soient prises au sérieux, et  que leur sécurité́ soit réellement assurée, même si des mesures de protection plus  efficaces existent depuis 2010, comme l’ordonnance de protection et le téléphone  grand danger. De plus, après la séparation, il est fréquent que les conjoints violents  utilisent les enfants pour continuer à exercer des violences lors de l’exercice de leur  autorité́ parentale et de leurs droits de visite. Si les enfants quand ils sont directement  menacés peuvent donner aux femmes victimes la force de porter plainte et de partir  pour les protéger, ils peuvent être, a contrario, une raison majeure de ne pas dénoncer  les violences par peur d’en perdre leur garde en cas de séparation. Et en raison des  risques que les enfants pourraient courir en étant seuls avec leur père violent, si les  droits de garde de ce dernier sont maintenus." Dr Murielle Salmona.  

Dans les faits, les enfants, les ados et les femmes, ne peuvent pas se protéger ni fuir  sans aide extérieure. C'est impossible car leur vie matérielle également est sous  contrôle, pas d’argent, pas de travail et parfois pas de papiers. Cela nous lance un  grand défi de solidarité à relever pour les aider. A chacun de nous de faire comprendre  ces notions de sidération, de dissociation et d'emprise qui expliquent bien des  comportements.  

La rue ou les transports publics témoignent que les victimes ne peuvent faire face à  ces attaques. Dans leur détresse elles sont tétanisées et ne peuvent demander de  l'aide qui devrait venir de l'entourage immédiat. Comment expliquer ce silence, ce  manque d'aide et de protection des gens autour qui se détournent et regardent  ailleurs. Chacun de nous pourrait selon ses moyens, trouver quelque chose à faire  pour aider, comme appeler la police, ou faire un signalement.  

Je vous laisse avec ce poème de Martin Niemöller,  

"Silence on tue" 

"Quand ils sont venus chercher les communistes,  
Je n'ai rien dit, Je n'étais pas communiste. 

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, 
Je n'ai rien dit, Je n'étais pas syndicaliste. 
Quand ils sont venus chercher les juifs, 
Je n'ai pas protesté, Je n'étais pas juif. 
Quand ils sont venus chercher les catholiques, 
Je n'ai pas protesté, Je n'étais pas catholique. 
Puis ils sont venus me chercher, Et il ne restait personne pour protester." 

Martin Niemöller (décédé en 1984) pasteur allemand. Il écrit ce poème à propos du  régime hitlérien. Arrêté en 1937, interné en camp de concentration, libéré en 1945. 

Nous avons besoin de plus d'engagement de l'Etat et besoin aussi d'exprimer des  actes solidaires. Aller voir une victime, lui dire qu'on va l'aider, briser l'isolement dans  lequel elle se trouve et voir avec d'autres comment aider, etc.

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