Aimer son prochain


Comprendre ce commandement comme Christ l’entendait
L’amour est sans aucun doute central au Christianisme, mais sa définition est parfois, je le crains, un peu floue. Vous avez probablement déjà entendu un prédicateur faire un enseignement sur les différents mots grecs retrouvés dans les textes originaux du Nouveau Testament, que nous traduisons par le mot « amour », mais laissez-moi faire ma propre version, inspirée en grande partie par l’auteur C.S. Lewis.
Sans vouloir vanter une traduction Biblique plus qu’une autre, une chose que j’aime bien des vieilles traductions, c’est qu’elles emploient un mot très particulier pour traduire le mot grec agape. Le mot auquel je fais référence est « charité ». En utilisant un mot différent, le lecteur distingue bien entre agape (l’amour Divin, ou Chrétien, pour mettre une définition courte) et les autres formes d’amour dans la langue grecque. Mais le sens de « charité » a bien changé avec le temps; il est maintenant employé pour désigner un acte ou encore une organisation qui apporte un bienfait quelconque à un ou des individus dans le besoin. On peut facilement voir d’où vient cette définition quand on connaît le sens original et beaucoup plus large du mot; c’est que l’action évidente – soit faire l’aumône ou le ministère aux pauvres – a pris le sens de ce qui poussait à cette action : la charité, l’amour de Dieu. Si donc la charité, ou l’amour agape, n’est pas une action, mais la chose qui pousse à l’action, qu’est-elle donc ?
Nous pouvons être poussés à penser que pour aimer notre prochain, nous devons avoir des sentiments forts envers lui, mais je ne crois pas que c’est ce que Dieu nous demande. L’exégèse de ce verset (Lévitique 19.18) ne peut être faite que par une compréhension claire de ce que « comme toi-même » veut dire. Est-ce que Dieu nous demande de nous aimer nous-même pour ensuite pouvoir aimer les autres ? Je ne crois pas. La Bible en entier nous encourage à faire passer les autres avant nous, à l’humilité, à porter notre croix, etc… Je concède que nous devons avoir une forme d’amour ou de respect pour nous-même, étant des créatures de Dieu, mais l’amour-propre ne peut mener qu’à l’orgueil. Je crois plutôt que ce commandement fait référence à notre instinct naturel de vouloir notre propre bien. Malgré le fait que certaines personnes – voire même beaucoup – peuvent avoir une vision déformée de ce qui est bien pour elles, ce qu’elles font, elles le font dans le but d’en tirer du bien. Aime ton prochain, veux son bien, agis de telle manière à ce qu’il en tire du bien – cela s’aligne avec les enseignements de Jésus, notamment les Béatitudes.
Il ne serait pas naturel pour nous d’avoir le même amour pour nos parents, notre conjoint ou même nos amis, que pour l’étranger au coin de la rue. Mais nous pouvons vouloir le bien de tous, même de nos ennemis; encore plus que cela, nous pouvons FAIRE du bien à notre prochain ! Voilà la charité.
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