Un de plus

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Desmond Doss intégra l’armée en tant que médecin, mais il refusa de porter une arme par conviction religieuse, et malgré les moqueries des autres soldats, il campa sur sa position.

Cette conviction fut à l’épreuve en avril 1945, quand Doss et ses collègues prirent part à la bataille d’Okinawa. Pour remporter la victoire, ils durent s’emparer d’une forteresse japonaise située au sommet d’une falaise de cent vingt-cinq mètres de haut. Ce fut un vrai carnage. Sans tenir compte de l’ordre de son commandant de bataillon de battre en retraite, Doss s’élança courageusement dans la zone de combat – sans arme. Il repéra un soldat grièvement blessé au bord de la falaise, et à l’aide d’un brancard de fortune, il le traîna en lieu sûr.

Au cours des douze heures suivantes, Doss fit de nombreux allers et retour pour sauver davantage de soldats. Il finit par ramener 75 hommes. Son héroïsme sans égal lui vaut de recevoir la Médaille d'honneur du Congrès.

Par la suite, quand on lui demanda comment il avait trouvé la force de poursuivre sa mission pendant douze heures d'affilée, il expliqua qu'à chaque fois, il avait prix : « Seigneur, aide-moi à en sauver un de plus. »

Tout autour de nous, d'innombrables blessés gisent sur les chemins rocailleux de la vie, et nous avons amplement l'occasion d'être des bons Samaritains et de leur porter secours. Allons-nous panser leurs jeux et leur sauver la vie, ou passerons-nous notre chemin pour vaquer à nos occupations et ne pas nous mettre nous-mêmes en danger ? 

« Va, et toi, fais de même », dit Jésus à la fin de cette célèbre parabole (Luc 11.30-37). Irons-nous chercher les multiples blessés du chemin pour les sauver les uns après les autres ?