Chance ou Malchance ?

Chance ou Malchance ?
Il y a quelques années, Rachel et moi avions la charge de deux assemblées dans l’Est de la France. 
 
Cette situation m’amenait à passer la plupart de mes lundis sur la route, dans les campagnes, pour visiter les croyants isolés qui ne pouvaient plus se déplacer à cause de leur âge.
 
Il arrivait souvent que je partage avec eux un repas ou un café, mais le but de mes visites était de les écouter, de prier avec eux et de leur offrir la Sainte-Cène qu’ils ne pouvaient plus prendre avec le reste de l’assemblée, les dimanches.
 
Il me reste de cette période de précieux souvenirs. Beaucoup de ces frères et soeurs avaient traversé des guerres, des années de privation, et les écouter me raconter leurs vies, pour moi qui n’était encore qu’un jeune pasteur, était une source incroyable de sagesse et de témoignages quant à l’absolue fidélité de Dieu envers ses enfants.
 
De ces récits, je voudrais ici vous partager une leçon qui me parle encore aujourd’hui.
 
Je visitais régulièrement un couple de retraités, dont le mari avait été pendant plusieurs années, un parachutiste de métier dans l’armée française. Au cours de son service, il avait été envoyé sur divers champs de bataille, dont ceux de l’ Indochine.
 
De cette période troublée, il avait ramené des souvenirs douloureux, mais aussi d’incroyables expériences, qui peu à peu l’amenèrent à accepter Jésus-Christ comme son Sauveur et Seigneur.
 
Certaines serviront ici à illustrer mon propos.
 
Au cours de plusieurs campagnes, il avait acquis le surnom de “Baraka”, terme commun à plusieurs langues du Proche et Moyen-Orient, qui signifie à peu près “chanceux” ou “béni d’en Haut”.
 
Par exemple, un jour où il était au combat, il s’aperçut alors que plusieurs de ces camarades étaient tombés sous les balles, qu’il avait eu la vie sauve grâce à une timbale en fer blanc dans son sac à dos, qui avait “comme par miracle” arrêté une balle tirée dans sa direction.
 
Une autre fois, alors qu’il était sur le point de monter dans un camion pour partir en permission, un ami le supplia de lui laisser sa place dans le véhicule. Pris de compassion, il accepta. Quelques minutes plus tard, le véhicule sautait sur une mine, tous ses occupants tués sur le coup.
 
De tels faits lui avaient valu une réputation de “chanceux” qu’il ne comprenait guère lui-même, mais qui l’amenait de plus en plus à se poser des questions sur l’origine d’une telle “faveur”.
 
Mais la “chance” existe-t’elle ? 
 
En tant que croyants, pouvons-nous adhérer à un tel concept, insinuant que certaines bénédictions arrivent plus sur certains que sur d’autres, sans aucun mérite apparent ?
 
Plus tard, à la fin de son engagement en Indochine, cet ami fut versé avec son unité dans la fameuse bataille de Diên-Biên-Phù, qui vit la défaite des armées françaises et la fin de presque un siècle de présence en Asie du Sud-Est.
 
Etait-ce encore de la “chance” d’être envoyé dans cette cuvette entourée de montagnes, où l’état-major savait que ces hommes ne rencontreraient que la défaite ou la mort ?

Humainement parlant, certainement pas ! 
 
Comment dès lors comprendre ce qui lui arrivait, lui qui avait toujours été “chanceux”?
 
Une fois sur place, cet ami contracta une malaria extrêmement sévère au point qu’il fut de nombreux jours entre la vie et la mort. 
 
Tout observateur aurait alors pu déclarer qu’il en était bien fini de sa “baraka” légendaire, et qu’il était au contraire, aux vues des évènements, très “malchanceux”.
 
Mais quelques temps plus tard, les troupes françaises encerclées, évacuèrent une dernière fois des malades avant la bataille finale, et cet ami fit partie des derniers militaires rescapés. Beaucoup des soldats français engagés moururent durant l’assaut ou furent envoyés dans des camps où un grand nombre perdit la vie quelques mois après.
 
Alors, “sa chance” était-elle revenue?
 
En tant que croyants, il est important que nous réalisions que ces concepts de “chance” ou de “malchance” n’existent pas.
 
L’histoire de l’humanité en général et celle de chaque individu en particulier, est déterminée par  le libre arbitre de chacun, au-dessus duquel se situent la volonté et la providence divines.
 
Rien de ce qui nous arrive n’est inconnu de l’Eternel! Notre vie appartient à Celui à qui nous l’avons confiée. Il est notre Père et poursuit avec nous un but éternel: Nous préparer la meilleure place possible auprès de Lui.
 
Certaines difficultés actuelles de notre vie, pourront se révéler être plus tard, des “bénédictions déguisées” pour notre croissance personnelle. 
 
 
Psaume 32:7-8: 
 
“Tu es un asile pour moi, tu me garantis de la détresse, Tu m'entoures de chants de délivrance.
Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre; Je te conseillerai, j'aurai le regard sur toi.”
 
Psaume 73:23-24:
 
“Cependant je suis toujours avec toi, Tu m'as saisi la main droite;
Tu me conduiras par ton conseil, Puis tu me recevras dans la gloire.”
 
Luc 12:32:
 
“Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume”.
 
Ayons confiance en la grâce et la conduite de Christ notre Sauveur, dans nos vies. Il a prouvé son amour et sa fidélité à notre égard, par sa mort à la croix et sa résurrection.
Il règne aujourd'hui depuis son trône de gloire, d'où il étend sa main sur nous, ses brebis.

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