Consolation “A plus bobo”

Consolation “A plus bobo”

Il y a une chose qui m’a toujours laissée perplexe, c’est la façon dont les adultes consolent les enfants. Un petit se coince les doigts dans une porte, l’adulte alors saisit la petite main, souffle dessus, fait quelques bisous au bout des petits doigts endoloris et s’écrie triomphalement : "A plus bobo !". Savez-vous vraiment l’effet que ça fait de se coincer les doigts dans une porte ? Croyez-vous que de souffler dessus va effacer la douleur ?

La douleur des autres a toujours été une énigme et nous laisse souvent désemparées : Que répondre ? Que dire ? Que faire ? Il peut être tentant de se débarrasser du problème et se donner bonne conscience en répondant par des consolations du type "je souffle un coup, et A plus bobo". Job était au plus profond de sa douleur, s’écriant désespéré : « Oh ! s’il était possible de peser ma douleur…elle serait plus pesante que le sable de la mer » Job 6:2, pourtant il ne trouvait en ses amis que jugement et raisonnements : «Vous êtes tous des médecins de néant » Job 13 :4.

Et nous, comment sommes-nous avec ceux qui souffrent ? Nous voulons toujours bien faire, de bon cœur, mais consoler quelqu’un qui souffre est une démarche difficile et un terrain glissant. Cela demande beaucoup d’amour, d’attention, d’intelligence, et de discrétion.


Voici quelques maladresses communes que j’ai relevées pour vous, et à éviter absolument :

- Se débarrasser du problème en plaçant, hors contexte, un verset ou une réflexion "joker" : par exemple, à la femme désespérée de ne pas se marier, lui dire « Fais de l’Eternel tes délices...». Elle connaît ce verset par cœur, elle le met en pratique de tout son coeur, et vous risquez de la blesser encore plus en lui rabâchant ce qu’elle sait déjà et qui ne fait pas avancer d’un pouce sa situation.

- Se placer en modèle, du style : « Moi aussi, ça m’est arrivé, et je suis bien passée au travers ». Par exemple, à une femme qui vient de perdre son bébé, on ne dit pas : « Oh, tu en auras d’autres, et puis regarde, moi, j’ai bien fait une fausse couche en 1975 ». (Franchement, la fausse couche de la dame en 1975 est triste, mais ne va pas ramener son bébé à elle, et en avoir d’autres n’est encore d’actualité, car elle est en plein deuil, et il faut le respecter)

- Juger de la cause de la douleur : « Il y en a d’autres qui vivent des choses bien pires, c’est du beurre de cane, pas de quoi en faire un plat ». La douleur ne se quantifie pas, et on n’a pas à juger du bien fondé de la douleur de l’autre, elle souffre, c’est ça qui est important.

Ce ne sont là que quelques exemples, mais je suis certaine que dans votre expérience personnelle, vous trouverez d’autres « perles de maladresse » qu’on vous a fait subir. Faisons donc le point personnellement : Quand j’ai souffert, qu’est-ce qui m’a vraiment apporté du réconfort ? Quelles réflexions m’ont au contraire encore plus blessée ? Il n’y a rien de tel que de le vivre soi-même pour s’en rendre compte.

En tout cas, pour ma part, je bénis Dieu, car quand je suis passée par la souffrance et le deuil, j’ai trouvé sur ma route des vraies sœurs, pleines d’amour, de compréhension, qui ont écouté mes larmes sans rien dire, qui m’ont aidées matériellement en préparant des repas pour ma famille, qui ont prié avec moi, qui m’ont prise dans leurs bras avec compassion. Je n’ai pas eu droit cette fois-ci aux versets et aux réflexions "A plus bobo", mais à une écoute vraie. C’est exactement cela que Jésus a fait, et qu’il attend de nous toutes.

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8 commentaires
  • yonyon Il y a 10 années, 10 mois

    Tellement vrai ce message . Merci de l avoir exposé,la tristesse , la douleur, la peine restent une souffrance je peux la garder et me torturer ou je la vis avec l Esprit cela prend une autre dimension ce fut le combat de JESUS toute sa Vie
  • Gérard Il y a 10 années, 10 mois

    C'est pour cela que nous devons être constamment remplis du SAINT ESPRITafin qu'IL nous inspire la réponse à propos des paroles qui communiquent la vie et non la mort
  • rogerluk Il y a 10 années, 10 mois

    Merçi pour cette sage reflexion, que Dieu vous bénisse.
  • Orliane Losada Il y a 10 années, 10 mois

    Amen. Merci. Seigneur pardon si jsi manqué de delicatesse par manque d intelligence. Je veux changer toujours et toujours.
  • Nisechange Il y a 10 années, 10 mois

    Merci pour ce message, il me résume parfaitement, jai toujours été la pour amies, familles, collègue ect... quand ils avaient une douleur, une peine je me pliai en 4 pour les réconforter. Ma plus grande douleur a été en 2012 lorsque la personne que j'aimais de toute mes forces a préféré en resté la il ne suportait plus la distance. Bref j'étais mal une douleur immense. Je me suis tourné vers une soeur qui est en plus une amie qui m'a tout somplement dit ben moi si javais 27ans et j'étais encore célibataire je pourrais pas je pourrais mourrir. Sa ma blessé. Tout sa pour dire je compte plus sur les gens pour m'aider à penser mes blessures je me tourne vers jesus et depuis grace a dieu je vis le bonheur absolu a ses côtés.
  • chrmialaly Bénévole du Top Il y a 10 années, 10 mois

    Soyez remerciée pour ce message, Anne. Oh oui, on ne peut pas quantifier la douleur d'autrui, pourtant on n'y est pas insensible. Quelquefois, il vaut mieux se taire en faisant bénéficier l'autre d'une présence apaisante, que de vouloir à tout prix trouver une réponse à ce que l'autre vit, ce qui n'est pas possible, évidemment.
  • andre29 Il y a 10 années, 10 mois

    Sujet délicat ! Merci pour cette intervention. Certains hommes réagissent différemment que certaines femmes. Mais à mon avis aussi, on ne peut pas se cantonner à citer des versets bibliques, ni à ignorer la douleur d’autrui. Il faut partager et savoir ensuite relever la tête, élargir la vision et voir plus loin…
  • Eveline Simonnet Bénévole du Top Il y a 10 années, 10 mois

    Merci Anne, de soulever ce problème très important. La souffrance est quelque chose de tellement "intime", qu'il serait bien orgueilleux de vouloir "l'évaluer"... Seuls les personnes ayant passé par ces mêmes souffrances peuvent aider plus efficacement (et encore !). Je suis passée par un cancer, et ce qui m'a aidé le plus, c'est : le besoin de COMPRENDRE ma maladie, ce qui a pu favoriser son développement, car sans cette compréhension les erreurs continent....Ensuite c'est l'ACCEPTATION car quand on ne fait qu'un avec sa maladie et qu'on l'accepte comme étant "la partie de notre enfant malade", on a envie de l'aimer, de la cajoler, de lui faire du bien, et on a envie de tout faire pour améliorer les choses. Ensuite c'est trouver le "puzzle" qui va "accueillir" intelligemment "ma partie malade". Car quoi que nous en pensions sur le moment, nous ne sommes pas seuls à souffrir de la même chose ! Rejoindre une association d'aide aux personnes qui souffrent de cette même maladie aide énormément, car on peut en parler et ... ils comprennent puisqu'ils sont déjà passés par là ! et sont aptes à nous donner des solutions d'amélioration. L'exemple d'Anne : face au petit garçon qui s'est coincé les doigts dans une porte, si je ne me suis jamais coincé les doigts, je ne sais pas ce que cela fait et je ne vais pas savoir quoi faire ! si je me suis déjà coincé les doigts, je vais savoir qu'en mettant les doigts sous l'eau froide par exemple, je vais atténuer la douleur... En souffrance, ne pas rester seule, et se tourner vers ceux qui souffrent ou qui ont souffert de la même chose. PRIER, et demander, supplier, crier à Dieu de nous aider à nous tourner vers les bonnes personnes. Ne pas lâcher Sa Bible. Et....garder courage et CROIRE en LA GUERISON.