"Je n'ai pas peur de te suivre...!"

Rachel et moi avons eu la joie cet été lors de notre séjour en France, de pouvoir regrouper pour la première fois depuis longtemps, tous nos enfants autour de nous. 

Etre tous ensemble, reformer «le clan» dans lequel ils ont grandi, est toujours une expérience unique, surtout depuis qu’ils commencent à s’envoler du nid familial un à un !

Les parents de jeunes adultes savent de quoi je parle ici pour avoir déjà traversé ce pont, d’autres n’y sont pas encore, mais patience... ce jour tant redouté ou espéré arrivera !

Lors de cette réunion de famille, nous avons aussi eu la joie de réaliser pour notre quatrième fils, ce que nous avions déjà fait pour les trois premiers: une cérémonie «d'introduction à l’âge adulte». 

De quoi s’agit-il ? D’un moment juste entre hommes où, après avoir passé de nombreux temps un à un, père-fils à parler de ce que signifie «être un homme de Dieu» dans notre monde,  nous nous retrouvons en comité restreint avec pour participants, uniquement des hommes qui comptent dans la vie de ce fils et qui à cette occasion pourront partager avec lui des expériences personnelles soient positives, soient négatives, qui ont façonné leur caractère d’homme en Christ. 

Temps de prière, de partage, d’honnêteté et d’humilité, ce temps est aussi celui où, un peu à l’instar d’un «rite de passage», on demande sans qu’il s’y attende, à ce «jeune homme», de passer une épreuve représentative de son entrée dans sa vie de "futur homme".

C’est ici que commence l’exemple que je voudrais partager avec vous aujourd’hui: l’aîné de nos fils imagina emmener son jeune frère, les yeux bandés, au travers d’un grand champ rempli d’obstacles naturels, guidé seulement par sa main dans la sienne et le son de sa voix. 

L’objectif était le suivant: lui faire réaliser que marcher avec Dieu en tant qu’homme, ne signifie pas tout savoir, être toujours le plus fort, ni tout faire parfaitement... Bien au contraire. 

Quelle idée remarquable !

Tout au long de cette marche à deux, qui dura bien à peu près une demi-heure, l’aîné guida son cadet au sein des chausse-trappes naturelles du terrain, des trous et des rochers, des montées et des descentes, des plats dans lesquels le cadet, les yeux bandés voulait accélérer, et les endroits où il lui fallait ralentir sa marche et poser un pied après l’autre avec la plus grande précaution. Sans rien voir, avec pour seule aide la voix de son grand frère et sa main pour tenir la sienne... 

N’est-ce pas une parfaite illustration de ce que représente notre marche avec Christ, notre "grand frère céleste", tous les jours de notre vie ?

Passant au travers de toutes sortes d’épreuves et de terrains difficiles, il nous faut à chaque instant faire confiance à la douce voix intérieure de notre Seigneur, à sa main qui tient la nôtre ! 

Parfois, la peur au ventre avançant à tâtons en terrain inconnu, parfois notre Sauveur, freinant notre pas quand nous sommes tentés d'accélérer, si les évènements ne vont pas assez vite à notre goût... 

Nous savons tous qu’au bout du chemin il y aura une victoire éclatante, un repos bien mérité, une grande fête où se retrouveront tous ceux et celles qui auront cru dans l’oeuvre du Sauveur en croix, et auront marché victorieux jusqu’au bout... 

Mais entre-temps, avant d’entrer dans cette ultime étape, combien d’épreuves, de chutes, d’erreurs, de doutes, d’hésitations au son de sa voix, aurons-nous eu à traverser ?

Ami(e), je ne sais pas où tu te trouves aujourd’hui dans cette marche quotidienne avec ton Sauveur, mais saches que ses yeux à Lui sont grands ouverts sur les réalités spirituelles de ce monde. Jésus connîit nos faiblesses comme nos capacités, il sait ce qu’il nous est possible d’endurer et ce qui serait au-delà de nos forces.

Quand tu n’es pas sûr(e) de tes pas sur son chemin, fais-lui confiance ! Ses yeux sont fixés sur tes pieds, sa main est ferme et il voit la ligne d’arrivée !

A la fin de leur marche, il y avait un étang d’eau fraîche, où nous nous sommes baignés, avons ri et mangé, tous ensemble. Notre fils était heureux d’avoir réussi une si longue épreuve et de pouvoir dorénavant faire partie de ce groupe des «hommes», conscient que la victoire réside seulement dans une confiance totale et aveugle en celui qui nous a dit : 

«Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi.
Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire».    Jean 15.4

Ceci me rappelle un vieux cantique:

Entre tes mains j'abandonne

Tout ce que j'appelle mien.

Oh! ne permets à personne,

Seigneur, d'en reprendre rien!

Je n'ai pas peur de te suivre

Sur le chemin de la croix.

C'est pour toi que je veux vivre, 

Je connais, j'aime ta voix.

Tu connais mieux que moi-même

Tous les besoins de mon cœur,

Et, pour mon bonheur suprême

Tu peux me rendre vainqueur.

(...)

Ref. Oui, prends tout, Seigneur!

Oui, prends tout, Seigneur!

Je ne vis plus pour moi-même,

Mais pour mon Sauveur.