Louange, chant, musique dans le Nouveau Testament

Louange, chant, musique dans le Nouveau Testament

Dans les textes du NT, que recouvre le mot louange ? 

La majorité des louanges ne sont pas du chant. Le NT parle souvent du chant, mais les vingt emplois du mot louange ou louer ne font qu’une fois le lien avec chanter (Actes 16.25). La proportion est comparable pour les mots voisins, comme célébrer ou glorifier. Il ne faut pas du tout en déduire que pour le NT chanter importe peu, mais simplement que la louange à Dieu est plus souvent dite que chantée. Par exemple : Jésus prit la parole et ‘dit’ : je te loue Père… (Matthieu 11.25), nous rendons grâce à Dieu… (Col 1 v 3), ils ‘disaient’ d’une voix forte : l’Agneau qui a été immolé est digne… (Apocalypse 5.12). 

Quand le NT parle de louer Dieu, c’est le plus souvent hors réunion d’église

Comme tout texte biblique mentionnant notre lien à Dieu (croire, aimer, porter du fruit, etc), les textes mentionnant l’action de grâce évoquent surtout la vie courante, non les réunions d’église. Parce que célébrer l’Éternel est un élan continuel : en toute circonstance, rendez grâces (1 Thessaloniciens 5.18).  Car Dieu n’éduque pas son peuple à séparer la vie entre religieux et profane, mais entre pur et impur : si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche (Jérémie 15.19). En fait, témoigner quotidiennement de Christ est de même nature que le louer : les deux reviennent à faire son éloge. 

Quand le NT mentionne le chant, c’est souvent hors réunion d’église

David a composé ses Psaumes au long des circonstances de sa vie : garde du troupeau, fuite devant la persécution, victoire, chute et repentir, etc. De même une lecture du NT montre que Dieu veut qu’on le chante au long de nos journées, sans attendre une réunion particulière. Exemple de chant hors réunion : dans la prison Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu (Actes 16.25). Je te confesserai parmi les nations et chanterai en l’honneur de ton nom (Romains 15.9). Quelqu’un est-il dans la joie qu’il chante des cantiques (Jacques 5.13).  La normale pour un chrétien est de chanter Dieu en toutes sortes de situations. Ainsi, comme les Psaumes, nos chants expriment aussi autre chose qu’une gratitude : chercher Dieu, lui dire notre peine, confesser notre foi, nous exhorter, etc. 

Le NT ne mentionne pas d’instruments de musique en église

Les harpes (Apocalypse 5.8 et Apocalypse 14.2) sont au ciel, pas dans les églises locales. Vu tout ce que l’AT dit, et pas seulement dans les Psaumes, le silence du NT sur la musique en église n’enseigne pas que Dieu l’aurait écartée. Mais ce silence a deux significations importantes. Premièrement, la mélodie n’est pas le portail d’accès à Dieu : nous avons un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus (Hébreux 10.19). Deuxièmement, ce n’est pas par la musique que le Saint Esprit nous remplit mais par les paroles bibliques confessées.

Quel rapport montre le NT entre les paroles et la mélodie ?

Quand la Bible parle de musique, c’est en rapport avec notre âme : réveille-toi mon âme, réveille-toi mon luth ainsi que ma harpe (Psaumes 57.9). La musique agit sur notre âme, pas sur Dieu.  Qu’elle soit déjà composée ou qu’elle soit improvisée, la musique en église dispose nos âmes. Un peu comme l’eau chaude ouvre les pores de la peau pour que les onguents pénètrent mieux. Les mélodies ont un vrai rôle : non pas de créer une atmosphère, mais de nous faire confesser et même mémoriser la parole vivante de Christ qui, elle, doit habiter en nous.  Ce n’est pas la mélodie mais bien la Parole de Dieu qui pénètre nos cœurs (Hébreux 4.12), car elle seule a régénéré notre esprit. Du moment où la musique sert la parole de vérité, l’émoi de notre âme n’est pas un problème mais une grâce : sentez et voyez combien l’Éternel est bon (Psaumes 34.9). La piété de l’Israël biblique exprimait toute sorte d’émotions.

Que gagne-t-on en ne donnant à la musique qu’une place relative ? On apprend mieux la vertu de la parole de Dieu confessée. Et on maintient l’émotionnel subordonné au spirituel, dans la crainte de Dieu.  Quand quelqu’un dit que les paroles doivent primer sur la musique, il pense généralement au confort d’écoute… mais il dit quand même une chose qui est capitale dans le NT. 

Selon le NT, le chant sert la parole de Christ, et s’appuie beaucoup sur les Psaumes

Si nous voulons chanter par l’Esprit Saint, nous devons retenir que Jésus a indiqué l’axe que suivrait l’Esprit : il vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit (Jean 14.26). Sur cette base est écrit : que la parole de Christ habite en vous avec sa richesse, instruisez-vous et avertissez-vous réciproquement, en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels (Colossiens 3.16).  

En quoi des psaumes chantent-ils la parole de Christ ? Soit en ce que les Psaumes et le reste de l’Écriture résultaient de l’Esprit de Christ (1 Pierre 1.11), soit en ce que l’on mettait en chant (avec instruments) des paroles de l’Évangile.  Les hymnes (chants solennels et lourds de sens) confessaient Dieu par un résumé de la foi (ex. 1 Timothée 3.16 ou 2 Timothée 2.11-13).  Les cantiques spirituels étaient divers chants composés en Esprit et en vérité, et aussi des chants en langue. Paul écrit que chanter Dieu doit contribuer autant à notre instruction biblique (instruisez-vous et avertissez-vous par des psaumes) qu’à notre joie sous sa grâce

C’est la parole de Dieu et non la mélodie qui véhicule l’Esprit-Saint

À part Colossiens 3.16, l’autre fois où Paul emploie la suite de mots « psaumes, hymnes, chants spirituels », c’est quand il écrit d’être continuellement remplis de l’Esprit (Éphésiens 5.19). Et qu’il dit comment : en parlant à vous-mêmes (au pluriel) par des psaumes (traduction littérale de : entretenez-vous) c’est à dire en s’abreuvant mutuellement de paroles venues de Dieu.  L’expression parler par des chants signifie que des paroles sont servies par une mélodie. Combien il est beau de chanter la parole de Dieu, directement (psaumes) ou indirectement (hymnes, cantiques) ! Chanter les Psaumes nous fait dire le nom de l'Éternel, son trône, sa gloire, sa création, ses délivrances, sa fidélité, nos infidélités, notre repentir, son pardon, notre reconnaissance, notre attachement, sa parole, nos abattements, notre confiance, son jugement, sa tendresse, notre soif, etc.

On le sait, le Saint Esprit a fait conserver comme paroles de Dieu les Psaumes mais pas leurs mélodies : ce n'est pas en elles qu'était la vie. De même le NT, ne montrant pas d'instruments en église, ne suggère jamais que la musique véhiculerait l'Esprit Saint. La parole de Dieu possède en elle-même une vertu  pour nous remplir ; prêter la même vertu à la musique est une mystique d'égarement. On n'y est pas rempli de l'Esprit mais grisé d'euphorie. 

Quelques données bibliques font réfléchir : Éphésiens 5.18 opposent et non pas comparent l'ivresse à la plénitude spirituelle. En Actes 2.13 ce n'est pas Luc qui parle d'ivresse mais les moqueurs. Dans l'épisode où Élisée prophétise avec un musicien (2 Rois 3.15) il le fait venir, non pour attirer l'Esprit Saint, mais pour aider son âme profondément dégoûtée par l'un des rois qui le consultent (2 Rois 3.13-14 ).

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(Romains 1.16)

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