Pour quoi prier et pourquoi prier ?

Pour quoi prier et pourquoi prier ?

Le sens biblique de la prière apparaît mieux quand on admet que ces deux questions ne sont pas vraiment séparables :
“qu’est-ce qu’on demande à Dieu ?” et  “quelle est la principale raison de prier ?”. 

Cette raison apparaît si on découvre que les demandes adressées à Dieu produisent du lien avec Dieu. On pourrait affronter certaines situations sans lui, mais en lui demandant régulièrement les choses, on se trouve lié à lui. 

Il y a un rapport entre « prier pour quoi ? » et « pourquoi la prière ? »

Dans le notre Père (Matthieu 6.9-13), Jésus dit quoi demander pour nous-mêmes : pain, pardon, délivrance. Mais il ne le dit qu’en second. En premier il dit le sens ultime de toute prière, le dessein du Père : son nom, son règne, sa volonté. Jésus implique qu’il y a une volonté de Dieu qui transcende le fait de pourvoir à nos besoins. Il implique aussi que prier pour nos besoins (en confessant le règne, la puissance et la gloire) est en rapport avec la raison ultime : connaître Dieu. Besoins et luttes sont temporaires, connaître Dieu sera éternel.

Nos besoins, nos fautes, nos tentations, ne sont pas seulement des ‘faits’ auxquels la prière aurait pour but de mettre fin. Ce sont des ‘situations’ d’approche vers Dieu. Elles nous font demander à Dieu, et recevoir de lui, et ainsi nous font rechercher son contact. L’utilité immédiate de la prière et sa raison dernière sont liées entre elles. Le but pragmatique (besoins comblés) sert la raison ultime (communion à Dieu).

« Faites connaître à Dieu vos demandes » (Philippiens 4.6) aboutit à « la paix de Dieu gardera vos cœurs en Christ Jésus (Philippiens 4.7). « Demandez et l’on vous donnera » (Matthieu 7.7) est lié avec « la vie éternelle c’est qu’ils te connaissent » (Jean 17.3).

Si le lien entre les deux est dédaigné, on cesse de prier dès que les besoins diminuent. Si le lien est honoré, on continue à rechercher Dieu. Exemple, David a demandé et reçu de Dieu, pain, pardon, délivrance ; et sa prière a continué : je demande à l’Éternel une chose : habiter toute ma vie dans la maison de l’Éternel, pour contempler la magnificence de l’Éternel (Psaume 27.4).

Autrement dit, puisque Dieu nous a appelés à la communion de son Fils (1 Corinthiens 1.9), laquelle des conceptions suivantes est juste ? Est-ce : ma vie est à moi… et je prie pour demander un coup de pouce divin à mes désirs ? Ou bien est-ce : j’appartiens à Dieu… et je prie pour tout lui dire et pour dépendre de son Esprit ? 

« Pour quoi prier » importe encore plus que « comment prier »

D’une part, il y a des textes enseignant comment prier : seul (Matthieu 6.6), ensemble (Actes 4.24), avec foi (Marc 11.22), humblement (Luc 18.13), en pardonnant (Matthieu 5.24), sans colère (1 Timothée 2.8). D’autre part, il y a des textes - plus nombreux - montrant quoi demander à Dieu : grâce et paix, consolation, espérance, Esprit de révélation, amour, foi, etc.
Dans notre culture évangélique, nous avons inversé les proportions et mis l’accent bien plus sur le « comment » que sur le « quoi ». Par milliers, nos exhortations citent les versets disant la manière de prier, sans doute parce que nous cherchons des clés d’efficacité pour la prière. Mais très peu de nos exhortations citent les versets disant quoi demander, sans doute parce que nos sujets de prière sont déjà dictés par les péripéties successives de l’existence.

Ça nous fait réagir aux évènements au lieu de poursuivre le dessein de Dieu. Cette anomalie vient de ce que nous ne suivons presque pas les sujets de prières rapportés dans la Bible. Nous les lisons comme des paroles qui nous enseignent, et pas comme des paroles à prononcer nous-même. C’est une carence, entretenue par notre goût pour les prières personnelles (vues comme authentiques), par opposition aux prières déjà écrites (vues comme trop formelles). 

Seigneur, enseigne-nous à prier

En réponse à cette requête (Luc 11.1), c’est bien un contenu de prière que Jésus a donné aux disciples : quand vous priez, dites… Nous aussi, Jésus nous conduit à prier non avec nos propres pensées avec mais celles de Dieu. Il a fait écrire des prières qui, mises bout à bout, formulent ce qui est vital parce qu’éternel. Prions ces prières ! Là, prier et lire la Bible vont ensemble. C’est Dieu qui nous apprend quoi demander. Il nous pousse à prier librement avec nos propres mots, et aussi à imiter les prières de la Bible.

Les prières du Nouveau Testament suivent trois axes, dont voici un survol :

Premier axe

Ce que Jésus a demandé pour ses disciples : foi (Luc 22.32), Esprit Saint (Jean 14.16), joie (Jean 17.13) unité (Jean 17.21), amour (Jean 17.26), etc. 

Deuxième axe

Ce que les apôtres ont demandé pour les églises : grâce et paix (toutes les épîtres), consolation (2 Thessaloniciens 2.16), Esprit de révélation (Ephésiens 1.17), comprendre son amour (Ephésiens 3.18), foi (Ephésiens 6.23), connaître sa volonté (Colossiens 1.9), etc. 

Troisième axe

Ce que Jésus a demandé pour les perdus : que le monde croie (Jean 17.20), que ceux qui croient s’unissent aux disciples (Jean 17.21), et soient pardonnés (Luc 23.34).  De prochains articles détailleront un peu plus. 

Conclusion

Ce que je demande dans mes prières, c’est que… (Philippiens 1.9). Si Dieu a fait écrire cela à Paul, c’est pour que nous suivions le Nouveau testament pour nos sujets de prières, au lieu de les décider selon notre propre vision. Ceux qui ont écrit ces demandes les priaient dans le cadre de leur travail pour l’Évangile et l’Église de Dieu ! De même, en les priant nous investirons nos vies dans son œuvre. 

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