Quel est le sens de : "Demandez tout ce que vous voudrez” ?

Quel est le sens de : "Demandez tout ce que vous voudrez” ?

Comment Jésus en a-t-il parlé ?

Le titre de cet article condense plusieurs promesses de Jésus. Elles ont puissamment stimulé la foi d’innombrables chrétiens. Et elles en ont perturbé des millions, qui ont trouvé qu’avec eux ça ne marchait pas. Parmi les diverses raisons de leur échec, il en est une que nous devons envisager : pour insister fort sur la générosité du Seigneur, avons-nous parfois remplacé sa parole par des raccourcis ? En citant : demandez tout ce que vous voudrez et cela vous sera accordé (Jean 15.7), avons-nous été fidèles à Christ qui en vérité dit : si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez (Jean 15.7) ? Ou bien avons-nous été édifiés sur des ‘slogans’ considérés comme paroles de foi ? Et avons-nous abreuvé des frères et sœurs de raccourcis occultant le contexte ? 

La prière à Dieu poursuit sa volonté

Les promesses que Jésus fait à ceux qui prient doivent signifier pour nous ce qu’elles ont signifié pour lui ; il les a toujours faites en lien avec : être son disciple, demeurer en lui, garder ses paroles. Jean explique : si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute (1 Jean 5.14). Les mots « tout ce que vous voudrez » pointent vers : vous voudrez ce que Dieu veut ! C’est exactement le sens de : si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai (Jean 14.14). ‘En mon nom’ implique : mandatés par moi (comme pour faire un retrait à la banque au nom de quelqu’un). Jésus n’a pas fait ces promesses à quiconque, mais à des disciples qui croient (Jean 14.1), pour qui il est chemin et vérité et vie (Jean 14.6), qui l’aiment et gardent ses commandements (Jean 14.15). C’est pourquoi nous voyons des réponses nombreuses et rapides à nos prières… surtout dans le domaine de notre appel et de nos dons, autrement dit là où nous faisons la volonté de Dieu. 

De même, quand Jésus dit : ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom (Jean 16.23), le chapitre éclaire le sens : à vous qui serez conduits par l’Esprit de vérité (Jean 16.13), qui pleurez maintenant mais qui vous réjouirez de ma résurrection (Jean 16.22), le Père donnera ce que je vous apprendrai à désirer. 

Le but des conditions que Jésus pose, c’est la communion avec lui

De tout ce qui précède, il y a encore une chose à bien retenir. En son immense sagesse et amour, Jésus a accompagné ses promesses de conditions. Pourquoi ? L’objectif des conditions est indiqué par leurs termes même : demeurer en lui, en ses paroles, en son nom. Oui, les conditions nous tournent vers la vie éternelle qui consiste à connaître Dieu. Jésus dit : si vous demeurez en moi, si mes paroles demeurent en vous… Minimiser les si divins en pensant faciliter les choses à nos frères et sœurs, c’est les priver de ce qui les pousserait davantage vers Dieu. 

Non pas qu’il faille prêcher que l’exaucement se mérite ; mais pas non plus prêcher Christ avec l’argument de « l’inconditionnel ». Quand on martèle ce mot (absent de la Bible) comme qualifiant Dieu, on s’imagine aider les autres à recevoir la grâce, mais on contredit une multitude de versets des deux Testaments. En effet, la majorité des promesses bibliques est conditionnelle. Parce que la bonté de Dieu n’est pas sans volonté, il l’oriente où il veut. Elle n’est pas inconditionnelle, mais d’un autre registre : elle est première ! Elle appelle. Elle ne nous laisse pas tels que nous sommes. Elle nous adopte. Elle façonne notre prière.

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