J'étais un anti Dieu ! Interview du pasteur Paul Ettori

La Bible s’opposerait-elle à l’intelligence ? Certains intellectuels semblent le croire. Ils s’efforcent même de convaincre d’autres intellectuels, de même niveau, qui croient exactement le contraire ! Convaincu, lors de ses études, par un professeur de philosophie marxiste et athée, Paul Ettori a découvert la faiblesse des arguments négatifs et la puissance de Dieu qui parle à la fois à la raison humaine et aux coeurs qui s’ouvrent à sa lumière ! « J’ai lu beaucoup de livres » déclare-t-il, « mais la Bible s’est imposée à moi comme le Livre des livres, le Livre de Dieu, le Livre par lequel Dieu parle directement à nos coeurs. La meilleure version de la Bible est celle que l’on vit au quotidien », précise-t-il.
Paul ETTORI interviewé par Dominique OURLIN

Dominique OURLIN : Paul, tu es pasteur, pourtant on pourrait penser que tu n’y étais pas destiné ?

Paul ETTORI : Moi-même, je ne pensais jamais être un jour pasteur parce que tout me laissait supposer que Dieu n’existait pas. Je me rappelle qu’à la maison on avait souvent des conversations qui se terminaient, pour maman, d’une manière dramatique, parce que j’essayais de lui prouver que Dieu n’existait pas ; surtout l’année où je faisais philo. Je lui débitais le cours. On avait un professeur super, génial, qui était le plus jeune agrégé de France et il nous emballait. C’était un homme athée, marxiste, et à la maison je me défoulais sur maman. Elle en pleurait et mon père venait me prêter main forte et tous les deux, on savait la triturer pour la briser. Elle était croyante, mais elle n’avait pas les éléments, la matière pour nous convaincre.

D.O. : Apparemment, elle n’a pas changé d’avis, mais toi peut-être ?

P.E. : Pour moi, il y a eu une révolution ! J’ai fait des études, mais cette connaissance livresque ne m’a pas éloigné du Livre des livres qu’est la Bible. J’ai lu beaucoup de bouquins, comme tu peux l’imaginer - en littérature, on nous oblige à lire beaucoup - mais je peux dire, avec tout ce que j’ai lu, le livre le plus rationnel, le plus logique, qui répond à ma raison, qui satisfait aussi mon coeur : c’est bien la Bible.

D.O. : C’est surprenant quand même, parce qu’on a plutôt tendance à penser qu’accepter la Bible comme elle est, c’est renoncer à la raison, quelque part ?

P.E. : On peut le croire, mais Dieu nous a créés à son image. Si on est capable de réfléchir, c’est que Dieu réfléchit. Si Dieu a créé l’homme capable d’être un petit peu intello, rationnel, c’est que Dieu a plus qu’un gros ordinateur là-haut. Donc, dans la Bible, et même dans ce qu’il manifeste, dans ce qu’il révèle aux hommes, il y a de quoi être vraiment satisfaits.

D.O. : Comment expliquer pourtant, quand on voit l’usage, la façon dont on s’est servi de la Bible pour justifier toutes sortes d’excès religieux, d’idées farfelues et dangereuses, comment expliquer cela par rapport à ce côté raisonnable, rationnel de la Bible ?

P.E. : C’est vrai, on peut faire dire n’importe quoi à la Bible. Je pense que la preuve qu’elle est un outil merveilleux de Dieu, c’est dans le concret, dans le quotidien. Cela me fait penser à cette histoire de ces étudiants qui discutaient dans une faculté de théologie, chacun disait que sa version préférée était telle ou telle, et un de ces amis leur dit à tous : « Ma version, ma traduction préférée de la Bible, c’est celle de ma mère. » Ils se sont tous mis à rigoler parce qu’ils savaient qu’elle n’avait fait ni hébreu ni grec, mais il leur dit : « Oui, c’est celle de ma mère, parce qu’elle a traduit la Bible dans le quotidien. » La Bible nourrit la raison pour nous amener à faire et à agir dans le quotidien.

D.O. : Est-ce qu’il n’y a pas, apparemment, un gouffre entre, ne serait-ce que les siècles qui nous séparent du temps où elle a été écrite, et le quotidien ? Comment franchir ce gouffre ?

P.E. : Je ne vois pas de gouffre parce que l’homme est resté le même. C’est vrai qu’à l’époque d’Abraham il n’y avait pas d’autoroute, ni de TGV ou de Concorde, mais l’homme est resté le même avec sa soif d’absolu, avec ce même désir de vivre, d’être quelqu’un qui sur la terre a des principes et qui essaie de vivre selon sa conscience. Dieu nourrit sa conscience, ses principes, lui donne tout ce qu’il faut pour vivre d’une manière à la fois rationnelle, c’est-à-dire avec sa raison, et avec amour, c’est-à-dire avec son coeur. On n’a pas changé au fond de nousmêmes.

D.O. : Ce n’est pas dangereux de lire la Bible ?

P.E. : Au contraire, j’ai un exemple. Mes deux soeurs : L’une est professeur d’espagnol à Aix-en-Provence, l’autre est interprète aux Etats-Unis. Elles parlent plusieurs langues et elles peuvent te dire qu’elles aussi ont fait une expérience avec Dieu, et que la Bible répond à leurs attentes.

D.O. : On pourrait dire aussi qu’il ne faut pas avoir peur de la tester, de la creuser ?

P.E. : Bien sûr, parce qu’on la connaît si mal ! Quand on parle des Dix Commandements, c’est merveilleux, c’est pour nous apprendre à vivre ensemble car on en a besoin. Par exemple, personne ne se plaint de l’existence du Code de la Route. Imagine un peu si demain on décidait de supprimer le Code de la Route. Il y en a qui vont passer quand c’est rouge, qui vont rouler sur le trottoir...

D.O. : Oui, c’est déjà pas évident.

P.E. : Or, Dieu nous donne des choses vraiment logiques - il est très logique.

D.O. : Tu as employé le terme « d’intello » plusieurs fois en parlant de la façon dont Dieu parle aux intellos. Est-ce qu’il y aurait des exemples dans la Bible, dans les Evangiles, de chercheurs, d’intellectuels ?

P.E. : Il y a un certain Nicodème. Je ne sais pas si mes lecteurs connaissent ce Nicodème ? Il était tellement intello qu’il avait peur du « Quand dira-t-on », de s’abaisser à aller voir Jésus. Nicodème était venu voir Jésus de nuit, en rasant les murs, en posant des tas de questions. C’était un homme en pleine recherche avec ses questions, ses doutes et Jésus va satisfaire ses attentes. Un autre encore : Saul de Tarse, devenu l’apôtre Paul qui avait étudié à l’université de Jérusalem et qui lui, va vraiment être l’apôtre de Jésus-Christ par excellence.

D.O. : Donc, on n’a pas à avoir honte des questions que l’on se pose ?

P.E. : Pas du tout, puisqu’Il répond à nos questions.

D.O. : Par où commencer pour quelqu’un qui se dit : « Pourquoi pas ? Si Dieu veut vraiment me rencontrer, je veux bien mais par où commencer ? »

P.E. : Faire ce que l’on appelle le pari de Pascal, c’est-à-dire : « Bon, si tu existes, alors OK, je veux voir des choses dans ma vie, je veux des réponses, des transformations, du concret. » Pascal a fait cette expérience. J’ai relu il y a quelque temps son expérience extraordinaire ! Comment, lui, ce grand intellectuel, mathématicien, scientifique d’un côté, et puis littéraire de l’autre, fit une expérience formidable et concrète !

D.O. : Le mot de la fin, peut-être en se basant sur la Bible, puisqu’on a beaucoup parlé d’elle ?

P.E. : Que le chercheur cherche dans la Bible, il trouvera les réponses. Qu’il cherche avec sa tête bien sûr ! Dieu ne demande qu’à nous convaincre ou bien qu’il cherche avec son coeur, ou les deux à la fois, et il sera satisfait.

 

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1 commentaire
  • Layonel Louis-jean Il y a 13 années, 5 mois

    Oui mes freres et soeurs,DIEU EST Visible d'abord en CHRIST notre SAUVEUR,en SA PAROLE qui est OUI et OUI et en dans sa Creation qui nous emerveille.nous charme et nous subjugue.Mais pour voir notre DIEU,il faut aller au SR JESUS qui est le chemin,la verite et la vie.