La souffrance, les larmes ...et la reconnaissance!

Ma chère maman,

Depuis longtemps, je désirais t’exprimer ma reconnaissance pour tout ce que tu m’as appris durant la vie.

Depuis ton adolescence, tu souffres de problèmes d’ouïe et je ne te connais pas autrement. Avec la sagesse de ton Père céleste, tu as su m’éduquer ainsi que mon frère en surmontant cet handicap. Je dirais plutôt en l’apprivoisant. Tu as su éduquer notre ouïe et je chante aujourd’hui dans une chorale. Ton handicap m’a formée dans la compassion des autres et dans le développement de l’empathie envers les autres. Ma personnalité a été forgée en vivant à tes côtés, ma veine sociale s’est développée et aujourd’hui j’accompagne les personnes en souffrance. Tout cela, je te le dois car c’est grâce à ton handicap que Dieu a aiguisé certains dons et certaines qualités en moi.

En écrivant ces mots, les larmes coulent sur mes joues pour toute la souffrance que tu endures depuis environ 60 ans. Ce n’est pas cette lettre qui va atténuer ta souffrance et ton isolement de la vie sociale, mais elle sert tout simplement à te montrer ce que tes larmes ont produit dans ma vie.

" Heureux ceux qui placent en toi leur appui ! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tous tracés. Lorsqu’ils traversent la vallée des pleurs, ils la transforment en un lieu plein de sources, et la pluie la couvre aussi de bénédictions " (Psaumes 84 :6-7).

Et si tu m’as formée de cette manière – ainsi que mon frère -tu continues avec la prochaine génération en formant tes petits-enfants qui ont appris que leur grand-mère a un petit oiseau qui siffle dans les oreilles. Eux aussi savent que tu as de la peine à comprendre et qu’il faut parler distinctement en se plaçant devant toi pour que tu comprennes ce que l’on dit. Pour moi, c’est un apprentissage de tous les jours et de chaque rencontre que tu provoques indéniablement et inconsciemment. Ainsi, mon regard et mon comportement sont sensibilisés à la souffrance d’autrui dans chaque contact et chaque regard que je croise.

Alors MERCI encore d’avoir supporté jusqu’à ce jour ces souffrances, elles n’ont pas été vaines. Je sais que le Seigneur te récompensera richement et dignement lorsque tu te présenteras devant ton Dieu.

Ta fille qui t’aime et qui souffre avec toi

En partenariat avec www.famillejetaime.com