Le service choisi

Le service choisi
Lecture : Marthe et Marie (Luc : 10:38-42)

La Parole de Dieu recommande, pour ne pas dire commande dans de nombreux versets, aux rachetés, de servir Dieu de tout leur cœur (Colossiens 3:23-24). C'est ainsi que bon nombre de nos contemporains se lancent avec beaucoup de zèle dans les multiples services que les églises qu'ils fréquentent leur proposent. Le choix est varié, les opportunités de servir nombreuses. Depuis le ministère de la louange, jusqu'à celui du ménage, chacun peut ainsi trouver l'activité, ou les activités qui lui conviennent. C'est de cette manière que les églises locales peuvent être correctement administrées, les bâtiments entretenus, les offices assurés, les enfants instruits, les personnes âgées entourées, les pauvres secourus et réconfortés. Chaque chrétien fréquentant une assemblée peut ainsi bénéficier, à un moment ou à un autre, de l'intervention fidèle d'un frère ou d'une sœur. Chacun de ces chrétiens, assidus à sa tâche, œuvre de tout son cœur, pour le bien être et l'édification des fidèles, au travers de toutes ces actions exécutées pour l'honneur de notre Sauveur. Il va sans dire que faute de recevoir ces services, la plupart des églises locales seraient dans un état de délabrement avancé.

Marthe, la sœur de Marie, de Béthanie,
est une de ces servantes fidèles et actives.

Toute excitée par la venue du Christ dans sa maison, elle court à droite, elle court à gauche. Tout doit être parfait. La chambre dans laquelle Jésus dormira doit être d'une propreté irréprochable. Le repas doit être composé de mets délicats et abondants. Marthe doit mettre les petits plats dans les grands, et tout prévoir pour répondre au moindre désir du Fils de Dieu. Décrivant toute cette activité, la Bible nous explique que Marthe « est absorbée par les nombreux soucis du service ». Aucune autre pensée ne peut occuper la moindre parcelle de son attention. Tout son être, toutes les fibres de son corps, toute sa personne est tournée vers l'organisation matérielle de cette réception.

En ce sens, elle ressemble tout à fait à ces chrétiens, fidèles dans leur service pour Dieu (en fait pour l'église), et qui sont complètement absorbés par les diverses tâches qui leur ont été confiées. Rien d'autre ne peut trouver la moindre place dans leurs pensées. Ni leurs amis (surtout les inconvertis), ni leurs enfants, ni leur famille, ni leur santé, ni même les paroles du Sauveur.

Marie, sa sœur, quant à elle, est complètement absorbée
par les paroles de Jésus.

Pendant que le Maître proclame le royaume de Dieu, Marie est assise à ses pieds. Chacune des paroles du Seigneur pénètre dans son être pour y faire son œuvre de salut. Rien ne pourrait interrompre Marie dans sa contemplation. Rien ne pourrait interférer. Lorsque Jésus parle, tout disparaît. Plus rien n'a d'importance. Lorsque Jésus enseigne et guérit les malades, délivre les opprimés, Marie contemple, et nourrit son âme. Je la vois lever les bras au ciel et louer Dieu pour son amour, pour sa puissance. Je vois les larmes couler sur ses joues. Je vois la vie de Dieu qui pénètre son corps et lui donne un cœur nouveau, un esprit nouveau, un amour nouveau, une prière nouvelle, des forces nouvelles, un cantique nouveau pour la louange du Roi.

Puis, soudain, Marthe intervient. Le ton est sec, réprobateur. Marthe constate que les choses sont déséquilibrées, que les rôles sont mal répartis. Pendant que Marie profite du ministère de Jésus, Marthe se trouve empêtrée dans les tracas que lui donne l'invitation de Jésus sous son toit. Et Marthe est irritée parce que sa sœur se désintéresse complètement des tables, des chaises, du pain, du vin, des petits fours, du rôti, des légumes, du fromage, des invités, des lampes, des chambres … Elle prend Jésus à témoin. Elle sait qu'Il est juste, Il va donc la défendre, intervenir pour que Marie se lève et prenne sa part de toutes ces activités indispensables à la bonne marche de la maison. Marthe n'a aucun doute sur la légitimité de sa réclamation. Elle ne comprend même pas que Jésus ne soit pas encore intervenu. Alors, c'est vers lui que sont dirigés ses premiers reproches : « Ne te mets tu pas en peine ? » Autrement dit : « Comment se fait-il qu'une personne aussi sensée que toi n'ait pas constaté un problème d'une telle ampleur ? Vraiment, je suis déçue ». Puis Marthe montre la raison de son mécontentement : « Ma sœur me laisse seule pour servir ».

J'imagine assez bien l'étonnement qui a dû saisir Marthe lorsque Jésus, loin de la soutenir, lui montre l'attitude de Marie comme l'exemple qu'elle même aurait dû suivre. Je l'imagine, la bouche bée, les bras ballants, les yeux écarquillés par la surprise, entendre Jésus lui expliquer que toutes ces activités ne sont pas si importantes que cela, mais que la Parole de Dieu et la présence du Saint Esprit sont les deux premières choses que doit rechercher celui qui désire travailler efficacement pour le Fils de Dieu.

Qu'en est-il de votre attitude dans ce domaine cher lecteur ? Les activités religieuses dans lesquelles vous êtes engagé vous laissent-elles le temps de vous asseoir aux pieds du Sauveur pour recevoir sa Parole ou les directions de son Esprit ? Si elles accaparent toute votre attention et toute votre énergie, votre vie spirituelle risque de se dessécher. Vous aurez tendance à vous irriter parce que vos frères et sœurs vous laissent seul pour servir, et parce que Jésus n'intervient pas pour vous donner raison.

« Mais je vais à toutes les réunions ». Vous avez raison, mais c'est insuffisant. Je vous invite à vous asseoir chaque jour aux pieds du Maître. Je vous invite à entrer chaque jour dans votre chambre, à fermer la porte, et à chercher la douce présence du Sauveur. Je vous invite à vous isoler chaque jour, au calme, pour plonger vos regards dans la Parole de Dieu, et la laisser vous nourrir et vous désaltérer. Prenez d'abord le temps de faire cela de tout votre cœur. Écoutez, avec avidité et délectation, le Maître vous parler personnellement et vous donner les forces nécessaires à la poursuite de votre tâche.

Écoutez, avec avidité et délectation, le Maître vous parler personnellement et vous donner les forces nécessaires
à la poursuite de votre tâche.

Ainsi, vous serez prêt pour le service,
et votre activité sera efficace et durable.

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