Les uns avec les autres

Les uns avec les autres

Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Genèse 2:18). C’est une des raisons pour lesquelles nous vivons, le plus souvent, en communauté.

Ainsi, même si l’individualisme est une des caractéristiques de la vie des hommes de notre époque, chacun de nous a besoin de se sentir appartenir à un groupe. Qu’il soit sportif, politique, syndical, artistique, professionnel ou religieux, on aime s’associer avec des gens qui partagent certaines de nos valeurs, projets ou passions. On en arrive même à se créer des centaines « d’amis » virtuels.

Les premiers chrétiens ont donc, tout naturellement cherché à se grouper en communautés. Ceci nous est révélé dès le chapitre 2 des actes des apôtres : « Le Seigneur ajoutait chaque jour à leur communauté ceux qui étaient sauvés. »
En ce qui concerne l’Église, l’appartenance au groupe va au-delà de la simple participation à des activités communautaires. L’apôtre Paul la compare à un corps. Nous sommes ainsi les cellules d’un même corps et complètement interdépendants les uns des autres.
Il m’a donc semblé intéressant de rechercher dans la Bible les ordres et autres conseils qui s’adressent à ces cellules et à leurs relations « les uns avec les autres ».

Si l’on veut reprendre cette merveilleuse image du corps humain dont Christ est la tête, le premier verset qui me vient à l’esprit est Romains 12.5 : « (...) et nous sommes tous, et chacun pour sa part, membres les uns des autres ». Notre vie spirituelle ne peut donc en aucun cas être considérée comme individuelle. Bien sûr, le salut est personnel. Mais il doit être partagé avec des « cellules mortes » qui pourront alors prendre leur place dans le corps vivant qu’est l’Église de Jésus. Au-delà de l’idée simple de communauté, ce verset nous parle d’interdépendance spirituelle, nous rappelant que les dons spirituels, donnés par le Saint-Esprit, sont répandus « pour l’utilité commune » (1 Corinthiens 12.7). Il est vraisemblable que la pensée de Paul dépasse le niveau spirituel et s’étend à la vie sociale, matérielle, voire affective. Être un seul et même être vivant entraîne, à l’évidence, des interactions dans tous les domaines de la vie quotidienne. L’idée transmise par cette image est sans doute l’une des plus fortes en ce qui concerne les relations fraternelles entre les chrétiens, une de celles qui devraient le plus nous faire réfléchir à notre façon de vivre notre chrétienté dans le monde individualiste d’aujourd’hui.

Comme si l’image de cette proximité n’était pas assez explicite, un certain nombre de versets nous appellent à nous aimer, par exemple : « C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés » (Jean 15.12), ou encore : « Aimez-vous ardemment les uns les autres. » (1 Pierre 1.22). Cet amour fraternel, dont il est question ici, doit de surcroît être l’instrument pour toucher les cœurs des inconvertis qui nous regardent vivre (Jean 13.35). Il semble donc être la première qualité que l’ensemble des cellules du corps de Christ doit manifester, pour son bonheur et la puissance de son témoignage.

Vous pourrez rechercher vous-même d’autres versets qui nous exhortent à avoir une bonne attitude envers nos frères et sœurs en Christ. Aux Colossiens, Paul rappelle : « Supportez-vous, pardonnez-vous » (Colossiens 3.13), aux Thessaloniciens : « Consolez-vous » (1 Thessaloniciens 5.11), aux Galates : « Portez les fardeaux les uns des autres » (Galates 6.2). Toutes ces recommandations montrent combien l’amour fraternel doit entraîner des actes concrets, et ne pas se borner à de bonnes paroles, prononcées du bout des lèvres, par habitude, ou même de manière totalement hypocrite. Notre vie de tous les jours doit être marquée par le sceau de notre amour réciproque, dans toutes les circonstances, joyeuses ou tristes, qui jalonnent notre existence, tout en respectant l’intimité de chacun. C’est ainsi qu’un corps en bonne santé fonctionne. Chaque organe effectue sa tâche pour le bien commun, et un certain nombre d’entre eux peuvent émettre des avertissements pour les autres en cas de dysfonctionnement ou de danger. L’Église de Christ ne devrait pas faire l’impasse sur ces attitudes.

Dans le domaine de la progression spirituelle, certains versets nous appellent à une attitude participative qui est souvent étouffée par les responsables d’églises. La Parole de Dieu nous enseigne très clairement que nous sommes tous des sacrificateurs au service de l’Éternel : « Il a fait de nous un royaume de sacrificateurs au service de Dieu son Père » (Apocalypse 1.6). Cependant, notre façon de concevoir la vie ecclésiale nous amène le plus souvent à nous asseoir en rangs et à écouter l’enseignement d’un seul homme. Il nous est pourtant donné cet ordre clair : « Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres » (Colossiens 3.16), ou encore : « Encouragez-vous les uns les autres et aidez-vous mutuellement à grandir dans la foi. » (1 Thessaloniciens 5.11).

Combien de fois avons-nous fait, mon épouse et moi-même, l’expérience de rencontres informelles au cours desquelles quelques chrétiens, assemblés autour d’un café, ont pu s’encourager, s’exhorter, s’enseigner, se consoler, se réjouir, c’est-à-dire manifester la vie du corps par le Saint-Esprit. Nous avons constaté que, même les chrétiens les plus timides, les plus réservés, les moins expérimentés, s’ouvraient, s’épanouissaient lorsqu’ils rencontraient régulièrement d’autres chrétiens pour des moments de partage. Le Saint-Esprit prenait alors de plus en plus sa place : la première. Le développement spirituel de chacun était alors manifeste. Le corps de Christ croissait en force et en grâce devant Dieu, et explosait en chants de louange à la gloire de Dieu le Père et de Son Fils Jésus-Christ.

En ce qui concerne le fonctionnement de l’église locale, un verset me semble d’une importance vitale : « Soumettez-vous les uns aux autres » (Éphésiens 5.21). Je ne souhaite pas épiloguer à ce sujet, mais je désire insister sur la nécessité de la participation de tous les chrétiens aux décisions concernant la vie de l’église locale. Les choix doivent être obtenus par un consensus. Bien sûr, les avis peuvent être différents, mais une sage discussion, guidée par l’Esprit, conduira presque toujours à de bonnes résolutions acceptées par tous. Dans le cas contraire, il est bon d’attendre que Dieu donne une conviction commune, et dirige ainsi lui-même la vie de son corps, dont Il est la tête.

Chaque cellule se doit de participer à la vie du corps. Elle est en droit de recevoir tout ce dont elle a besoin pour vivre, grandir et se reproduire. Elle a le devoir de faire profiter les autres cellules qui l’entourent de ses progrès, de ses difficultés, de ses réussites et de ses échecs. C’est lorsque ces échanges s’effectuent dans la liberté du Saint-Esprit que la vie du corps est sereine, tonique, et porte beaucoup de fruits. Laissons de côté notre individualisme naturel, et mettons tout en œuvre pour vivre les uns pour les autres dans l’amour et le respect mutuels, et pour la plus grande gloire de Dieu.

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4 commentaires
  • mamanlion Il y a 5 années

    Pourquoi est il écrit cet ordre clair : « Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres » ? Si ceux qui sont en charge de l'Eglise croient tout savoir et qu'ils n'ont pas besoin des conseils des autres ? Quand dans nos réunions , nous laissons la première place au St Esprit , tout peut changer , mais quand on ne veut pas l'écouter on stagne et on reste sur place ! Pourtant Jésus Lui même nous a dit d'aller et de faire de toutes les nations des disciples ! La participation de tous les chrétiens devrait être écoutées concernant les décisions de la vie de l’église locale , mais ce qui prime dans l'Eglise , c'est d'être aux ordres du Seigneur et aussi de manifester de l'amour ! Sans amour , sans partage , nous pouvons plier bagages car nous devenons parfaitement ... INUTILES ....
    • Jean-michel Roger Bénévole du Top Il y a 4 années, 6 mois

      C'est peut être que le système actuel ne correspond pas à la vision de Dieu, non ?
    • Jean-michel Roger Bénévole du Top Il y a 5 années

      Même si c'est difficile de vivre dans une église dans laquelle les autorités regroupent "toute la science et l'autorité", votre rôle est de continuer à vivre toute la Parole de Dieu, que ce soit "Aimez-vous les uns les autres" ou encore "soyez soumis à vos conducteurs". Je vous encourage à demander à l'Esprit des frères et sœurs avec lesquels vous pourrez vivre le véritable amour fraternel et la vie dans l'Esprit, conformément à ce que la Parole enseigne.
  • Mumu Il y a 5 années

    Je dis, amen