Lorsque TOUT tourne autour des enfants

Lorsque TOUT tourne autour des enfants

Cet article est issu du magazine "Christianity Today", qui nous a aimablement permis de vous le traduire pour en faire profiter le public francophone. Bonne lecture !

Lorsque tout tourne autour des enfants
Ce qu'il faut faire lorsque votre vie est centrée sur vos enfants.


Alors que je mettais dans la voiture mes affaires pour la nuit, mon petit garçon de six ans vint à la porte et m'implora : "Maman, ne pars pas !". Mon mari, Marc, parti en voyage d’affaires, venait de m'appeler : il m'avait demandé de le rejoindre pour une échappée de 24 heures à Chicago avant de rentrer à la maison.
Je m'étais efforcée de me faire à cette idée. Marc m'avait appelée sur mon téléphone portable tandis que j'étais dans ma voiture, devant le lycée de notre fils aîné.
- "Qu'est-ce que tu fais ?" me demanda Marc ; il appelait de l'aéroport de Phoenix.
- "J'attends Evan."
- "Est-ce que tu te sens d'humeur à improviser ?"
- "Pas spécialement," répondis-je, "Qu'est-ce que tu as dans la tête ?"
- "Rejoins-moi à Chicago," me dit Marc. "Prends la voiture, et prenons un peu de temps juste tous les deux."
- "Tu es fou !" lui dis-je, contrariée qu'il me pousse à prendre une décision qui allait forcément décevoir quelqu'un.

Pour que le projet de Marc se réalise, il me fallait partir dans les deux heures, en ayant trouvé une baby-sitter, rassemblé les affaires d'école des enfants pour le lendemain, et préparé un sac pour moi. Il y avait deux heures de route entre notre maison du centre de l'Illinois et Chicago- ce n'était pas vraiment quelque chose que je me réjouissais de faire seule.

Femme avant tout, mère ensuite

Cette phrase résonna dans ma tête alors que j'étudiais la proposition que mon mari venait de me faire. Je l'avais une première fois apprise dans mes premières années de mère, après avoir lu "A Mother's Touch", un livre de Elise Arndt. Alors que j'étais complètement d'accord avec cette idée, je bataillais avec l'aspect pratique de sa mise en oeuvre.
Centré sur le mariage, non centré sur les enfants. Une autre phrase que Marc et moi avions apprise au cours pour les parents que nous avions suivi à l'Église. Ce principe faisait partie maintenant de la base sur laquelle nous fonctionnions au sein de notre famille, mais c'était tellement difficile à appliquer !

C'est à contrecoeur que je pris la décision de rejoindre Marc à Chicago. Je fis le choix de faire ce qui était juste à ce moment-là, et j'espérais que je serai contente une fois là-bas. Après avoir aidé les enfants à faire leurs devoirs, nous dînâmes tôt, et je m'arrangeai pour que notre fille de dix-huit ans fasse le baby-sitting cette nuit-là. Je préparai rapidement mon sac, embrassai tout le monde et franchis la porte.

Cela faisait 21 ans que Marc et moi étions mariés. Nous pourrions dire que nous avons été "heureux en mariage" pendant les 11 dernières années. Nos 10 premières années de mariage furent très difficiles. Après 7 ans, nous nous sommes retrouvés chez un conseiller conjugal, nous demandant comment nous en étions arrivés à ce désastre. Nous avions trois enfants, Marc terminait l'université, et j'étais engagée dans notre Église et dans notre quartier.

Alors que nous travaillions à remettre notre mariage sur pied, nous prîmes conscience du fait que notre vie tournait autour de nos enfants – un élément de taille dans le désastre de notre mariage. Cela nous avait fait perdre l'équilibre. Marc et moi avions commencé à laisser nos enfants diriger les choses à la maison, et même la quantité de temps que nous passions ensemble en couple. Nous ne voulions pas laisser les enfants car ils auraient souffert de "l'angoisse de séparation". Nous avions peur tous les deux que quelque chose leur arrive si nous les confiions à quelqu'un d'autre. Nous habitions loin de nos familles, et donc les faire garder était toujours un problème.

Nous nous étions tellement centrés sur nos enfants que nous n'avions plus de temps l'un pour l'autre. Notre mariage se détériorait à cause de cela…

Ce que nous voulions le plus apporter à la maison était un cadre sécurisant. Nous n'avions pas compris que pour cela, il fallait que nos enfants sachent qu'ils vivent avec une mère et un père qui s'aiment. C'est seulement de cette façon qu'ils pourraient trouver la sécurité à laquelle ils aspiraient.

Trop nombreux sont ceux parmi nous qui, lorsqu'ils deviennent parents, mettent leur mariage en arrière-plan. Il est impossible de préserver la flamme sans s'occuper de manière stratégique du carburant qui l'entretient. Lorsque nous prîmes conscience que notre mariage souffrait d'un manque d'attention, dû aux exigences inhérentes à la construction d'une famille, nous découvrîmes ces sept stratégies qui nous ont permis de toujours donner la priorité à notre mariage.


Communiquez tous les jours

Un coup de fil au cours de l'après-midi, un courriel dans la journée, un petit "Je t'aime" glissé dans une mallette ou un porte-monnaie, qui sera découvert un peu plus tard. Toutes ces attentions disent de manière forte : "Je pense à toi".

Marc et moi avons tiré beaucoup de bénéfices d'un "mini-rendez-vous" chaque soir, lorsqu'il rentre du travail. Que ce soit avant ou après le dîner, prendre juste quinze minutes "pour Papa et Maman" permet de parler de notre journée et de se mettre d'accord sur le programme de la soirée. Bien que cela ait pris du temps pour que nos enfants intègrent ce changement, ils comprennent maintenant combien est important pour nous ce temps qu'ils n'ont pas le droit d'interrompre. Ce ne sont que quinze minutes, mais quelle différence depuis !

Sortez régulièrement

Malheureusement, la majorité d'entre nous pense que "sortir ensemble" ne se fait qu'avant le mariage. Nous devons cependant continuer à sortir ensemble bien après avoir dit "Oui". Nous avons besoin de nous amuser ensemble, de pouvoir discuter sans être interrompus, de partager espoirs et rêves. Que ce soit chaque semaine, tous les quinze jours ou une fois par mois, la clé pour pouvoir prendre du temps ensemble est de fixer un moment régulier, de se mettre d'accord avec une baby-sitter fiable, et de défendre farouchement ce rendez-vous. Par exemple, Marc et moi sortons le lundi soir, une jeune fille garde nos enfants chaque semaine et nous dessinons dans chacun de nos agendas un grand cœur les lundis soirs. Nous en faisons une priorité.

D'autres solutions sont possibles pour la garde des enfants.
Peut-être voudriez-vous échanger des baby-sittings avec une autre famille de confiance ? Vous gardez leurs enfants une nuit et la semaine suivante, ils gardent les vôtres. Je connais deux familles qui font ainsi et gardent les enfants du vendredi à 16h00 jusqu'au samedi midi. De cette manière, chaque couple de parents bénéficie d'une nuit seul deux fois par mois. Les enfants apprécient de jouer ensemble, ainsi attendent-ils eux aussi le week-end avec impatience !

Amusez-vous ensemble


Lorsque nous avons fêté notre cinquième anniversaire de mariage, Marc m’a fait un cadeau très "romantique" : une boule de bowling gravée. Le plus intéressant dans cette histoire c'est que nous n'avions jamais joué ensemble au bowling durant ces années. Lorsque je lui demandai la raison d'un tel présent, il répondit qu'il trouvait que ce serait bien de jouer ensemble.

Plusieurs années plus tard, il se mit au racket-ball et me demanda de jouer avec lui de temps en temps. Cela ne m'intéressait vraiment pas, mais je ne voyais pas d'inconvénient à ce qu'il joue avec des amis. Il y a quelques années, Marc a commencé à jouer au golf. Encore une fois, il m’a demandé de jouer avec lui.

Finalement, c'est en lisant le livre de Willard Harley "Elle et Lui" ("His Needs, Her Needs") que je découvris la notion de partage récréatif. C'est alors que tout s'éclaira. Il n'était pas question de bowling, de racket-ball ou de golf. Ce que Marc souhaitait véritablement, c'était du partage récréatif – il voulait que nous jouions ensemble.

Qu'aimiez-vous faire lorsque vous sortiez ensemble ?

Matchs de base-ball ? Golf ? Théâtre ? Moto ? Tout ce que vous appréciiez avant votre mariage, vous pouvez toujours en profiter après. Bien sûr, avec des enfants ce sera plus difficile à mettre en place — mais cela en vaut la peine.

Touchez-vous souvent

Ce qui était un long et passionné baiser à la porte s'est transformé en un rapide bisou sur la joue lorsque les enfants sont arrivés. Un baiser quotidien de trente secondes peut faire des merveilles et vous aider à rester physiquement en phase avec votre conjoint. Un geste amoureux, non-sexuel, lorsque vous vous croisez dans la cuisine parle énormément. A la maison, pratiquez le M.A.P. (Marques d'Affection en Public). Tandis que vos enfants feront mine d'être dégoûtés, secrètement ils se réjouiront de voir que leur père et leur mère s'aiment et le montrent.

Partez en vacances tous les deux

Il y a dix ans, on nous a offert un voyage à Rome. Croyez-le ou non, je ne désirais pas du tout y aller. C'est surtout que je n'avais pas envie de laisser mes enfants dix jours. Dieu m'enseignait à faire de mon mariage une priorité, il utilisa ce voyage pour atteindre son but.

Nous avons fait ce voyage, et sincèrement, Marc et moi sommes de nouveau tombés amoureux au cours de ces dix jours de vacances en tête à tête.

Parfois un père et une mère ont besoin de prendre du temps loin pour s'amuser ensemble, explorer le monde ensemble ou simplement se détendre ensemble. Bien que les vacances en famille ont leur place, partir de temps en temps tous les deux peut donner un nouveau souffle à une relation qui a besoin d'un peu de soin.

Entrez dans l'univers de l'autre

J'aime beaucoup les comédies musicales. Marc non. Il apprécie le café. Moi non. Je suis une couche tard et lui, un lève-tôt. Nous avons des goûts et des centres d'intérêt différents. Nous fonctionnons différemment et nos horloges biologiques ne sont pas les mêmes. Comment trouver un terrain commun ? Entrer délibérément dans l'univers de l'autre.

Bien que voir la prochaine pièce du théâtre de notre quartier ne soit pas quelque chose que Marc réclame haut et fort, il m'accompagnera une ou deux fois par an – non par amour du théâtre, mais par amour pour moi. J'ai essayé d'apprécier le café, mais je ne peux décidément pas en apprécier le goût ; néanmoins, je vais avec lui à son café préféré et je prends une tasse de thé. Je veux me coucher à minuit, alors que lui préfère aller au lit à 21h00 ? Nous nous mettons d'accord pour nous coucher vers 22h-22h30.

Faire des compromis et avoir une attitude de service sont les clés pour jongler avec nos différences et entrer dans l'univers de l'autre.

Gardez en tête : "Je sais ce qui est le mieux".


Alors que je me dirigeais vers la voiture pour rejoindre Marc à Chicago et qu'Austin se tenait à la porte en m’implorant : "Maman, ne pars pas !", je me remémorais un épisode vécu quelques jours auparavant. Nous avions vu le pédiatre pour le bilan annuel d'Austin, et il avait pleuré de la même façon. Seuls ses mots étaient différents : "Maman, je ne veux pas de piqûre !" Il est évident qu'il ne comprend pas ce qui est le mieux pour lui lorsque il s'agit de se faire immuniser contre une terrible maladie. De la même manière, il n'a pas conscience de ce qui est le mieux lorsque son papa et sa maman ont besoin de prendre un peu de temps pour se remettre en phase.

Il est alors bon de repousser tout sentiment de culpabilité. Nos enfants survivront – et seront encore mieux armés pour vivre ensuite. Il nous faut nous rappeler, qu'au fond, Maman et Papa savent ce qui est le mieux même si les pleurs et les réflexions de nos enfants nous brisent le cœur.

Ce week-end impromptu à Chicago était exactement ce dont Marc et moi avions besoin. Je suis tellement contente d'avoir dit oui à Marc. Lorsque nous sommes rentrés à la maison vingt-quatre heures après, nous nous étions retrouvés. Cela s'est également très bien passé pour les enfants. Notre adolescent nous l'a fait entrevoir le jour où nous sommes rentrés en disant : "Je sais que c'est bien pour les parents de faire une pause sans les enfants. Mais vous savez, les enfants ont aussi besoin parfois d'une pause sans les parents !"

Le chroniqueur John Rosemond a écrit : "Certains parents se comportent comme s'ils avaient prononcé ce vœu lors de leur mariage : Je te prends pour mari/femme, jusqu'à ce que les enfants nous séparent."

Si vous vivez comme si vous aviez fait ce vœu, engagez-vous aujourd'hui à remettre votre mariage en priorité dans la construction d'une famille. C'est le plus beau cadeau de parents que vous pouvez offrir à vos enfants.

Jill Savage

Traduit de l'anglais par Stéphanie Fritz, pour Top Chrétien

Jill Savage, auteur de trois ouvrages dont "Is There Really Sex After Kids ?" (éditions Zondervan), et directrice exécutive de Hearts at Home.

Reprinted from Marriage Partnership magazine (Fall 2004), published by Christianity Today International Carol Stream, Illinois.


Copyright © 2004 par l'auteur de Christianity Today International/ Marriage partnership magazine.

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(Romains 1.16)

12 commentaires
  • nickyr Il y a 10 années, 4 mois

    Je suis tombé sur cet article vraiment par hasard ?!!? NON !! je vous remercie vivement. Je le partagerais autour de moi pour le bien de tous. Merci encore.
  • Precieuse-pour-le-PERE Il y a 10 années, 4 mois

    Merci ! Un grand MERCI pour ce message ! Notre enfant (unique) prend beaucoup de place et notre couple en pâtit. Merci pour les conseils partagés ! Je les partagerai avec mon mari. Que le Seigneur puisse renouveler notre couple ! Nous nous aimons mais partageons très peu. Et, notre enfant en colo récemment pendant une semaine, nous nous sommes retrouvés en tête à tête avec l'amour et la joie de 2 tout jeunes mariés, forts de leur amour ... et quelquefois de leur inconscience ou plutôt insouciance ! Une vie dans la société actuelle est vite soumise à tellement de contraintes ! Des enfants amènent à des contraintes également ! Et même les exigences pour des enfants dans notre société sont très présentes et du coup indirectement cela se transforme vite en une pression énorme pour les parents !!! : " à quel âge a-t-il marcher ?", réussite scolaire, loisirs abondants, ... etc. C'est la course à celui qui réussira le mieux, sera le meilleur en TOUT, à l'école, en sport, habillement, beauté physique ... etc. ! Nous vivons dans une société de concurrence, de comparaison et de jugement en TOUT (jusque dans le savoir-faire de la fine cuisine et de la présentation d'une table !!! (cf. émission TV "Un Dîner PLUS-QUE-Parfait"). Une course à la Perfection, un Professionnalisme multi-polyvalent ! Ce qui engendre beaucoup de pression pour TOUT et pour TOUS, et le rôle de parents n'est pas épargné ! Et nous sommes si vite entraînés, happés par cette course, même nous chrétiens ! ... Seigneur, remplis-nous de TON équilibre et de TA sagesse !
  • Marie Blanche Il y a 10 années, 7 mois

    super merci
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