Le secret de Noël

Le secret de Noël

J’ai très mal dormi, plus les fêtes approchent, plus j’ai du mal à passer une bonne nuit.

Je suis tellement enthousiaste de revoir toute la famille pour Noël, que ma tête travaille même quand je devrais dormir, il ne faut rien oublier ...

La dernière chose et la plus importante reste à faire, mettre en place le sapin.

Après avoir fouillé dans le petit débarras sous l’escalier sans les trouver, je me suis souvenu que les décorations avaient été rangées au grenier depuis l’année dernière.

D’un pas décidé, j’y suis montée.

Au fond, en dessous de la lucarne, on voyait un morceau de guirlande sortir d’un des cartons, j’étais soulagée car je pensais que la recherche des décorations allait me prendre plus de temps, ce n’était pas moi qui les avais rangées la dernière fois ...

Il y avait trois gros cartons à descendre, alors j’ai appelé à l’aide mon mari.

François, en se retournant avec un des cartons fit tomber une petite boîte métallique de gâteaux, une vieille boîte du temps de mes grands-parents. Tout son contenu fut éparpillé par terre.

Je me suis mise à genoux pour ramasser, quelques photos jaunies par le temps, des pièces de monnaie anciennes, et plusieurs lettres adressées à ma grande mère. 

La curiosité m’a pris et j’ai décidé de les lire dès le soir.

J’ai mis toute la journée à décorer la maison, le sapin et le jardin.

C’est la saison que j’aime le plus, les lumières, les décorations de Noël me donnent une joie inexplicable, alors je mets toujours toute mon énergie à la décoration ...

Ce soir je n’ai pas fait long feu à côté de mon époux dans le salon près du feu, et je suis montée me coucher, sans oublier de prendre au passage la boîte de biscuits.

Je me suis assise près de la fenêtre, et j’ai pris la première lettre, j’ai reconnu la calligraphie parfaite de mon grand-père. Elle datait d’août 1914, au moment de la mobilisation, c’était une lettre rassurante, pleine d’amour, avec quelques recommandations, pour que grand-mère puisse faire face à la situation difficile que le pays subissait.

Mon grand-père était convaincu qu’il serait de retour rapidement à la maison, du moins, il essayait de le faire croire à ma grand-mère.

Après avoir lu plusieurs de ces lettres, j’en ai ouvert une qui datait de décembre 1916...

C’était une réponse à un courrier que ma grand-mère lui avait envoyé :

« Ma chère et douce Rose,

Je suis heureux d’avoir de vos nouvelles, un peu déçu de ne pas passer Noël avec vous, mais, au front nous devons rester tous soudés pour notre pays. Aucun de nous n’a voulu une permission. 

Tu me dis que la tristesse t’envahit, puisque tu ne pourras pas mettre au pied du sapin un présent pour les enfants, tu tiens à le faire car tu penses que ça pourrait égayer leur visage, ils sont si tristes depuis mon départ.

 Mes chers enfants ! Ma chère épouse, je veux que tu leur rappelles que le cadeau le plus important pour Noël, c’est celui que le Créateur nous a accordé, son Fils.

Ne te soucie pas, ma douce, malgré le lieu où je suis, je vais bien.

 J’espère que cette guerre finira bientôt pour vous serrer dans mes bras …

Embrasse bien les enfants et dis à ma mère que je vais bien, dis-lui que je lui ai envoyé une lettre.  

Ps : il y a un secret de Noël, beaucoup plus important que les cadeaux, nous en parlerons à mon retour.

 Je vous aime, Je t’aime

Arthur »

Je me suis endormie en pensant au secret de Noël.

La maison bouillonnait des cris des enfants et de rires, et dans la cuisine, les femmes de la famille s’affairaient à finir les préparatifs du repas de ce soir.

J’étais tellement heureuse de les avoir avec nous. Mon mari comme d’habitude jouait avec ses petits-enfants ; il devient un petit garçon quand il est avec eux.

Comme chaque année, une chasse au Père Noël se préparait, les enfants étaient surexcités en attendant le départ.

 Les hommes sont les guides de cette chasse, et nous les femmes, dès qu’ils sortent, nous courons chercher les cadeaux pour les mettre sous le sapin. Quand ils rentrent bredouilles, nous annonçons que le Père Noël est passé et qu’ils l’ont raté de peu.

 C’est tellement réjouissant de voir leur petit visage passer de la déception à la joie en voyant tous ces cadeaux.

J’aime tellement les voir heureux, et je tiens à ce que chacun ait un cadeau.

 Au moment de la distribution de cadeaux, je me rends compte qu’il en manque un. Mon désarroi fut grand de constater mon oubli…

En arrivant dans ma chambre, à la fin de la soirée, j’ai laissé des larmes envahir mes yeux, et une énorme tristesse assombrit tout autour de moi.

Mon époux ne comprenait pas ma réaction, car il ignorait pourquoi je pleurais, mais il savait bien qu’il valait mieux ne rien dire, car j’allais pleurer encore plus fort et j’aurais réveillé toute la maisonnée.

Il m’a prise dans ses bras, et je lui ai révélé la raison de mon chagrin, « J’ai oublié un cadeau pour Noël ! »

Rien que de penser que j’avais oublié un de miens me déchirait le cœur.

Quelques jours après la fin des fêtes, je suis remontée au grenier pour déposer les décorations.

En regardant le coin d’où la boîte de biscuits était tombée je me suis dit, « peut-être que je trouverais encore des souvenirs de me grands-parents »

Ainsi je me suis mise à fouiller... Mon regard fut attiré par une carte de vœux, l’écriture était celle de mon grand-père, elle disait : 

« Ma chère Rose

Enfin je peux te révéler le secret de Noël, car je suis avec toi.

C’est un cadeau d’une grande valeur pour nous les parents et notre famille :

Être ensemble pour Noël.

Alors ma douce profitons à fond de la présence de tout ce petit monde.  

Car un jour peut-être ils ne seront plus avec nous 

Je t’aime, 

Arthur »

Je n’ai pas pu contenir mes larmes, j’avais gâché mon dernier Noël pour un cadeau ;

Au lieu de profiter de la présence des miens...

Finalement le secret d’un Noël réussi, c’est d’avoir tous ceux qu’on aime autour de nous.

Qui sait si au Noël prochain ils seront tous là ?... 

Remercions notre Dieu pour la naissance de notre Sauveur et pour notre famille. Tout est grâce, ne l’oublions pas

A ma mère, mon époux, mes enfants, mes petits-enfants ...

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(Romains 1.16)

5 commentaires
  • Bérénice Il y a 13 heures, 45 minutes

    Aimez-vous les uns et les autres à ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres -Jean 13:34-35
  • Etoil Il y a 21 heures, 16 minutes

    Très joli et poétique ! On se met tant de pression à Noël... J'ai un petit rituel chaque année. Quand les festivités sont finies dans ma famille ou dans ma belle-famille, je fête mon petit Noël avec mon mari et mes enfants. On mange ce qui nous fait plaisir, rien de très onéreux, on regarde un petit film ensemble, on fait des biscuits et on s'offre des petits cadeaux. Tout est fait dans la paix et la sérénité, sans pression, juste l'amour et la joie d'être ensemble. Et surtout on parle de Jésus et de l'histoire de sa naissance. Ça me permet d'être un peu détachée du Noël frénétique, commercial, sous pression, parfois au milieu des conflits de famille...
  • rozange Il y a 1 jour, 8 heures

    Je me suis assise près de la fenêtre, et j’ai pris la première lettre, j’ai reconnu la calligraphie parfaite de mon grand-père. Elle datait d’août 1914, au moment de la mobilisation, c’était une lettre rassurante, pleine d’amour, avec quelques recommandations, pour que grand-mère puisse faire face à la situation difficile que le pays subissait. Je suis heureux d’avoir de vos nouvelles, un peu déçu de ne pas passer Noël avec vous, mais, au front nous devons rester tous soudés pour notre pays. Aucun de nous n’a voulu une permission. Tu me dis que la tristesse t’envahit, puisque tu ne pourras pas mettre au pied du sapin un présent pour les enfants, tu tiens à le faire car tu penses que ça pourrait égayer leur visage, ils sont si tristes depuis mon départ. Mes chers enfants ! Ma chère épouse, je veux que tu leur rappelles que le cadeau le plus important pour Noël, c’est celui que le Créateur nous a accordé, son Fils. Ne te soucie pas, ma douce, malgré le lieu où je suis, je vais bien. J’espère que cette guerre finira bientôt pour vous serrer dans mes bras … Embrasse bien les enfants et dis à ma mère que je vais bien, dis-lui que je lui ai envoyé une lettre. Ps : il y a un secret de Noël, beaucoup plus important que les cadeaux, nous en parlerons à mon retour. Je vous aime, Je t’aime Amen!!!!!!!!!!!!!
  • Marine de Mauduit Il y a 1 jour, 9 heures

    Magnifique ce texte merci milles fois pour ce témoignage ainsi que le partage des lettres de votre grand père
  • cerisette Il y a 2 jours, 4 heures

    Merci pour ce joli texte, oui tout est Grace soyez benie Myriam avec toute votre famille