Perles du texte original 2 – Emonder

Perles du texte original 2 – Emonder

 

Le cep et le sarment émondé


Afin de mieux comprendre un texte, voire un mot, il est bon de les situer - lorsque cela est possible - dans l’époque, le lieu, la culture et la langue utilisée afin d’en saisir le sens au plus près.
Dans un article précédent ( Le Cep et le sarment retranché ) il a été fait mention de la différence de traduction et d’interprétation du verbe «retrancher» entre le grec et le français. L’on retrouve ce texte en Jean 15: 2.

Pour nous placer dans le contexte de cette parabole, nous lisons ce que dit Jésus à ses disciples à la fin du chapitre précédent ( Jean 14:31 ) «levez-vous, partons d’ici». Jésus était alors probablement en chemin avec ses disciples, Judas les avait quittés, le printemps était déjà bien avancé, la Pâque était proche. A cette époque, les vignes environnantes prennent de la vigueur, des ouvriers travaillent à les rendre fécondes en leur portant tous leurs soins. C’est alors que Jésus attire leur attention sur un principe de la vie spirituelle: le maintien de la communion avec lui.

Jésus montre alors le soin que le Père prend de sa vigne. Dans le détail, le vigneron attache les branches basses pour les élever, puis émonde celles qui ont besoin de l’être.

Selon Pline le Jeune ( environ 61-113 après Jésus-Christ ) - passionné de botanique qui décrit la viticulture de la Palestine au 1er siècle -, les viticulteurs de l’époque avaient repris une méthode romaine qui consistait à lever les sarments sur des treilles plutôt que de les laisser au sol où ils pourriraient. L’émondage avait lieu deux fois l’an: en automne pour ôter ce qui était mort et sec ( allusion au verset 6 ), tout en laissant les branches inutiles, oui, inutiles.

Les ouvriers les laissaient pour qu’elles portent des fruits l’année suivante. Ces branches, au printemps, étaient alors émondées, purifiées, débarrassées des bourgeons et rejetons inutiles, des insectes et autres parasites. Le verbe «émonder» en grec, kathairo signifie «nettoyer, purifier, ôter les impuretés», mais aussi dans le sens moral «libérer de toute culpabilité, de tout mélange avec ce qui est faux».

C’est également dans ce sens que nous pouvons lire ce que Paul dit aux Romains ( Chapitre 8 verset 1 ): «il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ». En Christ, il n’y a plus de condamnation ni de culpabilité pour celui qui vient à lui et qui accepte personnellement son oeuvre rédemptrice. «Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous» ( versets 33-34 ). Son oeuvre comprend ainsi l’éradication de la culpabilité que trop souvent l’ennemi de nos âmes nous insuffle. Quel cadeau merveilleux en notre faveur ! Saisissons-le !

Cela ne veut pas dire qu’aux yeux des hommes le chrétien soit parfait. Mais celui qui a accepté cet acquittement par Jésus son Sauveur, accepte du même coup Jésus comme Seigneur, ce qui signifie - comme tout seigneur le ferait sur ses sujets - qu’il a le droit à présent de l’enseigner, le conduire et le corriger sur sa manière de vivre.

« Comme le vigneron enlève ce qui empêcherait la productivité de la vigne, ainsi Dieu le Père enlève de la vie des croyants, par une discipline d’amour, ce qui ne contribue pas à leur fertilité spirituelle» (C. Laney ).

A. Kuen rajoute que la «taille» des disciples qui portent déjà du fruit n’est pas nécessairement liée au péché, mais elle peut avoir pour but la prévention du péché.

Encore faut-il accepter de se laisser prendre gentiment par la main du Père pour qu’il ôte, à l’aide de son sécateur divin, tout ce qui est superflu, tout parasite qui nous prend des forces ( distractions et pensées vaines ), tout rejeton inutile ( amertume, envie, rancune ), tout ce qui nous disperse ( activisme, excès de distractions ), tout bourgeon vain ( convoitise, le paraître ) qui font la guerre à l’âme. Ainsi, libérés, déculpabilisés et dégagés par le divin vigneron, nous pourrons librement maintenir cette communion avec lui et porter joyeusement du fruit pour sa gloire.

Le laisserons-nous faire ? La réponse nous appartient !

Soyez bénis
 
 

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(Romains 1.16)

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