Sortez l'auto du garage !

Sortez l'auto du garage !

J’ai souvent entendu ma mère me raconter cette histoire de son enfance, et à chaque fois que j’y repense, je ris de bon cœur. La France venait d’être libérée, et il était encore difficile de s’approvisionner. Que ce soit pour le chocolat, le pain, l’essence, les pneus, tout était encore rationné. Quelques chanceux propriétaires d’automobiles avaient réussi à sauver leurs biens des réquisitions du maquis, et les autos n’envahissaient pas les rues. Seulement quelques privilégiés en possédaient une, et puis il fallait avoir l’essence à mettre dedans. Mes grands parents avaient des voisins originaux. Dans leur garage, ces gens gardaient une magnifique automobile Rosengart d’avant guerre. Régulièrement, ils sortaient leur belle auto du garage pour la faire briller et pétarader quelques minutes, histoire de dégripper le moteur. Avant guerre, ces gens aimaient faire de grandes balades dans la campagne, cheveux au vent. Mais maintenant, les tickets d’essence étaient si difficiles à obtenir, qu’il n’était pas question de brûler inutilement du précieux carburant. Cependant, ils n’avaient pas pour autant renoncé à leurs balades motorisées dominicales. Chaque dimanche, monsieur vissait son béret sur sa tête, et madame arrimait son chapeau à aigrette. Ils ouvraient le garage, montaient dans leur auto, claquaient les portes joyeusement et partaient pour une rafraîchissante excursion…dans leur garage. Monsieur admirait le « paysage », et madame s’extasiait sur la beauté du « Puy de Dôme» à l’horizon, contemplait ébahie le « cirque de Gavarni » sur sa gauche, et les «gorges du Tarn» sur sa droite. Tous les voisins riaient à gorges déployées de ces excursions virtuelles entre quatre murs, et d’ailleurs leur belle imagination continue de nous faire rire soixante ans plus tard.

Il me semble que parfois, notre vie spirituelle est aussi une «belle auto d'avant-guerre» au garage, nous la faisons «briller» tous les dimanches matins au culte, nous la faisons «pétarader» pour dégripper le moteur pendant les moments de louange et de prière et nous embarquons pour une visite virtuelle des beaux paysages d’ailleurs et d’autrefois. Nous vivons dans le souvenir de ce que nous avons vu et vécu du temps «du pasteur Untel», nous parlons des prodiges et des miracles vécus par d’autres en d’autres lieux, nous nous extasions des merveilles du Seigneur… mais ce sont toujours des choses vécues ailleurs, par d’autres, ou en d’autres temps.

Oui c’est encourageant de parler des choses glorieuses d’ailleurs et d’autres gens, mais c’est tellement mieux de les vivre soi-même maintenant. J’ai vu hier un magnifique reportage sur le réveil au Guatemala, où apparemment, dans certaines villes, 80% des habitants sont des chrétiens fervents, nés de nouveau et vivant chaque jour « pour de vrai » les promesses de l’évangile et les merveilles de Actes de Apôtres. Avec le Seigneur, « l’essence » n’est pas rationnée, et il suffit d’aller la chercher au bon endroit pour « sortir du garage». J’ai déjà vu de mes yeux des choses époustouflantes, mais je veux en voir d’autres, et de plus grandes encore ! Je suis fermement décidée à «sortir mon auto du garage » et à vivre aujourd’hui ces merveilles-là. Venez-vous avec moi ?

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