Témoignage de Karla Tucker

Droguée, prostituée, elle a commis deux crimes atroces, Mais un jour elle vola une Bible en prison... L'exécution de Karla Tucker a suscité beaucoup d'émotion et de révolte à travers le monde.
Karla est morte en souriant, en pardonnant, en priant. Après quatorze années d'attente, elle n'était plus la même. Sa conversion témoigne du long chemin parcouru par cette femme qui avait le désir, le besoin, la volonté de devenir autre.



Après 14 années d'attente dans le couloir de la mort de la prison d'Huntsville Texas - USA - la jeune Karla Tucker doit affronter le châtiment suprême. Pas de pitié pour elle, elle a tué, elle doit être tuée ! Condamnée à mort ! Mais la loi de Dieu dépasse la loi des hommes. Devant le Tribunal divin, elle est bien une meurtrière, mais pardonnée, graciée, rachetée, pour le temps et pour l'éternité ! C'est la rédemption de Karla Tucker.

Karla Tucker au couloir de la mort. "Oeil pour oeil, et dent pour dent", clamaient les pancartes brandies devant la prison de Huntsville - Texas -, la veille de l'exécution de Karla Tucker. Les pharisiens de notre XXe siècle avaient ressorti la vieille loi du talion au mépris de la loi de l'amour et du pardon, celle du Christ, qui disait : "Aimez, bénissez, ne vous vengez pas, pardonnez comme Dieu vous pardonne !" Je ne suis pas le seul à avoir ressenti comme une tragique injustice "l'assassinat légal" de Karla Tucker. Mais la loi du talion ne fait pas de sentiment : "Elle a tué, elle doit être tuée." Même si c'est 14 ans après.
Karla était née en 1959. Dès l'âge de 8 ans, ainsi que ses deux soeurs,
elle est entraînée dans la drogue par sa propre mère. A 8 ans, elle fumera sa première cigarette de Marijuana; à 10 ans, son premier shoot d'héroïne. Toujours entraînée par sa mère, elle se prostitue à 14 ans. En 1979, elle a 20 ans et se drogue à mort, et ce sont cinq années de descente aux enfers. En juin 1983, défoncée à l'alcool, aux drogues et aux médicaments, elle est dans un état démentiel lorsqu'avec un complice, elle s'attaque à un garagiste et à une jeune femme, qu'elle tue à coups de pioche.

Neuf mois après, elle est jugée et condamnée à mort. Peu après, dans la prison, elle subira une désintoxication de l'alcool et des drogues. Pendant l'année suivante, elle vivra une exaltante expérience spirituelle. Ce que les médias ont appelé "la rédemption de Karla Tucker". Elle lit la Bible, elle ouvre son coeur à Dieu, se repent de son crime et s'humilie profondément pour toutes ses fautes. Elle sait et elle croit qu'il y a un pardon de Dieu promis à tout être qui se repent. Elle sait et elle croit que le sang du Christ nous purifie de tout péché.
Elle sait aussi :
"Que le plus grand des crimes n'est pas commis par l'assassin;
Que le péché qui mène aux abîmes, c'est repousser l'amour divin."

Elle dira : "Un soir après l’office religieux, j’ai volé une Bible et je l’ai emportée dans ma cellule. Cachée dans un coin j’ai ouvert la Bible et j’ai commencé à lire.
Je ne sais pas combien de temps cela a duré, mais je me suis retrouvée à genoux sur le sol, pleurant et demandant à Dieu de me pardonner de tout ce que j’avais fait.
J’avais assassiné sauvagement deux personnes, et à cause de moi, d’autres souffraient.
Pourtant Dieu me disait : je t’aime.
Je réalisais que j’étais aimée, comme ça, telle que j’étais.
Tout le poids de mes actes passés a fondu sur moi. A ce moment-là, Dieu a pénétré au plus profond de moi-même pour enlever les racines de ma violence, et y habiter lui-même.
Juste après ma condamnation à mort, j’ai reçu une lettre de Peggy, la sœur de l’une de mes victimes. Elle écrivait qu’elle me pardonnait et qu’elle m’aimait.
Pardonner ce n’est pas nier, ignorer ni oublier ce que nous avons vécu ou ressenti.
Nous ne pouvons pas oublier notre passé, notre mémoire est excellente et elle exclut habituellement le pardon.


Il y a deux manières de se rappeler un événement. Soit de le revivre, en permettant à la douleur, à la colère et à l’amertume de nous consumer ou de dominer. Soit de permettre au pardon de Dieu de prendre sa place dans notre vie."
Elle, Karla la criminelle, ne repousse pas l'amour divin. Elle l'embrasse de tout son coeur, et elle reçoit Jésus comme son Sauveur personnel. Et elle a maintenant cette certitude, en sa cellule même de condamnée à mort, la certitude fondée sur une promesse de la Bible, qu'il n'y a plus de condamnation pour elle, comme pour tous ceux qui sont en Jésus-Christ. (Romains 8/1) De plus, elle a reçu dans son coeur, et crut de toute son âme cette parole du Christ (Jean 14/23) : "Si quelqu'un m'aime (libre ou en prison), il gardera ma Parole (Karla lisait beaucoup sa Parole dans sa Bible) et mon Père l'aimera. (Comme elle sentait cet amour de Dieu pour elle ! Elle, la criminelle pardonnée, purifiée.)

Nous viendrons à lui (à elle aussi bien sûr) et nous ferons notre demeure chez lui." (Chez elle, et pourtant chez elle c'était la prison et le couloir de la mort !) Eh Oui ! Le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le Christ vivant, n'avait pas dédaigné de venir faire sa demeure au couloir de la mort - Death row of Huntsville - Texas - auprès de Karla Tucker, la criminelle pardonnée, graciée ! C'est pourquoi autour d'elle les gens posaient un regard incrédule sur cette condamnée à mort, encore bien jeune, dont le visage exprimait une joie et un bonheur sans égaux.
Son chant préféré n'était-il pas :
"Amazing Grace ! How sweet the sound that saved a wretch like me !
I once was lost, but now I'm found ! Was blind, but now I see !
"Grâce stupéfiante ! Au son si doux... qui a sauvé une misérable telle que moi !
J'étais perdue, je suis retrouvée ! J'étais aveugle, aujourd'hui je vois !"

De fait, après sa conversion, Karla n'était plus la même personne. Elle vivait comme une résurrection. Elle vivait enfin, libérée de ses démons qui n'avaient plus de pouvoir sur elle. Pour tous les témoins de sa régénération - geôliers et prisonniers, elle était devenue un autre être, réellement touché par la Grâce, une personne maintenant douce, aimable, partageant sa foi et son amour avec ses codétenues. Et ce furent 12 années sans faille de vie transformée.
Ce n'est rien d'être libre ou en prison; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle créature. Maintenant, Dieu, dans son amour infini, réservait une autre grande joie à son enfant. Cette nouvelle créature, toute de douceur et de compassion, avait comme un visage d'ange. Ce qui n'échappa pas au jeune aumônier célibataire de la prison d'Huntsville, le pasteur Dana Brown. "La première fois que je l'ai vue, dit-il, j'ai senti la main de Dieu qui se posait sur mon coeur."

Le dernier jour. De tendres sentiments unirent bientôt la condamnée et le serviteur de Dieu. Leur mariage eut lieu le 24 juin 1995. Mais ils ne pouvaient, bien que mari et femme, se voir qu'au parloir et derrière une vitre épaisse. Jamais ils ne purent se toucher ! Quelqu'un a dit de cette défense radicale : "Mais c'est de la barbarie !" Je le pense aussi. Les jours précédant la date fatale, il y eut plusieurs interviews télévisés de Karla, et nous l'avons vue - et le monde entier a pu la voir -, très calme, paisible, et même souriante. La seule chose que demandait Karla, c'était le pardon et la pitié : on les lui a refusés !

"Le dernier jour, dit le pasteur Brown, le matin de son exécution, j'aurais tout donné pour pouvoir la serrer dans mes bras ! On n'a même pas eu le droit de se toucher la main ! C'est derrière une vitre que nous avons parlé et prié ensemble... Avant de mourir, Karla m'a fait promettre de ne pas être amer à l'égard du gouvernement... J'ai assisté à son exécution. Elle voulait que je sois avec elle jusqu'au dernier moment. Mais c'était insoutenable ! Je n'oublierai jamais sa voix : "Baby, n'oublie jamais une chose : de l'autre côté de la vitre, il y a des gens, pas des numéros, mais des êtres humains." Elle, Karla, elle n'était que le matricule 777... "
Puis le bourreau, qui est aussi le Directeur de la prison, lui a demandé de prononcer ses dernières paroles. Alors, elle a demandé pardon aux parents de la victime de son double meurtre, puis elle a remercié ceux qui l'ont soutenue. Enfin, elle a dit : "Je vous aime tous. Maintenant, je vais me retrouver face à face avec Jésus." Le bourreau écrasa une larme.

Karla Tucker, la graciée de Dieu, était là, entravée sur la table de mort, son visage n'exprimant que la douceur et la tranquillité, et même à la dernière minute, elle souriait ! Miracle de l'Esprit ! Il était 18 h 45 ce mardi 3 février 1998. Cette jeune femme suppliciée fait désormais partie de la glorieuse phalange des rachetés par le sang de Christ, elle est entrée dans la "Maison de Dieu". (Ephésiens 2/19)


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(Romains 1.16)

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