Le chrétien peut-il perdre son salut ?

C’est une question au sujet de laquelle il est bon d’être conciliant. De grandes dénominations ont opté pour l’une ou l’autre position mais, par ailleurs, des millions de leurs membres l’ignorent...

On trouve nombre de chrétiens consacrés qui pensent qu’une fois né de nouveau, il est impossible que le croyant se perde. Ils prêchent pourtant aussi la sanctification.
On trouve également des chrétiens tout aussi consacrés qui pensent le contraire. Ils prêchent pourtant aussi l’assurance du salut.
Nous devons donc nous respecter, nous aimer, prier et évangéliser ensemble et ainsi manifester notre unité en Christ.

Voici quelques versets, parmi tant d’autres, qui parlent de l’assurance du salut : Je vous ai écrit cela, pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au Fils de Dieu.

Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher de ma main.

Il (Jésus) peut aussi sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu à travers lui, puisqu'il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

À celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire paraître en sa présence glorieuse, sans reproche et exultant de joie, au Dieu unique qui nous a sauvés par Jésus-Christ notre Seigneur, appartiennent la gloire et la majesté, la force et l'autorité, depuis toujours, maintenant et durant toute l'éternité !

En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m'a envoyé a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.

En voici d’autres qui insistent sur la nécessité de persévérer jusqu’à la fin :
Jésus, parlant des persécutions, dit : « À cause de cela, beaucoup abandonneront la foi, ils se trahiront et se haïront les uns les autres… Mais celui qui tiendra bon jusqu'au bout sera sauvé. »

En effet, ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don du ciel, qui ont eu part au Saint-Esprit, … et qui, pourtant, se sont détournés de la foi, ne peuvent être amenés de nouveau à changer d’attitude, car ils crucifient le Fils de Dieu, pour leur propre compte, et le déshonorent publiquement.

À votre avis, si quelqu'un couvre de mépris le Fils de Dieu, s'il considère comme sans valeur le sang de l'alliance, par lequel il a été purifié… ne pensez-vous pas qu'il mérite un châtiment plus sévère encore ?

L'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons.

Si quelqu’un ne demeure pas en moi, on le jette hors du vignoble, comme les sarments coupés : ils se dessèchent, puis on les ramasse, on y met le feu et ils brûlent.

Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.

Pour entrer dans le royaume des cieux, il ne suffit pas de me dire : « Seigneur ! Seigneur ! » Il faut accomplir la volonté de mon Père céleste.

Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur.

Si nous le renions, lui aussi nous reniera.

Les oeuvres de la nature humaine sont évidentes : ce sont l'adultère, l'immoralité sexuelle, l'impureté, la débauche, l'idolâtrie, la magie, les haines, les querelles, les jalousies, les colères, les rivalités, les divisions, les sectes, l'envie, les meurtres, l'ivrognerie, les excès de table et les choses semblables. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait : ceux qui ont un tel comportement n'hériteront pas du royaume de Dieu.

Ces deux listes sont-elles contradictoires ? Je ne le pense pas. Pourquoi ?
Dieu est parfait, tout ce qu’il fait porte la marque de sa sainteté. Il est et restera irréprochable dans son alliance. Les versets qui nous donnent l’assurance du salut parlent précisément de son amour, son travail, sa persévérance, sa puissance, sa grâce, son pardon et il est parfaitement juste que tous ceux qui marchent avec Christ aient la pleine assurance de leur salut éternel.

Cela étant posé clairement, une alliance exige au minimum deux acteurs. Avez-vous déjà constaté que quand Paul dit que ni la mort, ni la vie, ni les anges… ne nous sépareront de l’amour de Dieu, le péché ne fait pas partie de la liste ? Je pense que c’est normal puisque la Bible dit aussi que ce sont nos péchés qui nous séparent de Dieu.

Paul écrirait-il aux Romains une vérité – rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu – et aux Corinthiens une autre – les adultères… n’hériteront pas du royaume de Dieu – ? En aucun cas, car il connaît le livre d’Esaïe qui affirme :

Non, la main de l'Éternel n'est pas trop courte pour sauver... Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu ; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l'empêchent de vous écouter.

Si les couples avaient la crainte de celui qui peut jeter en enfer les adultères , nous verrions moins d’époux et d’épouses quitter d’un jour à l’autre leur conjoint, laissant parfois deux ou trois enfants gravement blessés par ce séisme familial. Car c’est malheureusement devenu une réalité dans des communautés chrétiennes pourtant ardentes et fidèles.

L’horreur de l’enfer, parfois par effet de balancier, n’est jamais mentionnée. On prêche cent messages sur la bonté de Dieu et deux ou trois sur sa sévérité et l’on récolte des familles brisées, alors que les coupables ne se rendent même pas compte que, sans repentance, ils sont en danger.

Quelques sondages sur le nombre de chrétiens authentiques liés à la pornographie sur internet font peur. Sont-ils au courant que ce vice met leur salut en péril ? Abandonner cette passion est bien sûr une question d’obéissance, de pureté, de loyauté, de dignité, mais l’apôtre, mentionnant l’impureté, nous avertit que cela peut devenir une question de vie ou de perdition éternelle.

Je ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux. Je haïrai les oeuvres des infidèles ; elles n'auront sur moi aucune prise.

Dieu pardonne les pires abominations et l’on ne perd pas le salut facilement, mais s’installer à long terme dans ces vices est extrêmement dangereux. Paul, en effet, n’écrit pas ces avertissements aux païens, mais à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ.

Ceux qui pensent qu’il est impossible de perdre son salut affirment que ceux qui tombent définitivement n’étaient pas nés de nouveau. Pour certains, cela est vrai. Cependant, ceux que Christ vomit sont d’abord évidemment en lui et le sarment coupé s’est évidemment d’abord développé en étant attaché au cep (si quelqu’un ne demeure pas en moi…).

Paul exhorte ainsi Timothée : « Combats le bon combat avec foi et avec cette bonne conscience dont certains se sont écartés au point que leur foi a fait naufrage. »

Ce que nous savons avec certitude, c’est que Dieu fait tout pour sauver le plus grand nombre et garder ceux qu’il sauve. Il ne rejettera personne pour cause de faiblesse, d’une vieillesse frappée d’amnésie ou que sais-je encore… Il est compatissant et il fait tout pour sauver, pardonner, reprendre, redresser, chercher à raisonner le coupable avec patience… Les hommes qui se perdent le font contre sa volonté.

Ce qui est hasardeux, et que la Bible condamne, c’est une double vie, consciemment entretenue et sans repentance, comme les autres choses décrites en Galates 5 :19-21 et Hébreux 6 :4-6.

Croire que Dieu a changé d’avis au sujet du péché et de la désobéissance dans la nouvelle alliance est une illusion. Dans notre vie chrétienne, Christ ne nous sauve pas dans le péché mais du péché.

Il accomplit pour nous le serment qu'il a fait à notre ancêtre, Abraham, de nous accorder la faveur, après nous avoir délivrés de tous nos ennemis, de le servir sans crainte en étant saints et justes en sa présence tous les jours de la vie. Oui, il nous arrive de pécher ; cependant ce n’est plus la caractéristique de notre vie, mais la justice et la sainteté comme l’affirme ce texte.

Mais maintenant, affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, le fruit que vous portez, c'est une vie sainte, et le résultat auquel vous aboutissez, c'est la vie éternelle.

Ce que Dieu veut, c'est votre progression dans la sainteté.

En tout état de cause, Ananias et Saphira s’étaient accordés pour tromper l’Église naissante à long terme et vivre dans le péché. Ils planifiaient de prier, évangéliser, chanter, prendre la cène durant des années avec tous les autres, en gardant secrète leur tromperie. Pour paraître de généreux donateurs, ils s’étaient accordés et enfermés dans le mensonge.

Dieu leur a-t-il pardonné ? Ce n’est pas à moi de le dire. Ce qu’il nous faut comprendre, c’est que de cultiver un mensonge volontairement et à long terme a, dans ce cas, été très sévèrement puni. Introduire et établir ce style de vie dans l’Église naissante était inacceptable pour Dieu.

Il est certain que Christ cherche sa brebis perdue jusqu’à ce qu’il la trouve, pour la presser de revenir dans son troupeau. Cette invitation peut alors être acceptée ou rejetée.

Quelqu’un a dit avec raison : « Christ vous éloignera du péché ou le péché vous éloignera de Christ. » Nous sommes les vierges qui se préparent à la venue de l’époux.
Épouseriez-vous une personne contrainte de le faire ? Non ? Jésus non plus.

Épouseriez-vous une personne qui ne vous aime plus ? Non ? Jésus non plus.

Paul, parlant des Juifs et des non-Juifs, et prenant l’image de l’olivier, résume bien ce sujet :

Tu diras alors : « Des branches ont été coupées afin que moi je sois greffé. » C'est vrai. Elles ont été retranchées à cause de leur incrédulité et toi, c'est par la foi que tu subsistes. Ne fais pas preuve d'orgueil, mais aie de la crainte, car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité envers ceux qui sont tombés et bonté envers toi, si tu demeures dans sa bonté ; autrement, toi aussi tu seras retranché.

Nul ne peut arracher un chrétien authentique de la main de Dieu, à l’image d’un souverain puissant qui aime tendrement son épouse et lui promet que rien ni personne ne les séparera jamais. Cette promesse apporte une sécurité bienfaisante, mais elle n’enlève pas la liberté de l’épouse elle-même. Si elle brise son alliance et renie son époux, si elle s’attache à un autre homme, il ne pourra pas la retenir. Comme nous l’avons vu, l’une des grandes souffrances de Dieu se manifeste quand son amour est trahi.

Si, arrivés dans le royaume de Dieu, nous comprenons qu’en fait, “sauvés un jour – sauvés toujours“ était vrai, alors ceux qui auront cru à tort à la nécessité de l’obéissance comme réponse à la grâce de Dieu, n’en subiront pas de graves conséquences.

Si, au contraire, persévérer jusqu’à la fin était une réponse indispensable, certains de ceux qui ne l’ont pas cru pourraient être horriblement surpris... Jésus parle de personnes qui crieront et frapperont à la porte du royaume sans pouvoir y entrer.

Cette perspective nous encourage à travailler à notre salut avec crainte et tremblement, conscients que le juste se sauve avec peine. Elle porte du fruit et évite non pas toutes, mais certaines catastrophes dans nos vies, nos familles et nos communautés, car une saine crainte de Dieu est le commencement de la sagesse.

1 Jn 5 : 13

Jn 10 : 27-28

He 7 : 25

Jude v. 24-25

Jn 5 : 24

Mt 24 : 10, 13

He 6 : 4-6

He 10 : 29

1 Tm 4 : 1

Jn 15 : 5-6

Ap 3 : 16

Mt 7 : 21