Les prophéties irrévocables et les prophéties conditionnelles

Les prophéties irrévocables

Joseph annonce au pharaon sept ans de prospérité, suivis de sept années de famine. Cette prophétie, explique-t-il, ne peut être modifiée.

Si le rêve du pharaon s'est répété par deux fois, c'est que Dieu a irrévocablement décidé la chose et qu'il va l'exécuter sans délai.

Le serviteur lui dit : « Il y a dans cette ville un homme de Dieu, et c'est un homme estimé. Tout ce qu'il dit arrive à coup sûr. »

L'homme de Dieu… cria : « Autel ! Autel ! Voici ce que déclare l'Éternel : il naîtra un fils parmi les descendants de David ; son nom sera Josias… l'on fera brûler sur toi des ossements humains ! »

Environ trois siècles plus tard : Josias vit les tombes qui se trouvaient là sur la montagne, alors il fit exhumer les ossements des tombes et les brûla sur l'autel pour le profaner ; il accomplit ainsi la parole de l'Éternel que l'homme de Dieu avait proclamée et qui annonçait ces événements.

C’est ce genre de prophéties que Dieu mentionne pour faire la distinction entre une authentique parole de sa part et une parole humaine prétendant venir de lui.

Quand ce que dira le prophète n'aura pas lieu et n'arrivera pas, ce sera une parole que l'Éternel n'aura pas dite. C'est par arrogance que le prophète l'aura dite. N'aie pas peur de lui.

Jésus déclare : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. »

Les premiers chrétiens persécutés ont prié ainsi : « Car en effet, dans cette ville, contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, se sont assemblés Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d'Israël. Ils n'ont fait qu'accomplir tout ce que tu avais décidé d'avance, dans ta puissance et ta volonté. »

Que faut-il pour qu’une telle prophétie se réalise ? Il faut que la puissance et la volonté de Dieu se déploient ; ce n’est pas “automatique“.

Nous observons encore que Dieu accomplit sa parole par différents moyens. Il peut agir directement et souverainement ou se servir d’une personne fidèle qui agit par obéissance. Nous voyons cela dans les évangiles mais également, par exemple, à l’époque d’Élie et Élisée. Les deux récits qui suivent illustrent ces deux aspects avec le même personnage : le roi Jéhu.

Action divine souveraine : Jézabel, fervente adepte du dieu Baal, est défenestrée et meurt sur le coup. Très peu de temps après, le roi Jéhu ordonne qu’on l’enterre. Ceux qu’il désigne pour cette tâche découvrent que le corps a déjà été dévoré par les chiens. Le roi se souvient alors de la parole du prophète : « Les chiens la dévoreront. » Dieu a agi souverainement et n’a pas permis que l’ordre du roi s’accomplisse, car il veille sur sa parole pour l’exécuter.

Action divine au travers d’une personne : Concernant la famille d’Achab, roi idolâtre, Jéhu ordonne son exécution. Pas un seul membre n’échappe à ses soldats, conformément au jugement prophétisé des années auparavant.

Les prophéties conditionnelles

Pour ce qui concerne, par exemple, les bénédictions promises, elles sont conditionnées à l’obéissance ; quant aux malédictions annoncées, elles surviendront s’il n’y a ni repentance, ni intercesseur (il y a cependant aussi des jugements irrévocables).

Quant à la population du pays… elle commet des extorsions, elle opprime le malheureux et le pauvre, elle exploite l'étranger au mépris de toute justice.

Je cherche parmi eux quelqu'un qui construise un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, pour que je ne le détruise pas, mais je ne trouve pas. Je déverserai mon indignation sur eux, je les achèverai par le feu de ma fureur… déclare le Seigneur, l'Éternel.

Intercéder pour votre famille, votre ville ou votre pays est un ministère puissant et agissant qui fera une différence éternelle ! C’est un privilège immense…

On constate également dans de nombreux passages bibliques qu’une fois que Dieu a tenu compte de la plaidoirie d’un intercesseur et exercé sa clémence, sa décision finale est définitive.

Une belle exception à ce principe se trouve dans l’intercession d’Abraham pour Sodome, où il plaide devant Dieu pour que, s’il y trouve cinquante justes, il renonce à détruire la ville. Sa demande est acceptée, pourtant il plaide alors pour quarante-cinq, quarante, trente, vingt et finalement dix justes… six requêtes à la suite, pour la même situation, toutes acceptées par le Seigneur. Cependant cette vallée verdoyante et prospère ne comptait pas même dix justes…

Le prophète Nathan avait prophétisé la mort du nourrisson né de l’union adultère entre David et Bath-Shéba. David savait que sa repentance pouvait changer le jugement annoncé et sauver son enfant, sauf si la décision de Dieu était définitive. Il explique : « Lorsque l'enfant était encore vivant, je jeûnais et je pleurais, car je me disais : Qui sait ? Peut-être l'Éternel me fera-t-il grâce et peut-être l'enfant restera-t-il en vie ? »

Le bébé mourra, néanmoins le Seigneur accordera un autre enfant à David et Bath-Shéba, ce sera Salomon… Ce récit démontre, si nécessaire, que quand Dieu pardonne, c’est de tout son cœur.

Élisée ordonne au roi Joas : « Prends un arc et des flèches. » (...) Élisée posa ses mains sur celles du roi et dit : « Ouvre la fenêtre à l'est. » (...) Élisée dit : « Tire. » Et il tira. Élisée dit : « C'est une flèche de victoire de la part de l'Éternel (...). Tu battras les Syriens à Aphek jusqu'à leur extermination. » Élisée dit encore : « Prends les flèches. » Et il les prit. Élisée dit au roi d'Israël : « Frappe contre terre. » Il frappa 3 fois et s'arrêta. L'homme de Dieu s'irrita contre lui et dit : « Il fallait frapper cinq ou six fois ; alors tu aurais battu les Syriens jusqu'à leur extermination. Désormais, tu ne les battras que trois fois. »

Belle illustration que l’Histoire humaine, comme celle des nations, se tisse avec les plans de Dieu et la participation, bonne ou mauvaise, de chacun de nous.

L’apôtre Paul, en route pour Rome, est prisonnier sur un bateau qui vient d’essuyer deux semaines de tempête. Il annonce prophétiquement que le navire sera perdu, mais que ses 276 passagers échapperont à la mort : « Je vous invite à prendre courage, car aucun de vous ne perdra la vie ».
Cependant, plus tard, alors que les marins cherchaient à s'échapper du bateau, et mettaient le canot à la mer, Paul déclare à l'officier et aux soldats : « Si ces hommes ne restent pas sur le bateau, vous ne pouvez pas être sauvés. » Dieu ne veut la mort d’aucun d’entre eux, mais leur obéissance est non négociable. La prophétie, dans ce cas, était conditionnelle.
Le chapitre qui suit complète ce sujet.

Gn 41 : 32

1 S 9 : 6

1 R 13 : 2

2 R 23 : 16, voir aussi 2 R 9 : 25-26

Dt 18 : 22

Mc 13 : 31

Ac 4 : 27-28

1 R 21 : 23

2 R 9 : 30-37

2 R 10 : 10-11

Ez 22 : 29-30

Gn 18 : 23-33

2 S 12 : 22

2 R 13 : 16-19

Ac 27 :  24, 30-31