Il y a des moments dans la vie d’une société, d’une nation, où il est difficile voire impossible pour ceux et celles qui marchent avec Dieu de rester silencieux. Il est même indispensable qu’ils et elles prennent la parole pour partager l’émotion de leurs concitoyens, particulièrement lors d’évènements douloureux qui exigent des croyants une compassion spontanée et authentique avec ceux qui souffrent.
Pasteurs, responsables de groupes bibliques, croyants… peu importe qui nous sommes.
Dès l’instant où nous croyons en Jésus-Christ comme notre Sauveur, nous sommes tous devenus des prêtres du très-Haut et partageons la même responsabilité de transmettre la bonne nouvelle du salut dans un monde de ténèbres.
Dès lors se pose une question cruciale: Au-delà de l’indignation et de la peur légitimes ressenties par tous ces derniers jours, qu’allons nous répondre aux questions de ceux et celles qui ont vécu ces temps comme une tragédie absolue face à laquelle ils n’ont pas de réponse?
Les attentats qui se sont déroulés en France, ne sont pas les seuls à se produire en ce moment dans le monde.
Le Nigeria a connu la même semaine, sa plus grande attaque terroriste, sans que beaucoup de médias s’y intéressent, et pourtant le nombre de victimes était infiniment plus élevé.
L’actualité agit comme une loupe à un endroit donné et un moment précis, qui déforme par là-même, la réalité des faits. Le drame qui s’est déroulé en France était-il plus important que celui au Nigéria? Sûrement pas!
Mais c’est celui dont tout le monde parle car il est hautement symbolique. C’est pourquoi il nous faut savoir prendre place dans les discussions sans crainte, ni excès.
J’ai lu toutes sortes de réactions sur divers sites chrétiens ou dans des posts sur des réseaux sociaux de la part de responsables d’assemblées, de pasteurs, de croyants… inutile de dire qu’elles n’allaient pas toutes dans la même direction !
Est-ce une surprise ? Certainement pas ! C’est ce qui s’appelle la liberté d’expression.
Avoir le droit de pouvoir annoncer ce en quoi on croit, sans risquer d’être inquiété par quiconque si nos opinions divergent de celles d’autres personnes… C’est précisément pour cela que ces journalistes, leurs collègues et amis, ces policiers, ces Français de confession Juive, ont perdu la vie!
Je suis suffisamment vieux aujourd’hui pour avoir connu les journaux "Hara Kiri" et "Charlie Hebdo". Ais-je jamais apprécié leur contenu ? Non ! Mais personne ne demande aux croyants d’approuver les attaques satyriques et irrévérencieuses qui s’y trouvent. Seulement, si nous n’aimons pas un journal, ne l’achetons pas, tout simplement !
En tant que chrétiens, notre responsabilité est de manifester notre position en défense des droits de l’homme les plus essentiels. Tels que celui de la liberté d’expression, ou celle d’avoir une religion ou pas.
Car ces valeurs sont les fondations mêmes des démocraties dans le monde. Ces dernières sont dans leur vaste majorité le fruit de la pénétration des valeurs de l’évangile dans ces sociétés siècle après siècle.
Notamment celle du libre arbitre et de la responsabilité de chaque être humain par rapport à ses choix, définies par le Dieu la Bible.
Devons-nous partager les valeurs de "Charlie Hebdo" et proclamer “Je suis Charlie” pour défendre ces droits essentiels ? Non, pas forcément !
Mais devons-nous nous lever pour manifester notre solidarité avec tous ceux et celles qui s’opposent aux courants extrémistes qui se nourrissent de peur et de violence pour faire taire la majorité des hommes et des femmes et les asservir sous leur joug ? Oui !
Défendons nos droits dont tant de chrétiens de part le monde sont privés, faisons le autant pour nous que pour eux, qui nous regardent et nous envient!
Car il s’agit de notre liberté d’exercer notre foi sans contrainte et de pouvoir adorer et annoncer au monde notre Dieu comme bon nous semble. Ne nous y trompons pas, malheureusement, tout ceci risque de n’être qu’un début.
Que dit l’Ecriture ?
"Et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu" Jean 16:2
“Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s'élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. Et, parce que l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.” Matthieu 24:9-13.
Devons nous laisser les choses se produire sans réagir, ou défendre nos droits pendant que nous le pouvons encore?
Je vous laisse méditer la réponse apportée par Martin Niemöller, pasteur et Théologien Allemand, prisonnier des camps de la mort Nazis (1942):
«Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs,
je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.
Lorsqu’ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne pour protester. »
Et celle d’ Edmond Burke (Homme politique Irlandais et croyant du 18ème siècle)
“Tout ce qu’il faut pour que le mal triomphe, c’est que les hommes de bien ne fassent rien.”
A vous de décider en toute liberté ce que vous ferez…
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