Des fourmis dans les jambes

Chaque année, nous allions au bord de la mer, et nous nous en réjouissions beaucoup.

Le problème, c’est que nous habitions dans la Meuse. Pour nous rendre dans le midi, il fallait donc faire mille kilomètres.

Combien le trajet nous semblait interminable ! Nous étions quatre enfants turbulents, et au bout de quelques heures, nous n’en pouvions plus de rester enfermés dans la voiture. Mes petits frères se battaient, maman soupirait qu’elle avait la migraine, papa se mettait en colère et menaçait de s’arrêter pour rétablir le calme à sa manière, etc. 

« On arrive dans combien de kilomètres ? » demandions-nous sans cesse. Heureusement, après ce qui nous semblait être une éternité, nous parvenions enfin à destination, et l’immense étendue bleue nous faisait oublier notre journée inconfortable (du moins jusqu’au retour).

Aujourd’hui, j’éprouve un peu la même sensation que dans mon enfance : je trouve parfois le voyage bien long, le véhicule beaucoup trop petit pour prendre mes aises… Bref, j’ai des fourmis dans les jambes ! 

Mais je sais que nous arriverons bientôt. Je sais que nous serons face à l’immense océan de l’amour de Dieu, et qu’alors, nous serons tellement émerveillés et que nous oublierons l’inconfort et la longueur du voyage. Et le plus beau de tout, c’est qu’il n’y aura JAMAIS de retour. Nous serons immergés à jamais dans la présence éblouissante de notre Créateur !

« Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Corinthiens 4.17-18)