Attentats: Stupeur, Effroi, Colère, Pardon... On En Parle?

Il y a peu de chances pour que vous n’ayez pas connu ces émotions, avec plus ou moins de force cette semaine, vous qui lisez ces lignes.
Quelques jours seulement avant la tragédie qui vient de frapper Paris, Rachel et moi flânions non loin de l’église où nous venions de passer la journée, dans les rues mêmes où les attaques eurent lieu.
Le soir était incroyablement agréable et nous discutions sur combien ce quartier était chaleureux et accueillant. Il y avait bien des gendarmes en armes protégeant l’entrée d’une rue, à côté de nous, mais à la terrasse d’un café, qu’il faisait bon! Un excellent ami nous avait rejoint et nous réfléchissions à comment gagner la Francophonie pour Christ.
Nous étions tellement loin de nous douter de ce qui allait arriver aux mêmes endroits, seulement quelques jours plus tard…
Quand nous avons appris ces nouvelles tragiques, nous sommes tous passés par ces étapes:
Stupeur: “Ce n’est pas possible, pas ici, pas chez nous… pourquoi” ?
Incrédulité, difficulté à imaginer que ce qui vient d’arriver est réel. Invasion du cauchemar dans notre vie quotidienne. “Mais, nous étions là quelques jours seulement avant” Ou: “nous y étions au même moment”, “cela ne se peut pas, on dirait un mauvais film…” déni de ce qui vient d’arriver, la réalité dépasse la fiction et cela dans le pire des scénarios possibles… incapacité à décrire ce que l’on ressent sur le coup, une sorte de torpeur émotionnelle nous saisit.
Effroi: “Une boucherie, un acte de guerre…” des images que l’on ne peut plus s’empêcher de regarder en boucle sur les chaînes d’infos. Une évolution minute par minute pour le pire, le nombre des victimes qui augmente, l’assault des forces de l’ordre… les larmes, l’émotion nous submerge, l’émotion de ceux et celles qui sont interviewés devient la nôtre. Nous sommes saisis de compassion, nous voulons serrer ces personnes dans nos bras, leur dire combien nous les aimons, qu’il y a une espérance au delà de cette folie. Ces inconnus à la télévision, deviennent pour quelques secondes des amis, des proches, des membres de notre famille virtuelle certes, mais leur douleur réelle devient la nôtre.
Colère: Alors peut grandir dans nos coeurs une colère sourde, une indignation, des “comment ont-ils osé faire cela? “Ils doivent payer…” un désir, un besoin de justice au mieux, de vengeance au pire, pour le mal subi au travers de ces actes odieux. Pour cette intrusion de leur folie meurtrière dans notre vie quotidienne, pour le fait qu’ils aient volé notre paix, atteint notre mode de vie, notre société, notre communauté, nos choix, notre liberté… Sentiments parfois violents, difficiles à confesser, et pourtant tellement normaux.
Ces étapes que la plupart de nous venons de traverser, ressemblent en fait à celles d’un deuil.
Deuil subi aux travers de ces pertes injustes et violentes.
Deuil partagé par tout un peuple.
Deuil d’une certaine légèreté de vie qui semble perdue.
Deuil d’un mode de société que l’on sent menacé pour longtemps.
Etapes nécessaires à nos âmes pour pouvoir intégrer et digérer ce que nous venons de traverser.
Il est capital à ce stade de ne surtout pas essayer de bloquer ou d’ ignorer nos émotions, mais à l’inverse de savoir les accepter. Essayer de les enfouir sans en parler, en les traitant à la manière d’un tabou, est en fait la plus dangereuse des attitudes. Vous vous condamnez à les subir plus tard autant physiquement que psychologiquement.
La douleur est malheureusement le lot de chaque être humain et la capacité des croyants être en accord avec la souffrance d’autrui comme ils le sont avec la leur, est la base même d’un témoignage puissant de l’amour du Christ auprès de ceux et celles qui souffrent.
Dieu nous a doté d’une âme capable de ressentir et de communier avec ceux qui souffrent. Cela s’appelle la compassion.
Il suffit de voir l’exemple que Jésus nous a laissé quand il rencontre Marthe et Marie devant le tombeau de leur frère Lazare et son impact sur la foule qui l’entourait, pour en être convaincu.
(Jean 11: 33-37)
Enfin, une fois retrouvés nos esprits face à cette nouvelle réalité de notre quotidien, surgissent ces questions:
“Comment suis-je supposé réagir en tant que fils ou fille de Dieu, disciple de Christ face à de tels actes perpétrés contre nos valeurs ?”
Arrive alors sans aucun doute, la décision la plus difficile à prendre, mais qui nous est demandée sans détour par Christ: celle de pardonner à ceux et celles qui ont perpétré ces actes odieux et à ceux qui les soutiennent d’une manière ou d’une autre. (Matthieu 6:12)
C’est le geste d’amour sans aucun doute le plus fort que nous puissions réaliser, mais aussi celui qui a la puissance d’amener à notre Sauveur, ceux et celles encore prisonniers des ténèbres de religions haineuses ou de l’athéisme. (2 Corinthiens 2:14-15; Philippiens 2:15-16).
Le monde attend et regarde nos réactions!
Voici pour nous une façon de témoigner: Parlons, exprimons-nous sur ces sujets, invitons ce faisant nos amis, voisins, membres de famille à s’exprimer aussi, à exprimer même leurs émotions les plus négatives… dialoguons et prions avec ceux et celles qui pleurent, qui ont peur.
Soyons prêts à partager notre espérance avec ceux et celles qui nous en demanderait la cause. (1Pierre 3:15)
Pour cela, sachons où nous en sommes nous-mêmes et nous serons une lumière d’espérance brillant au sein des ténèbres épaisses qui recouvrent aujourd’hui notre société.
Matthieu 5:43-48
Le livre de Rachel Miquel Dufour est sorti !
A l’heure où le mot « sexe » est utilisé pour vendre tout et n’importe quoi et que beaucoup se posent des questions sur comment aborder le sujet en couple, en famille et même entre amis, Rachel Miquel Dufour nous offre une vision de la sexualité équilibrée, avec un angle novateur… Sexualité et spiritualité pourraient donc être associées (?!). Découvrez "Hourra pour le va-jay-jay" (en partenariat avec Paul et Séphora)
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