Berger de pommiers

Berger de pommiers

ou “le petit troupeau”

Maurice, mon pommier bipolaire!

Il m’avait déjà causé bien du souci lorsqu’il s'était écroulé sous le poids des pommes qu’il avait lui-même produites (Aussi débile qu’un humain, machin!)*

Brisé au niveau de ses racines, j’ai essayé de le remettre sur pieds. Je l’ai déchargé, soigné et filé des béquilles (un tuteur) pour que ça remarche. A force de soins, il a repris vie.

Les années passent et je suis toujours au taquet pour l’arroser les jours de chaleur. Il donne encore beaucoup de fruits mais...que d’un côté! Celui qui a encore de l’écorce (!?) mais de l’autre, il est mort! 

Le saviez-vous? 

La lumière du ciel que récoltent les feuilles est aussitôt envoyée aux racines sous terre. Là, elle est finement cuisinée par des bactéries (très douées pour la cuisine), qui mélangent eau (ingénieusement pompée par les racines), minéraux et surtout: tout un binz! Quand le délicieux repas est prêt, il est alors renvoyé aux étages supérieurs. Et toute cette vie passe par un ascenseur, un étroit couloir, qui n’est autre que la face cachée de l'écorce! Le tronc (le bois) n’est qu’un squelette sur lequel l’arbre s’appuie.

Le berger d’arbres 

Maurice porte moins de fruits que s’il était au top de sa santé. Mais voilà, je tiens à lui, car en plus des pommes, il me produit de la joie. En effet, je suis fier de lui, de toute la peine qu’il se donne pour vivre, fleurir, égayer mon jardin et ce malgré son terrible handicap (bravo mec!). De plus, son commerce de tavernier pour abeilles ne désemplit pas et je les aiment bien elles aussi.

J’accueille une dizaine de fruitiers comme Maurice sur mon petit bout de terrain et tous partagent une histoire particulière avec moi. Ils ont tous leurs problèmes :  celui-là la maladie de la rouille, l’autre des pucerons, et celui-là manque de soleil, … Mais je fais ce que je peux, et tous s’en sortent et progressent, et dans l’ensemble, ils s’en sortent plutôt bien. J’affectionne tout ce qui vit ici, même quand ils ont un caractère épineux, j’arrive à voir leurs bons côtés . J’ai un peu l’impression d’être un berger pour pommiers en plus d’écrivain pour gens.

Je suis bizarre non? Bah oui, je sais… je me demande si ce n’est pas mes drôles de fréquentations qui déteignent sur moi. Oui, pask avec Dieu, on traîne volontiers ensemble dans ce jardin. J’ai toujours un truc à Lui dire et Lui à me montrer (en fait, c’est Lui qu’a tout fait ici!). 

Berger de Cent mille pommiers!!!

Je marche sur un vaste océan vert avec mon Ami invisible. L’herbe des champs ondule en vagues lancinantes et la vue est propice à l’admiration (c’est aussi Lui Kafé!). 

Ce week-end, je loge dans un chalet bourré de jeunes. Oui, j’y donne des partages et on dirait que ça soigne l’âme de gens (bah, ça ou les pommes…!) Quand d’un seul coup, je fais une rencontre de ouf: Je me retrouve en face d’un grand barbu, qui possède cent mille pommiers!!! 

(Ça existe ça!?) Une fois remis de mon micro arrêt cardiaque, je me saisis de cette occasion inespérée pour lui parler de Maurice. Il prend une seconde de silence pour considérer le drôle de poète sensible qui vient de lui parler et se met à rire:

- Ah! Ah! Ah! Je n’aurais pas de temps à perdre à m’occuper d’un tel arbre! Je l’arracherais et en planterais un autre!

Jésus le berger des gens

Je n’arrive pas à répondre tellement sa réflexion me laisse songeur. J’y pense tout le long du chemin de retour jusque chez moi. Assis dans mon jardin, en face de mon pommier, je me rappelle que Dieu dit souvent qu’Il est le berger d’un petit troupeau. Pourquoi “petit”? Car (rien que ce siècle) plusieurs millions de gens le suivent, c’est pourtant un énorme cheptel non? J’ai toujours pensé que c’était uniquement parce que ceux qui se perdent loin de Lui sont tellement plus nombreux…

Mais aujourd’hui, je comprends mieux...

Oh Jésus, ton coeur...

Dieu a toujours gardé Son coeur de berger de petit troupeau….

Il s’attache personnellement à chacune de ses brebis et Il les appelle par leur nom . Il est toujours prêt à tout perdre rien que pour une seule d’entre elles….

Et toi, ça va?

Hum…dis voir, tu ne serais pas une de Ses brebis toi aussi? 

Tu auras donc dû déjà constaté combien ce bon berger tient à toi, non?

A moins que tu ne sois comme mon Maurice? En plus d’être sourd comme un pot (oui, un pommier, ça n’a pas de bonnes oreilles !),il est si accaparé par sa propre souffrance qu’il n'arrive pas à voir toute la peine que je me donne pour lui. 

Jésus tient à toi

Même si tu Lui apportes plus de soucis que de fruits, plus de plaintes que de louanges, que tu résistes à ses soins, que tu es un ingrat fini bouffi d’orgueil qui croit tout mériter, le bon berger t’aime et continue d'espérer en toi…. 

Jésus s’est attaché à toi, c’est comme ça, Son bonheur, c’est déjà de savoir que tu existes. mais tu Le comblerais en t'ouvrant à Lui pour qu’ainsi tu puisses aller mieux.

Ah, si tu pouvais voir toute la souffrance qu’Il ressent lorsque tu te perds loin de Lui, et tous les sacrifices qu’Il consent pour pouvoir te retrouver. Il t’aime, 

mais alors, tellement….

Laisse-toi trouver, soigner, guider, Il t’aime. Laisse-toi faire, cesse de te détourner de Lui, de faire ton malin, ton rebelle: Il t’aime. Laisse-le te rendre heureux…. Pourquoi suivre la foule, le monde, qui suit des guides qui sont certes séduisants, mais aux yeux desquels tu n’es qu’un numéro, un mouton à tondre, un morceau de viande?

Reviens à Jésus, qui sait t’attendre… Reviens, petite brebis, ce n’est que dans les bras du bon berger que tu seras en sécurité.

Jésus t’aime.

 * je parle de Maurice dans “Rendez-vous dans la forêt 2”

On se voit tout à l’heure? 

Les mardi à 19h00, je suis en live sur youtube:

https://youtu.be/G3yLkfct16E

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