"Chez moi on invoquait l'esprit de mon grand père"

"Chez moi on invoquait l'esprit de mon grand père"

Je suis née à l'ile de la Réunion, dans une famille « mixte » d'un père hindou et d'une mère créole blanche de confession catholique. J'ai souvent entendu dire que la mixité dans une famille était une grande richesse. Pour certains peut-être, mais pas moi.

Une famille qui vit dans la peur

J'ai grandi auprès de 5 frères et 2 sœurs et je suis la 4è de cette fratrie.

Dans ma famille, on vivait plus souvent dans les pleurs et la peur que dans des moments de joie. Pourquoi ? m'a t'on toujours demandé?  C'est la question que je me posais aussi. Pourquoi papa était aussi méchant, brutal même avec notre mère et avec nous ?

A 8 ans, déjà j'étais tourmentée par toutes sortes de questions, parce que j'étais mal dans ma peau, je ne comprenais pas pourquoi je ne vivais pas comme mes camarades d'école. J'étais toujours mal habillée, je n'avais jamais un goûter pour la récréation, et surtout pourquoi je n'avais pas envie de rentrer à la maison après l'école. Le climat familial était trop difficile.

Un jour de retour à la maison avant l'heure parce que la maitresse était absente, j'ai découvert une scène un peu bizarre pour moi. Devant mon étonnement mon père m'a expliqué qu'on invoquait l'esprit de mon grand père qui de son vivant faisait de la sorcellerie.

Un véritable enfer

Dès ce jour, ma vie est devenue un enfer, tout simplement parce que j'ai pu mettre une explication sur ces évènements, parce qu'on me laissait assister à ces « cérémonies » entourée de mes parents, malgré la peur qui me vrillait le ventre.

Et ceci a duré longtemps, trop longtemps, jusqu'à la mort de ma mère, j'avais 35 ans. Et je ne sais pas ce qui s'est passé. Un grand bouleversement s'est produit ; j'ai eu tout d'un coup mare de toutes ces peurs, de ces manifestations que je n'expliquais pas, des problèmes qui survenaient subitement, j'ai voulu comprendre comment m'en sortir pour avoir une autre vie. J'ai d’abord cherché dans plusieurs religions que je ne citerai pas mais rien ne se passait.

Un cri de désespoir

Dans le désespoir, j'ai crié à Dieu en lui confessant que toutes mes recherches par la religion étaient infructueuses. Je lui ai aussi confié que je ne voulais plus vivre dans ce marasme terrible.

Ma marche avec Dieu a commencé avec la rencontre de chrétiens que j’ai croisés dans les rues de Strasbourg. Ces derniers chantaient et dansaient. Et ils m’ont convaincu de changer de regard sur l’existence de Dieu : désormais je pouvais dire qu’il y a un Dieu qui est vivant, qui pardonne et qui m’aime. Toutefois, la tâche a été dure parce qu'il a fallu changer tant de choses en moi. La plus importante a été de m'apprendre à aimer ; je ne savais pas aimer. Mais je peux dire que la patience divine est exemplaire.

Et maintenant ?

Aujourd'hui je peux dire que j'ai changé et que ma joie de vivre est immense car j'ai appris à rire. Mes peurs que je traînais depuis l’enfance sont dissipés. C'est énorme pour moi! Je suis vraiment passée des ténèbres à la lumière. Et c'est vraiment sur Dieu que je veux et peux m'appuyer sans crainte.

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(Romains 1.16)

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