Jésus n’a jamais abordé certaines questions essentielles : pourquoi ??

Jésus n’a jamais abordé certaines questions essentielles : pourquoi ??

Pourquoi Jésus n’a-t-il rien enseigné au sujet du ministère des femmes ?

Pourquoi n’a-t-il pas combattu ni même dénoncé l’esclavage et l’occupation romaine ?

Reconnaissons que nous aimerions bien avoir l’enseignement de Jésus lui-même sur ces questions, une en particulier qui divise les chrétiens …. Laquelle ?? Lisez plus loin !

Et d’abord, pourquoi Jésus a-t-il attendu trente ans pour commencer à se faire connaître ?

La bible nous raconte qu’à douze ans Jésus était déjà capable de tenir tête aux docteurs de la loi, dans le mythique temple de Jérusalem. Pourtant on n’entend plus parler de lui jusqu’au moment où son parent Jean commence à baptiser à l’Est du Jourdain. Pourquoi ?

Cette question-là est assez facile à répondre :

A trente ans, Jésus a atteint l’âge véritablement adulte selon la tradition juive. Il peut donc commencer à prêcher et enseigner. Il se laisse même appeler Rabbi (maître : rabbin)

L’occupation romaine

Même s’il semble par moments découvrir pas à pas sa mission, Jésus sait qu’il n‘est pas le “messie politique” que beaucoup de Juifs attendent pour être enfin libérés du joug romain. Il ne s’aventure donc pas sur ce terrain. On a juste deux “indices” dans la scène surréaliste sur son paiement de l’impôt et dans celle où il dit de rendre à César ce qui est à César. On peut noter en passant que Dieu ne manque pas d’humour !!!

Jésus n’hésite pas non plus à louer la foi d’un centurion romain et à le donner en exemple à tous !

Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira l’officier et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit :
« Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. »

Luc 7.9

De la même façon on perçoit qu’il comprend peu à peu qu’il a été envoyé non seulement pour sauver le peuple hébreu, le peuple que Dieu s’était choisi de toute éternité, mais aussi pour sauver tous les autres humains.

L’esclavage

Au sujet de l’esclavage, nous n’avons aucune parole directe de Jésus. Nous ne pouvons que nous référer à la loi mosaïque où Dieu ordonne à son peuple de renvoyer libre son esclave au bout de six ans. Sauf si celui-ci faisait le choix de rester définitivement son esclave, auquel cas son maître lui perçait l’oreille et lui mettait un anneau d’or à l’oreille.

L’apôtre Paul, de son côté, demande aux esclaves d’obéir à leurs maîtres en tout temps, que ceux-ci soient bons ou mauvais. (Ephésiens 6.5-9) Il demande aussi aux maîtres de bien traiter leurs esclaves. Pourtant il n’encourageait pas la pratique de l’esclavage (1 Corinthiens 7.21)

Ni Jésus ni Paul ne semblent vraiment concernés par ces deux sujets (occupation romaine et esclavage). Pourquoi ? Parce qu’ils ont chacun une mission précise à accomplir, et qu’ils doivent se concentrer dessus. Et par surcroît ils doivent aussi former des collaborateurs qui leur permettront d’avoir un impact encore plus grand, je dirai même un impact planétaire ! Nous sommes encore aujourd’hui au bénéfice de leur focus sur leur mission.

Le ministère des femmes

Au sujet du ministère des femmes, si nous n’avons aucune parole ou aucun enseignement théorique sur le sujet, nous avons un magnifique enseignement pratique. Il suffit d’observer le comportement de Jésus.

1 - Jésus est né d’une femme

Le Dieu trois en un aurait très bien pu faire un autre choix. Lequel, je ne sais pas, mais ce n’est pas mon sujet.

Voilà pourquoi c'est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe : " la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils, et l'appellera Emmanuel. "
Esaïe 7.14

Voici que tu seras enceinte. Tu mettras au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. L'ange lui répondit : " Le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. "
Luc 1.31 et 35

Comme il l’avait annoncé par la voix des prophètes de l’Ancien Testament, Dieu s’est incarné en Maryam, une jeune fille juive vierge. Les premières années de sa vie, Jésus, le Fils de Dieu, comme tout bébé puis enfant, a entièrement dépendu d’elle, puis plus tard de Joseph, son père nourricier.

Si Dieu était machiste, il est évident que l’incarnation n’aurait jamais eu lieu.

2 - Jésus a fait son premier miracle à la demande expresse de sa mère

Même si la formulation plus ou moins bien traduite nous laisse un peu rêveur : “Femme qu’y a t-il de toi à moi ?”

Marie, en bonne maman, ne se laisse pas rebuter :

Sa mère dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. »
Jean 2.5

Jésus est défié à sortir de l’anonymat, il répond donc au besoin des mariés, de plus en mode “Dieu pourvoit bien au delà de nos besoins”, que ce soit en qualité et en quantité !

3 - Jésus parle à une femme samaritaine, lui annonce qu'il est le Messie et l’envoie littéralement prêcher à toute sa ville 

Les réponses de la femme, les commentaires de l'évangéliste et les réactions des disciples nous montrent clairement combien Jésus se permet d’aller sur un terrain doublement interdit : parler à un habitant de Samarie, et qui plus est une femme ! En plus il lui avoue, à elle et à elle seule, qu’il est le Messie attendu par Israël. On croit rêver ! 

La femme lui dit : « Je sais que le Messie doit venir, celui que l'on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout. »
Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »
Jean 4.25-26

Pour pimenter un peu l’affaire, il se trouve que cette femme a eu de multiples maris et qu’elle vit en concubinage. Les évangéliques d’aujourd’hui ne l'auraient sûrement pas recommandée pour évangéliser toute une région. Jésus, lui, l’a choisie, en toute connaissance de cause !

4 - Jésus sauve la femme adultère de la lapidation

Il ne souligne pas la profonde injustice qui veut que seule la femme doit être lapidée, alors qu’elle a été surprise “en flagrant délit d’adultère”, comprenez en train d’avoir des relations sexuelles avec un homme qui n’était pas son mari. A l’origine, la loi mosaïque condamnait pourtant les deux amants.

Même si Jésus a osé un certain nombre de fois passer outre les interdits de la loi, en cette occurrence il n’en parle même pas. Il renvoie juste les juges et bourreaux à leur propre péché. Puis il baisse la tête, comme s’il n’était plus concerné.

Quelle délicatesse ensuite quand il invite la femme à reprendre le bon chemin. On est vraiment touchés.

Alors il (Jésus) se redressa et, ne voyant plus qu'elle, il lui dit : « Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a donc condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas ; vas-y et désormais ne pèche plus. »

Jean 8.10-11

5 - Jésus est bouleversé par les larmes d’une femme pécheresse connue de tous et la donne en exemple à tous

Matthieu nous montre Jésus touché par ses gestes d’amour, qui défend cette femme repentante et l’élève même au-dessus de tous les religieux :

Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi en souvenir de cette femme ce qu'elle a fait.
Matthieu 26.7-13

L’évangéliste Jean l’identifie comme étant la soeur de Marthe et de Lazare (Jean 12.3)

Marie, originaire de Magdala, a été délivrée par Jésus de sept démons. Cette femme va devenir une de ses plus fidèles disciples, présente à la croix.

6 - Jésus se laisse toucher et guérit à son insu une femme malade “impure”, puis il cherche à la connaître et lui parle devant tous

Cette femme est atteinte de perte de sang depuis douze ans. Elle ne devrait pas être présente, car elle est impure aux yeux de la loi, elle cherche juste à toucher le vêtement de Jésus. Celui-ci cherche alors à la connaître, malgré la foule qui le presse et le manque de coopération de ses apôtres. Il s’adresse alors avec beaucoup de tendresse à cette femme effrayée d'avoir été identifiée, qui s’est jetée à ses pieds :

Alors il lui dit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Pars dans la paix et sois guérie de ton mal. »
Marc 5.34

De la même manière il osera plusieurs fois toucher des lépreux et des morts pour les guérir ou les ressusciter.

7 - Jésus ressuscité se montre d’abord à des femmes

Pour finir en apothéose, le dimanche matin de sa résurrection, il se présente à plusieurs femmes qu’il connaît et qui le connaissent, et il leur confie la mission d’aller annoncer à ses apôtres qu’il est de nouveau vivant.

Celles qui racontèrent cela aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie la mère de Jacques et les autres femmes qui étaient avec elles, mais ils prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas ces femmes.
Luc 24.10-11

Ne savait-il pas que le témoignage des femmes n’avait aucune valeur dans la vie courante comme dans un procès juif ? Surtout celles d'anciennes prostituées, comme l’était Marie de Magdala. Mais si, il le savait très bien.

Jésus lui dit : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
Jean 20.17

Le message est vraiment très clair. Le témoignage des femmes, de toutes les femmes,  a de la valeur, et c’est même elles qui ont annoncé la plus grande nouvelle de tous les temps : “Jésus est ressuscité, nous l’avons vu !”

Première conclusion : 

Toute la vie terrestre de Jésus est un enseignement, que ce soit en paroles ou en actes. Enseignement tout centré sur l'amour de Dieu offert à chaque être humain.
Cependant i
l a osé bousculer l’ordre religieux et sociétal établi. Et il l’a payé par sa mort.

Jésus a inauguré une ère où chacun a la même valeur aux yeux de Dieu : Juif, non Juif, esclave, homme libre, femme, occupant romain … Car ce qui prime est le coeur de chaque personne, pas ses origines ou sa position sociale.

L’apôtre Paul a bien résumé cette nouvelle approche : 

Maintenant, il n’y a plus de place pour les discriminations faites par les hommes : plus de différence entre Juif et Grec, serviteur et maître, homme et femme. Toutes ces distinctions humaines tombent. Unis au Christ, vous ne faites plus qu’un.
Galates 3.28

Mais alors, pourquoi Jésus n’a t-il choisi que des hommes comme apôtres ?

Cette question revient souvent. Je vous livre donc le fruit de ma réflexion, en lien avec le contenu des textes.

Jésus avait une mission à accomplir, et peu de temps pour le faire (3 ans et demi) Il devait à tout prix se concentrer sur elle, sans chercher à bouleverser la société juive prisonnière de ses multiples lois et obligations religieuses.

Jésus s’est souvent permis d’enfreindre des interdits religieux, comme le fait de guérir des malades les jours du shabbat. Il a plusieurs fois dit aux pharisiens ce qu’il pensait, et donc ce que Dieu pensait de leur comportement de grands seigneurs et de leur domination dictatoriale sur la population. Cela l’a amené sur la croix, qui était l’étape majeure de sa mission.

Cependant Jésus n’a jamais repris les religieux au sujet des femmes, car il aurait pu déclencher une vraie révolution religieuse et culturelle. Ce n’était pas le but de sa venue sur terre.

[Voici les douze qu'il établit : ] Simon, qu'il appela Pierre ;Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie « fils du tonnerre » ; André ; Philippe ; Barthélémy ; Matthieu ; Thomas ; Jacques, fils d'Alphée ; Thaddée ; Simon le Cananite ; et Judas l’Iscariot, celui qui trahit Jésus.
Marc 3.16-19

Dans un contexte où les femmes n’avaient pas accès à l’éducation ni à l’enseignement religieux, comment aurait-il pu en choisir parmi ses apôtres ? Son groupe n’aurait surement pas eu beaucoup de crédibilité.

Il n’aurait pas pu engager de jeunes femmes célibataires, car elles auraient troublé ces messieurs, pas plus que des femmes mariées qui avaient en charge leur famille et leur maison. Il aurait pu choisir des femmes veuves plus âgées. Quelques unes cependant, dont les noms sont mentionnés, suivaient le groupe et en assuraient l’intendance. On parle aussi de la femme de l’intendant, mais elle n’était probablement pas toujours disponible. De plus on imagine mal des femmes plus âgées marcher des journées entières sous le soleil et dans la poussière et dormir à la belle étoile, dans le Jardin des Oliviers par exemple, parmi un groupe d’hommes.

Jésus était déjà accusé d’être un glouton et de fréquenter des gens de mauvaise vie. Imaginez un peu s’il avait eu des femmes dans son cercle intime, on l’aurait surement accusé de fornication ...

Deux éléments pour vous rappeler le contexte religieux et culturel :

« Que les paroles de la Torah soient brûlées plutôt que mises entre les mains d’une femme. »
Talmud, Sota 8.10a

Remplacez Torah par Bible, et vous serez choqués, c’est sûr ...

Dans les Évangiles, un détail est significatif : lors des deux multiplications des pains, les évangélistes citent des chiffres qui ne prennent en compte ni les femmes ni les enfants. (Matthieu 14.21)

En conclusion :

Jésus, le Fils  de Dieu, est venu sur terre pour accomplir la mission de sauver l’humanité pécheresse en mourant pour elle sur la croix puis en ressuscitant le troisième jour. (Jean 3.16)

Il n’a pas engagé de combats sociétaux collatéraux qui auraient pu le détourner de sa mission et en déplacer le focus.

Dans son comportement, il a eu beaucoup d’égards pour les femmes, et il a souvent posé des actes d’amour, de confiance et de respect, actes répréhensibles aux yeux des religieux de son temps.

Jésus a ouvert de nouvelles portes et de nouveaux chemins. Mais dans les années qui ont suivi, et jusqu’à aujourd’hui, on s’est peu intéressé (ou mal) à la dimension relationnelle et spirituelle de son ministère auprès de certains publics, des femmes par exemple.

Jésus est le chemin, la vérité et la vie. Suivons-le sans trop nous poser de questions !

 

Je sais, c’est difficile !

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Retranscrit par les mains d’Elisabeth, ce récit rend la vie des siens dynamique et pétillante. Il nous fait passer des rires aux larmes, des concepts les plus rudimentaires à la philosophie de la vie...

L’ouvrage pourrait s’intituler carpe diem tant Elisabeth, malgré les difficultés traversées et communes à beaucoup d’entre nous, a su puiser de l’espoir dans sa foi, son goût de vivre et ses amis.

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19 commentaires
  • Lise"-" Il y a 2 années, 2 mois

    Pour celles et ceux qui se posent des questions sur la relation de Jésus aux femmes, je recommande le livre "Jésus, l'Homme qui préférait les femmes", de Christine Pedotti. Je vous mets le texte de la 4ème de couverture : "On s'imaginait Jésus entouré d'une garde rapprochée de douze hommes, les femmes demeurant à distance, comme au fond du décor. Christine Pedotti nous le fait découvrir en conversation avec de nombreuses femmes, qu'elles marchent en fidèles disciples à ses côtés ou qu'elles croisent son chemin. Jésus les côtoie, les touche et se laisse toucher, au sens propre comme au figuré. Elles questionnent et il ne les rabroue jamais. Elles argumentent et il les écoute. Parfois, il se laisse convaincre... peut-être même convertir. Cette lecture précise et rigoureuse des quatre Évangiles canoniques est renversante. Non seulement Jésus était "en avance sur son temps", comme on l'a beaucoup dit, mais il devance aussi le nôtre en n'assignant jamais aux femmes un rôle lié à leur sexe.". Personnellement, il me donne des frissons. Bonne lecture si vous vous y mettez.
  • Victor Il y a 2 années, 2 mois

    Ce que vous dites est vrai, mais il est également vrai que Jésus- Christ n'a responsabilisé aucune femme pour evangéliser. Prouvez- moi s'il vous plaît par des textes.
  • elie pascal Il y a 2 années, 2 mois

    Tellement logique . Merci Élisabeth J'adhère !
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