Sanctification : pourquoi n’est-ce pas toujours facile ?

Sanctification : pourquoi n’est-ce pas toujours facile ?

Avant tout parce que, même chrétiens, nous tendons à vivre pour nous-mêmes

 

Ils ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux (2 Corinthiens 5.15)  

Cette prescription s’appuie sur la réalité de notre rachat par Christ : vous n’êtes plus à vous-mêmes. Une réalité directement contraire à ce qui est le plus central pour l’homme naturel : vivre pour soi, son intérêt, sa volonté, son image. Si notre vie de chrétien conserve ce centre-là, notre entourage ne nous percevra guère comme nouvelle créature (2 Corinthiens 5.17), ni comme ambassadeur pour Christ (2 Corinthiens 5.20). 

Être centré sur soit fait que la troisième sanctification est soit carrément négligée, soit pénible à mettre en œuvre. Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair (Galates 5.17). Savoir cela doit nous conduire à ne plus vivre pour nous-mêmes : afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez (même verset). En fait, quand Paul écrit que les œuvres de la chair sont souvent discorde, jalousie, parti-pris… il souligne qu’il y a choc entre une volonté humaine et une autre, chacune se voulant souveraine.

Concernant « vivre pour soi », il y a évidemment plusieurs mesures. Mesure légitime : ne pas haïr sa propre chair (Éphésiens 5.29) ; mesure compréhensible mais vite piégeuse : considérer ses propres intérêts (Philippiens 2.4) ; mesure dangereuse : aimer le présent siècle (2 Timothée 4.10), mesure funeste : leur dieu c’est leur ventre (Philippiens 3.19).  À l’inverse, « vivre pour Dieu » est un sentier où l’éclat va croissant jusqu’au plein jour (Proverbes 4.18). Sentier avec Dieu : mon fils, donne-moi ton cœur (Proverbes 23.26), dans la droiture (Romains 6.19). Sentier de parfum : priez sans cesse (1 Thessaloniciens 5.17), et de générosité financière : ils se sont donnés d’abord eux-mêmes au Seigneur, puis à nous par la volonté de Dieu (2 Corinthiens 8.5), sentier pour imiter Jésus : nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères (1 Jean 3.16). 

Je vous exhorte à vous abstenir des désirs charnels qui font la guerre à l’âme

(1 Pierre 2.11)  Ce verset dit où est le problème : les désirs naturels nuisent à l’âme rachetée par Dieu, car ils voudraient la ramener à son axe d’âme perdue : être le centre, vivre pour soi. Globalement, les versets qui prescrivent la ‘troisième’ sanctification mettent en garde contre ce qui est passionnel, c’est à dire ce qui est élan de l’âme humaine déchue. Dieu dit de ne pas me livrer à une convoitise passionnée comme font les païens (1 Thessaloniciens 4.5) pour qui le sens de la vie est d’assouvir les désirs.  Je dois identifier ce qui me nuit, et je sois m’en éloigner : fuis les passions de la jeunesse (2 Timothée 2.22). Ici l’objet des passions n’est pas indiqué, le problème pointé c’est la passion elle-même en tant que moteur de vie à la place de la vérité.

Sauf Hébreux 2.9 (mort de Jésus), les versets qui parlent de passion désignent une ardeur humaine et surtout mauvaise (Galates 5.25).  La Bible oppose sanctification et passion, car cette dernière redonne les commandes à l’homme psychique (1 Corinthiens 2.14), y compris dans le domaine religieux. Alors on n’est plus vraiment disciple et, peu à peu, on trouve naturel de s’enflammer pour les mêmes valeurs, mœurs, et idoles que le monde (Mammon, stars du sport ou de l’art, maîtres à penser, nationalisme, etc). Dieu nous dit de bien savoir ce que nous voulons : que celui qui est souillé se souille encore … que celui qui est saint soit encore sanctifié (Apocalypse 22.11). 

Ayant purifié vos âmes dans l’obéissance à la vérité, en vue d’un amour fraternel sincère

Ce verset (1 Pierre 1.22) sans dire le mot, prescrit la sanctification sous un angle admirable : après avoir purifié vos âmes dans l’obéissance à la vérité, en vue d’un amour fraternel sincère, aimez-vous les uns les autres ardemment et de tout cœur.  Le verset enseigne deux choses : D’une part, obéir concrètement à la vérité purifiera mon âme, écartera d’elle des façons de décider et fonctionner qui lui venaient du diable. D’autre part, ma sanctification personnelle a un effet sur la sincérité et l’ardeur de mon amour pour les saints !  À partir de là, c’est aussi pour leur bénéfice que je me sanctifie et pas uniquement pour le mien. Car c’est un piège subtil que de vouloir me sanctifier pour me montrer meilleur que les autres (Luc 18.11). Si je me sanctifie, c’est aussi avec tous les saints (cp. Éph 3.18). Que de louange en unité, que de prière ensemble et l’un pour l’autre, devant notre Dieu saint ! 

Annexe

Souvent, pour expliquer que le chrétien est déjà sanctifié mais aussi en train de l'être, on recourt à une construction artificielle : c'est son esprit qui serait déjà parfait, et son âme seule serait à purifier. Mais dans la Bible, les mots âme et esprit (de l'homme) sont presque toujours interchangeables, les deux sont la personne humaine et sont souffle de vie , l'âme (Actes 20.10) comme l'esprit (Luc 8.55). Le « cœur » (Matthieu 5.8) est « âme-esprit » de l'homme, en son corps. Le seul verset qui regroupe les mots « esprit, âme, corps » (1 Thessaloniciens 5.23) ne le fait pas pour définir où est la distinction mais au contraire pour affirmer que Dieu les sanctifie comme un être « entier ».

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