J'étais devenu un toxico qui avait besoin d'aide

Mes deux parents sont tous les deux chiliens. Je suis né le 3 avril 1976 à Santiago mais j'ai eu une enfance assez difficile, vu que mon père buvait beaucoup.

Je suis originaire du Chili
Mes deux parents sont tous les deux chiliens. Je suis né le 3 avril 1976 à Santiago mais j'ai eu une enfance assez difficile, vu que mon père buvait beaucoup.

Notre situation économique n'était pas mauvaise. Ma mère était instit et on habitait une belle maison dans une banlieue tranquille de la ville.

J'étais un gars bien calme, même si c'est vrai que des fois je faisais aussi des bêtises, comme les autres. J'avais pas mal d'amis. A part le foot, j'ai toujours aimé la musique. Ca n'était pas exactement du hard rock que j'écoutais, mais plutôt des ballades espagnoles bien calmes. J'ai aussi toujours été fasciné par la musique indienne avec la flûte de pan et tout.

J'aimais tout simplement être près d'elle
Une personne qui a eu une importance particulière dans mon enfance, c'était ma grand-mère. Quand j'étais chez elle, je me sentais en sécurité. Il émanait d'elle un tel amour et j'aimais tout simplement être près d'elle. Là, je pouvais simplement être moi-même, sans la moindre exigence.

J'ai toujours cru en Dieu, d'une certaine manière, et je priais aussi, mais c'était plus une croyance générale en Dieu... qu'il existait quelque part au ciel. Je priais surtout le soir quand je savais que mon père allait rentrer bourré. J'avais peur qu'il fasse de nouveau du mal à ma mère.

On l'a gardé secret
Je me souviens que c'était vachement excitant quand ma mère nous a raconté à ma petite sœur et à moi qu'on allait aller en Suède, là où ses sœurs, et maintenant aussi ma grand-mère, étaient. Dès le début, elle savait qu'on resterait en Suède, même si elle nous a laissé entendre que c'était juste pour aller leur rendre visite. Pour empêcher mon père de nous rendre la vie impossible, on l'a gardé secret le plus longtemps possible. Il a dû signer un papier pour nous qu'on puisse quitter le pays. Les temps avant qu'on parte, papa est resté sobre. D'une certaine manière, je crois qu'il avait compris qu'il était sur le point de nous perdre.

La Suède
On est arrivés en Suède au mois de mars et je trouvais qu'il faisait froid. Ma petite sœur et moi nous sommes assis sur un banc à l'aéroport pendant que ma mère se faisait interroger pour savoir pourquoi on était là, en Suède. Après ça, on a pu voir mes tantes et le copain de l'une d'entre elles, et ça faisait plaisir de les revoir. Le copain était blond et très grand et en plus il avait des grandes mains et une belle voiture. Moi, je croyais que c'était un géant !

On a atterri à Sätra, un petit quartier de Gävle. Moi, j'habitais avec ma grand-mère ; ma mère et ma sœur habitaient chez ma tante, mais c'était à une distance cyclable. Tout était nouveau et palpitant et j'ai pu très vite jouer au foot avec les autres garçons dans la cour. Je ne connaissais pas un mot de suédois, mais ça n'était pas important. Ma mère allait beaucoup mieux depuis qu'on était arrivés en Suède, donc quand elle a demandé si on pouvait s'imaginer rester en Suède, pour moi c'était une raison suffisante pour rester.

Elle croyait en moi
J'ai commencé les cours dans une école pour les immigrés, mais ils manquaient un peu de tout et en plus il n'y avait pas beaucoup d'immigrés. Je faisais donc l'aller-retour avec une classe suédoise normale. Mais comme je n'arrivais pas à me faire comprendre, j'étais constamment frustré et j'en venais aux poings au lieu d'essayer de me faire accepter d'une autre manière. D'une certaine manière, je m'étais trouvé une identité dans ce rôle et on me respectait aussi, vu que je savais bien me battre. Il a fallu que j'attende le collège pour trouver une prof qui croyait en moi. C'était ma prof d'art plastique et comme j'aime beaucoup peindre je me plaisais beaucoup dans ses cours. Elle m'a beaucoup encouragé et ça faisait du bien d'être là. Déjà à cette époque, mon rêve, c'était de travailler dans la musique, mais tout le monde me disait que je ne devais même pas y penser, vu que ça n'était pas un vrai métier, etc. Et en plus, ils disaient que j'allais de toutes façons finir comme mon père. Alors, bien sûr j'avais peur que ma vie ressemble à la sienne.

Ca ne pouvait que s'écrouler tôt ou tard
Vers le début du collège, j'ai commencé à me droguer. La première fois que j'ai fumé du hasch, j'avais douze ans. Plus tard, j'ai commencé les amphétamines et à sniffer de la cocaïne. Après la troisième, j'ai fui le lycée, mais j'ai trouvé une place en apprentissage. J'y étais quatre jours par semaine et un jour par semaine, je devais aller en cours. Dès le début, je me sentais comme un poisson dans l'eau.

Là-bas, je pouvais faire ce que j'aimais : de la musique ; je m'occupais de la technique pour les lumières, le son, etc. Je travaillais bien et les gens me faisaient confiance, mais en même temps, j'ai commencé à me droguer de plus en plus et à mener une double vie.

Quand on vit comme ça, ça ne peut que s'écrouler tôt ou tard. Pour moi, c'est quand j'avais 21 ans que tout s'est écroulé. J'avais commencé à prendre plusieurs rendez-vous en même temps et à rater des réunions au boulot. A cause de ça j'ai commencé à me droguer encore plus. Pour éviter de me faire démasquer, j'étais de plus en plus doué pour mentir, mais même là, je ne suivais plus et je commençais à ouvrir les yeux et voir que j'étais devenu un toxico qui avait besoin d'aide.

Je leur ai demandé de m'aider
Le changement s'est fait quand j'ai rencontré deux jeunes chrétiens qui aidaient dans un centre de loisirs qui appartenait à une église. Beaucoup étaient sceptiques sur ce que c'était, mais comme j'étais bien ouvert à tout, ça ne me posait pas de problème. Je leur ai même demandé de me lire la Bible. Ils ont gagné ma confiance de plus en plus et j'ai fini par leur avouer que je prenais de la drogue et je leur ai demandé de m'aider. Un soir, ils ont prié pour moi. En fait, je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, mais ça m'a fait du bien et j'ai commencé à fondre en larmes. Quelque part au fond de moi, je commençais à comprendre que Dieu existait vraiment. J'ai même dit à mon chef que je me droguais et tout s'est arrangé pour moi, j'ai pu aller dans un centre de désintoxication. Pendant la période où j'attendais pour y aller, je me sentais quand même vide, nu et seul. Je crois que je ne m'étais jamais senti aussi seul avant. Sauvé !

Le soir avant mon admission dans le centre, j'étais complètement fini ; j'avais tellement peur et je me sentais tellement seul que je suis sorti chercher de la drogue. Sur ma route pour aller chez le dealer, je suis passé devant l'appart des deux jeunes chrétiens. Je savais qu'ils avaient souvent des gens qui passaient chez eux pour qu'on prie pour eux. Je suis allé toquer chez eux. Ils étaient vraiment à la bourre pour aller à une réunion à l'église, mais ils m'ont proposé de les accompagner. J'allais vraiment mal. Mais à l'église, quand ils ont chanté des chants de louange, je me suis simplement mis à pleurer. Quand après ils ont demandé si quelqu'un voulait qu'on prie pour lui, je suis allé m'asseoir sur un banc tout devant. Là, quelques uns sont venus prier pour moi. J'étais mort de trouille, mais en même temps je sentais une chaleur qui me traversait tout le corps. Pendant la prière, quelqu'un m'a demandé si je voulais être sauvé et a expliqué que ça voulait dire suivre Jésus. Même si c'était complètement nouveau, j'ai dit que oui, je me suis agenouillé et j'ai commencé à pleurer. Je crois que j'ai dû rester des heures comme ça, parce que quand j'ai relevé la tête il n'y avait presque plus personne dans la salle. J'ai regardé la grande croix en bois à l'avant de l'église et j'ai dit à Jésus : « Jésus, si tu existes il faut que tu m'aides, parce que tout seul, j'y arrive pas, j'arrive pas à gérer ma vie ! »

Le centre de désintoxication
Le lendemain, je suis allé au centre de désintoxication et j'ai pris une Bible avec moi. Je ne peux pas dire que j'y comprenais grand-chose, mais une fille m'avait copié une partie du psaume 81 à la fin, alors je lisais ce psaume tous les soirs avant de me coucher. Le temps que j'ai passé au centre était vraiment super dur. Autant l'environnement que le manque étaient difficiles, mais j'avais ma Bible et je croyais que Dieu veillait sur moi.

Personne n'y a rien compris
Quand je suis de nouveau sorti, j'ai passé pas mal de temps avec mes nouveaux amis chrétiens. Ils m'ont amené à plein d'événements et de conférences. C'était comme un nouveau monde pour moi. Après un moment, je suis allé à une école biblique. C'était vraiment une bonne période de ma vie où j'ai pu guérir pas mal de trucs au fond de moi et en apprendre beaucoup sur Dieu. Après ça, j'ai su que ce que j'allais faire dans la vie, c'était travailler avec les jeunes. Après un moment de lutte intérieure, j'ai senti que je devais travailler comme DJ chrétien. Ca allait super bien, j'ai fait pas mal de soirées et tout allait comme sur des roulettes. Mais il y a deux ans, Dieu m'a dit que je devais arrêter parce qu'Il avait quelque chose de plus grand pour moi. Ca fait que j'ai arrêté au moment où ça allait le mieux. Personne n'y a rien compris, et beaucoup dans mon entourage m'ont dit que j'avais complètement tort. Mais ça n'a pas tardé avant que je parle avec un producteur pour faire un album de hip-hop. Il était d'accord pour que je fasse un essai. J'ai commencé tout à coup à écrire des textes et il pouvait m'arriver de me réveiller en plein milieu de la nuit avec une inspiration pour un nouveau texte. Jésus, c'est le meilleur !

Le hip-hop est tout de suite devenu mon truc parce que c'est direct. Là, je sentais que je pouvais faire passer mon message. J'ai su dès le début que j'avais trouvé quelque chose qui m'allait bien. Maintenant, je fais pas mal de tournées et de soirées en tout genre. Dieu m'a donné tellement... et le moins que je puisse lui donner c'est mon cœur ! Moi, je ne peux pas changer un être humain, mais Jésus, c'est le meilleur ! Lui, il peut nous changer !

Dans l'avenir, je rêve de faire un album en espagnol et de pouvoir être libre dans ce que je fais... mais en vrai, c'est maintenant que je vis mon rêve ! Bien sûr que des fois c'est dur, et bien sûr que ça me coûte, mais ça en vaut la peine !

Rick

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(Romains 1.16)

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