La paix soit avec vous

La paix soit avec vous

Jean 20/19 et 20
La scène de notre lecture a lieu à Jérusalem, un dimanche soir.
Le matin de cette même journée, Jésus était ressuscité.

Marie de Magdala s'était rendue au sépulcre avant l’aube. Elle n’était pas seule: Marie, la mère de Jacques et Jean, et Salomé, étaient avec elle. Leur but était de placer des aromates autour du corps de Jésus.
Le sépulcre était une petite pièce creusée au flanc d’une colline, fermée par une pierre plate qui s’encastrait et coulissait le long de l’entrée.
Quand Marie arriva au sépulcre, la pierre avait déjà été ôtée.
Affolée, par ce qu'elle venait de voir, elle courut annoncer la nouvelle aux disciples.

Pierre et Jean, à leur tour se rendirent au sépulcre où ils ne firent que constater que le tombeau était ouvert et vide. Seules les bandes qui enveloppaient le Christ et le linge qui avait couvert sa tête demeuraient là.
Quand Jean vit le linge plié avec soin, il comprit. Devant ses yeux se trouvaient les preuves de la résurrection de Christ. Elles lui indiquaient ce qui s’était passé, et il crut.
Jusqu’à présent, les disciples n'avaient pas vraiment compris les prophéties anciennes qui affirmaient que le Messie devait ressusciter des morts. Le Seigneur lui-même leur avait répété à maintes reprises, mais ils ne l’avaient pas saisi. Marc 9/31-32

Dans le tombeau vide, Pierre et Jean crurent et comprirent. Mais très vite, ils conclurent qu’il était inutile d’attendre au sépulcre. Il était préférable d’aller apprendre aux autres disciples ce qu’ils avaient découvert. De plus, la crainte des juifs les poussa à ne pas s'attarder dehors.

1) Des hommes submergés par leurs pensées et leurs émotions.
Imaginez les sentiments de ces hommes!
Ils devaient éprouver une certaine fébrilité, un mélange d'exaltation et de crainte.
Certes le Christ était ressuscité, mais ils appréhendaient aussi les représailles de la part des juifs.
Si eux aussi, trouvaient le tombeau vide, qu'allaient-ils dire?
Certainement que les gardes romains allaient rapidement les mettre en alerte.
Le sépulcre était vide, mais le doute demeurait dans quelques cœurs.
Jésus était-il vraiment ressuscité? Si, c'était le cas, où était-il? Ils ne l'avaient pas vu, personnellement.
Allait-il venir vers eux comme autrefois? Allait-il pouvoir le serrer dans leurs bras? Serait-ce un esprit, tel une sorte de fantôme? Qu'allait-il faire maintenant?

Dans le camp des disciples, c'était la consternation. Ils étaient assaillis de toutes sortes de pensées contradictoires, de sentiments forts et troublants. Ils étaient en train de vivre un moment riche d'émotions, quelque chose que personne d'autres avant eux n'avait jamais vécu.

De l'aube, jusqu'au soir, ils restèrent ensemble enfermés.
Je les imagine très bien, passés tour à tour, par des moments de discussions animées et des temps de consternation silencieux. Ils étaient dans l'attente! Une attente fébrile et incertaine.
Quelqu'un pouvait frapper à leur porte d'un moment à l'autre.
Cela pouvait être des juifs inquisiteurs, des gardes romains, mais aussi Jésus!
Toute la journée, ils ont attendus, cloîtrés, cachés, sur le qui-vive… sans que rien ne se passe.

Il y a dans la vie des hommes, des moments pénibles tels que celui là.
Des instants douloureux et tendus. Souvent, ils suivent de près l'annonce d'une nouvelle bouleversante.
L'annonce d'un décès, d'un accident, d'une maladie grave, d'un divorce, d'un licenciement, ou d'un problème financier… la liste n'est pas exhaustive!
L'annonce fait office d'électrochoc! Comme ce fut le cas ici, pour Marie de Magdala, Pierre, Jean et les autres disciples. L'annonce dura un instant, elle fit courir Marie, Jacques et Jean.
Ce genre d'annonce nous pousse à l'action, car il nous faut communiquer la nouvelle, il nous faut constater à notre tour, confronter avec d'autres nos émotions.
Et après?
La suite de l'histoire, nous montre que le reste de la journée, tous les disciples ne firent plus rien.
Ils s'enfermèrent, dans une longue attente… Le cœur profondément troublé par toutes espèces de pensées (tels des souvenirs, des paroles du Christ, des projections négatives quand à l'avenir) et des sentiments contradictoires et forts.
Savaient-ils vraiment ce qu'ils attendaient?

Ces disciples nous ressemblent tellement!
Une mauvaise nouvelle ne vous a-t-elle jamais laissé prostré, en proie au mutisme, au repliement, alors que des pensées s'agitaient en foule dans votre tête vous donnant des migraines et des insomnies?

Sans doute, ont-ils du ressasser toute la journée les mêmes pensées, les mêmes paroles…
Enfermés dans leur chambre haute, ils ressemblaient à des lions en cage. Ils tournaient en rond, et rien n'avançait, rien ne changeait, rien n'évoluait, ni dans les faits, ni dans leur cœur.
Ils étaient tous ensemble, dans ce lieu, mais aucun ne relevait l'autre. Aucun n'avait la solution à leur situation particulière. Personne ne leur redonnait courage, personne n'ôtait leurs craintes ou leurs doutes, personne ne leur donna d'espoir, de moyen de se sortir de cet endroit fermé et lourd de tensions.
Combien de temps, cela pouvait-il durer? Qu'allaient-ils faire si rien effectivement ne changeait?
Pourraient-ils indéfiniment vivre enfermés, cachés, sans espoir et sans avenir? Certaines personnes vivent ainsi...!

Les hommes ont ce réflexe instinctif et étrange de se forger eux-mêmes des forteresses et des armures inviolables pour se protéger des assauts extérieures.
Ceux qui ont plusieurs fois reçu des mauvaises nouvelles, ceux qui ont souffert, qui ont été trahis, abusés, délaissés sont quelques fois devenus experts dans l'art de se construire des remparts.
Ils se sont retranchés derrière des murs épais, sans porte, ni fenêtre. Ils se sont forgés une carapace dure et froide. D'une certaine manière, ils se sont protégés des attaques extérieures et ont survécu aux agressions d'un monde impitoyable, mais à quel prix?

Les disciples de Jésus tournaient en rond dans une habitation barricadée de Jérusalem comme des millions d'êtres humains qui souffrent derrière leurs propres murailles, derrière leurs protections invisibles et pourtant si réelles.
Car ce qu'ils n'ont pas perçu au moment où ils ont érigé leur mur, c'est qu'ils allaient très vite se sentir prisonnier, pris dans leur propre piège.
L'enfermement produit l'isolement, la mélancolie, la platitude…
Quand on se replie sur soi, on a peu de chance d'y trouver une solution mais on a tous les risques de broyer du noir interminablement.
Proverbes 18/1: "Celui qui se tient à l’écart cherche ce qui lui plaît, Il s’irrite contre tout ce qui est sage."
Les disciples de Jésus étaient plusieurs à partager cette triste expérience et aucun n'avait la solution.
L'heureux dénouement, pour tous, dut venir de l'extérieur mais de qui?

2) Jésus se présente au milieu d'eux.
Psaumes 94/ 16 à 19
Qui sera mon secours, sans lequel mon âme serait bien vite dans la demeure du silence? Quand je dis: Mon pied chancelle! Qui peut me servir d’appui?
Quand les pensées s’agitent en foule au dedans de moi, quelles consolations réjouiront mon âme?

Si vous observez bien les versets que nous avons lus en introduction, vous verrez qu'ils se découpent en deux parties bien distinctes.
La première décrit, comme nous venons de le faire l'état des hommes qui souffrent seuls, désemparés, enfermés et désespérés. La seconde partie, que nous allons découvrir maintenant, apporte la clé qui ouvrira tous les verrous de fer et les portes d'airain!

Que se passe-t-il de si extraordinaire?
Jean 20/19: " Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit: La paix soit avec vous!"

Cette simple phrase peut paraître insignifiante, pourtant elle est la clé de toutes les forteresses blindées, de tous les camps de retranchements, de tous ces blockhaus où des milliers de personnes meurent étouffées, pétrifiées, paralysées…

Jésus vint! Jésus était bel et bien ressuscité, pour preuve, il leur montre ses mains et son côté percé. Ce qu'ils ont vécu n'était pas un cauchemar mais la réalité. Christ est mort et maintenant, il est ressuscité.
Jésus ne les berce pas d'illusions, il ne leur raconte pas d'histoires.
Il les ramène à la réalité, au-delà de leurs doutes, de leurs questions sans réponses, de leurs tourments et de leurs scénarios alarmistes à propos de l'avenir.

Christ est présent au milieu d'eux. Il est réel, palpable, et cette rencontre extraordinaire va tout changer, en un instant.
Au verset 20, nous lisons qu'ils étaient dans la joie.
La présence du Christ ressuscité change tout. Soudain, l'espoir illumine la nuit.
Christ est la lumière qui brille dans les ténèbres. Jean 12/46

Il leur dit:"La paix soit avec vous".
Les juifs avaient l'habitude de se saluer par ces termes: "Shalom", "la paix soit avec vous".
Le fait qu'ils se le souhaitent entre eux n'avait aucun pouvoir, mais lorsque Christ dit ces mots, ils prennent une autre mesure, car ils deviennent une réalité pour qui les reçoit.

Dès que Jésus salua ses disciples par ces termes, ils reçurent une paix réelle et profonde qui anéantit instantanément toutes leurs craintes, leurs angoisses et leurs doutes. Jean 14/27

Jésus Christ fut pour eux l'espoir incarné, celui qui leur ouvrit un avenir, des projets et de l'espérance.
Jérémie 29/11

Pour eux, comme pour nous il a donné sa vie sur la croix afin de nous donner un avenir et de l'espérance. Il est mort pour nous donner la vie, non une petite vie cloisonnée, triste et misérable, mais une abondance de sa vie, une vie libre, exaltante et fructueuse. Une vie éternelle!

Les disciples ont reçu cette certitude, ils ont reçu avec elle la joie et la paix, la force d'aller jusqu'aux extrémités de la terre pour annoncer cette bonne nouvelle du Christ ressuscité et tout puissant!

C'est ce message que Pierre annonça, avec conviction et puissance quelques temps plus tard. " Sachez-le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache! C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. (Miracle du boiteux)
Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés." Actes 4/10 à 12

Comme le dit Pierre, les hommes ont rejeté le principal: Jésus. Le seul qui pouvait et qui peut encore tout changer dans un cœur meurtri, découragé, effrayé… Le seul qui donne une paix et une joie qui surpassent tout. Le seul qui donne un avenir éternel et une espérance inébranlable.
Le seul qui a la clé pour ouvrir toutes les forteresses dans lesquelles les hommes se sont emprisonnés. Il a la clé de la vie éternelle, la clé du ciel…
Et en attendant il nous propose d'être lui-même notre refuge, notre haut lieu de repos et de paix, notre bouclier et notre sécurité.

Pour terminer, j'aimerais que vous lisiez le psaume 91, car vous trouverez dans ses lignes de quoi vous encourager.

Source : Eglise Evangélique de la Ciotat

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2 commentaires
  • PrendstoutSeigneur Il y a 6 années, 6 mois

    Amen... "Jésus ne les berce pas d'illusions, il ne leur raconte pas d'histoires. Il les ramène à la réalité, au-delà de leurs doutes, de leurs questions sans réponses, de leurs tourments et de leurs scénarios alarmistes à propos de l'avenir. (...) Il leur dit "la paix soit avec vous. (...)" Dès que Jésus salua ses disciples par ces termes, ils reçurent une paix réelle et profonde qui anéantit instantanément toutes leurs craintes, leurs angoisses et leurs doutes. Jean 14/27" ... Jésus, merci pour cette paix que tu me donnes lorsque je vis des situations difficiles et que tu viens à moi. Sois loué, mon Dieu, pour ton secours!
  • Godelive Il y a 10 années, 11 mois

    J'ai eu cette révélation dans Jean 20 : 19, 21 et 26 le samedi 6 avril lors de ma méditation personnelle. J'ai surligné les 3 citations dans ma bible, pour pouvoir les retrouver facilement. Personne ne peut imaginer mon émotion quand au culte du dimanche 7 avril, le pasteur commence son message en donnant ce passage comme support de la prédication. Dieu m'aime et il est bon. Je le crois, le confesse et je suis en paix malgré les circonstances (mon mari veut divorcer). Soyez béni en Christ le Ressuscité du 3ème jour.