La Sagesse du Père pour ses enfants

La Sagesse du Père pour ses enfants

Alors que je lisais le livre «les plaisirs de Dieu» de John Piper, livre de texte du cours « La vie spirituelle chrétienne» dispensé par les pasteurs M. Lecompte et D. Décary, je fus frappé par une citation de J. Daryl Charles :

« Beaucoup de ceux qui entrent dans la Coalition (ensemble des collèges chrétiens américains) obtiennent leur diplôme dans d'excellentes universités sans guère se soucier de trouver la foi, l'ampleur intellectuelle et la vision chrétienne du monde. En conséquence, la plupart des membres de la Coalition qui enseignent dans les collèges chrétiens n'aspirent pas tant à cultiver l'excellence intellectuelle pour la gloire de Dieu, qu’ils redoutent mortellement d'être traités de ''fondamentalistes''»

En tant que Croyant, il semblerait que l'on cultive plus facilement l'ignorance que la réflexion. On a peur de trop d'intellectualisation de notre pensée biblique, ou bien on veut s'économiser une réflexion, soit on pense que cela nous ne aidera pas dans notre vie chrétienne ou que c’est incompatible avec la vie spirituelle. J. Daryl nous dit que même les enseignants finissent par oublier leur bagage scolaire, ils n'enseignent plus le besoin de cultiver la réflexion. Cela semble en contradiction avec le texte de Prov. 4.1-9, qui nous enseigne à acquérir la sagesse et l'intelligence. Donc la question à se poser est : comment peut-on lier le besoin de cultiver l'excellence intellectuelle et notre vie de Chrétien?

Le verset dont se servent ceux qui ne cherchent pas à cultiver leur intellect est Luc 10.21 :

« En ce moment même, Jésus tressaillit de joie dans son esprit et dit : « Je te loue Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux gens instruits, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue parce que tel a été ton bienveillant dessein.»(Traduction Colombe)

 Il démontre combien les enfants sont simples, innocents et ignorants de la folie de ce monde. John Piper nous propose une autre vision de ce verset, il met en évidence la distinction entre deux types de sagesse. La première sagesse vient de nous même, elle est indépendante et parfois contradictoire : c'est cette sagesse qui pousse le croyant à avoir peur de ce qui est trop intellectuel. Une fois expliquée, il va vite comprendre pourquoi on ne doit pas plus la cultiver, mais plutôt rechercher la seconde sagesse, qui elle dépend de Dieu, et qui est prioritaire car elle est la réponse à la question posée plutôt.

1- La sagesse de l'adulte

La caractéristique première de l’individu adulte c'est son indépendance; il peut survivre par lui même et n'a plus besoin d'un tuteur pour l'aider à décider de sa vie, bien souvent même il renverse les barrières qui lui ont été imposées. Cette caractéristique peut être reliée à la sagesse:

Nos dictionnaires associent la sagesse à la prudence, la bonne conduite, la modération, la lumière de l'esprit, le savoir, la docilité ou encore la pudeur. Certains utilisent Platon et son livre «  le banquet » pour associer la sagesse au pouvoir de rendre les gens meilleurs, un enseignement qui leur permettrait de s'améliorer. La sagesse doit donc être considérée comme une ligne de conduite qui nous apprend à être meilleurs. Les philosophes décrivent la sagesse comme quelque chose qui peut nous être enseigné, mais surtout que nous devons apprendre à développer par nous même. Cela demande un effort personnel de réflexion.

La définition de cette sagesse soulève un problème dans le fait que ce soit le sage qui développe lui même sa sagesse. La Bible nous dit:

«Celui qui a confiance dans son propre cœur est un insensé.» (Proverbes 28.26)

 Et cela se vérifie au cours de l'histoire. Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche rêvait d'un monde fort, où les faibles et les handicapés seraient éliminés. Sa philosophie vient se heurter directement à la morale, qui est la barrière que les tuteurs de l'histoire nous ont laissée. Comme le montre la définition de la sagesse, personne ne pouvait empêcher Nietzsche de développer sa pensée, car elle émanait de sa propre réflexion. De plus, une fois la morale abattue, rien ne peut empêcher cette philosophie de s'exécuter, comme on le vit sous le régime Nazi.

Il faut aussi remarquer que les réflexions et les écrits des hommes traversent le temps, pour se retrouver développés, retravaillés et même amplifiés à d'autre époque. C'est ce que l'on peut constater avec l'évolution de Charles Darwin qui ramena l'espèce humaine à l'état animale. Cette manière de penser a permis à deux philosophes, Randy Thornhill et Craig T. Palmer, d'écrire en 2001 un ouvrage intitulé «A Natural History of Rape»( histoire naturelle du viol), dans lequel ils affirment que le viol est un acte normal de la sélection naturelle. Eux aussi finissent par normaliser un acte immoral.

Il est très facile de comprendre que la sagesse humaine est finalement quelque chose d'insensé. C'est pour cela que Dieu a caché les révélations de son royaume aux sages et aux instruits, car on ne sait pas trop ce qu’ils en auraient fait, or Dieu le sait.

2- la sagesse de l'enfant

Les enfants sont dépendants de leur tuteur, sans lui, ils ne peuvent pas survivre. Au niveau de la sagesse, cela se traduit par une dépendance envers une sagesse infaillible. Cette sagesse ne peut être trouvée dans l'être humain, il faut se tourner vers le seul qui soit infaillible : Dieu.

On trouve cette définition de la sagesse dans le Nouveau dictionnaire Biblique qui dit : « La sagesse, elle s'efforce, par l'observation, l'expérience, la réflexion de parvenir à connaître les hommes et Dieu... La sagesse, expression du bon sens humain, est aussi un don de Dieu. Elle implique une crainte de l'Éternel et l'obéissance à ses commandements.» La différence évidente entre la sagesse que le monde offre et celle que la Bible offre, est marquée par son appartenance à Dieu. Elle est un don qui nous est offert par notre Père céleste. C'est pour cela que Jésus veut que nous soyons comme des enfants. Pour découvrir le royaume des cieux nous devons leur ressembler, non pour leurs qualités, mais pour leur dépendance. Notre sagesse ne peut survivre sans Dieu, nous devons être dépendants de son enseignement, de sa présence et de son aide afin de développer notre réflexion. Il ne faut pas que notre sagesse soit due à nos propres efforts, mais qu'elle nous soit donnée par Dieu. La vrai Sagesse vient d'en haut. Mais elle doit aussi donner naissance à l'excellence intellectuelle, à la réflexion comme le montre Proverbes 4.7:

 « Voici le commencement de la sagesse: acquière la sagesse, et avec tout acquis, acquière l'intelligence.»

Cela n'a plus rien avoir avec la sagesse des hommes, qui se veut juste intellectuelle. Celle là est divine, donnée par le seul qui reste infaillible, Dieu.

Nous ne devons pas économiser l'effort d'apporter une réflexion sur un sujet bien précis, mais nous devons le réfléchir main dans la main avec Dieu. Il ne faut pas oublier que Jésus se réjouit dans le verset 21 de Luc 10, il prend du plaisir dans le choix que Dieu a fait de cacher son royaume aux uns et de le révéler aux autres. Cette révélation ne doit pas se faire dans la passivité, mais plutôt dans la recherche et l'acquisition de connaissances.

En conclusion on peut donc dire que le leader spirituel moderne doit non seulement être capable de pratiquer les différentes activités spirituelles, mais il doit aussi être en mesure d'acquérir assez de documentation et de connaissances afin de pouvoir répondre à tous types de questions. La vie moderne soulève tout un nuage de questions d'éthique, de problèmes psychologiques, spirituels. Mais il faut aussi apprendre à défendre sa foi, l'inerrance de la Bible, le créationnisme... Toute cette réflexion ne doit pas être développée par un effort personnel du leader, mais par une association entre lui et Dieu.

Nous devons demander à Dieu qu'il nous donne le discernement qui nous permettra de comprendre, d'affermir et développer notre position face aux questions que soulève la vie moderne. Il est notre tuteur, notre père et sa parole nous enseigne la direction pour cultiver notre intellect.

En conclusion voici un conseil que Benjamin Warfield donna à ses élèves:

« Parfois, vous entendrez dire que dix minutes à genoux vous donnerons une connaissance plus exacte, plus profonde et plus efficace de Dieu que dix heures plongées dans vos livres. Que diriez- vous, dans ce cas, de passer dix heures dans vos livres et à genoux?»

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(Romains 1.16)

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