La santé spirituelle passe par vos relations

La santé spirituelle passe par vos relations

Pour trouver l'indicateur servant à évaluer avec justesse la qualité de la vie spirituelle d’une personne, il suffit de regarder à ses relations.

Car, peu importe le nombre d’heures passées à accomplir des exercices ou des performances dévotionnelles, une seul chose compte vraiment en définitive :
notre degré d’amour pour Dieu se reflétant envers les personnes qui nous entourent.

Jésus ne s’y est pas trompé non plus. 

«  Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres: Deux hommes montèrent au temple pour prier; l’un était pharisien, et  l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. »
Luc 18.10-14

Dans cette parabole, Jésus met en opposition deux personnes à fortes connotations sociales, afin de contraster son propos qui, nous est-il précisé, était à l’adresse d’une certaine catégorie de personnes imbues d’elles-mêmes et méprisantes vis-à-vis des autres. Par cette histoire, il cherche à mettre en évidence le danger d’une telle attitude.

Ainsi, cette parabole nous dresse le portrait de deux types de personnes, représentant la superficialité et l’authenticité.

Dans ce passage nous avons d’un côté un Pharisien, haute personnalité religieuse et homme de Loi craint et respecté au sein de la société hébraïque de l’époque, incarnant le summum de la religion juive. Et de l’autre, nous retrouvons un Publicain, citoyen méprisé par le peuple, parce qu’au service de l’envahisseur; il avait pour fonction de percevoir le tribut romain en prenant l’argent de ses concitoyens. Il était le symbole de l’oppression impériale et d’un inacceptable compromis, à l’inverse du patriotisme judaïque.

Dans cette histoire, nos deux protagonistes vont se retrouver au Temple pour prier.

Faites bien attention à ce léger détail pouvant sembler anodin de prime abord, mais ô combien important dans ce passage; car en les situant dans ce contexte bien particulier que celui de la prière au Temple, Jésus cherche à éveiller la conscience de ses auditeurs sur une vérité Divine trop souvent ignorée.

En effet, cette parabole ne cherche en aucun cas à opposer ces 2 individus dans un contexte à dimension humaine et sociale, un contexte où le Pharisien serait le « bon » et le Publicain le « méchant ». Non, cette histoire se déroule volontairement dans un lieu sacré où le Divin rencontre l’humain, passant ainsi d’une considération de surface à quelque chose de beaucoup plus profond, personnel, et intime. Jésus nous amène à regarder à leur intériorité, dans leur cœur.

Ici, l’accent est placé sur le fait que ce que nous sommes devant les hommes lorsque nous sommes « à l’extérieur du Temple » importe peu, seul compte ce que nous sommes vraiment devant Dieu lorsque nous entrons « à l’intérieur du Temple » et ici, il n’est pas uniquement question d’un endroit géographiquement situé, mais aussi, bien évidemment, de notre corps et de notre esprit qui sont, comme nous l’enseigne l’Apôtre Paul, appelés à être le Temple du Saint-Esprit (1 Corinthiens 6.19).

C’est là « dans le Temple », lorsque nous nous retrouvons seuls devant Dieu et face à nous-mêmes, que ce que nous sommes réellement est pleinement manifesté.

Notre vie intérieure, tel un arbre ne peut se dissimuler devant Dieu, car c’est au-delà des branches et des feuilles que se trouvera le fruit tant recherché par Lui et qui nous identifiera; car on reconnait l’arbre à son fruit.

Depuis la chute, l’homme déchu de sa prééminence créationnelle cherche à se dissimuler sous de belles apparences. Au commencement, ce fut avec des feuilles de figuier que nos premiers parents cachèrent leur nudité provoquée par la transgression, bien que ce soir-là, cachés et apeurés au milieu des arbres du jardin d’Éden, Dieu les appela, tout comme il ne cesse d’appeler l’humanité depuis (Genèse 3.8-9).

Aujourd’hui encore nous retrouvons chez l’homme moderne cette tentative de cacher la vérité, et d’embellir la réalité sous des filtres et autres artifices « tape à l’œil » bien plus élaborés que ne l’étaient ces pauvres feuilles du jardin d’Éden. De nos jours, les feuilles de figuier peuvent revêtir de multiples formes et apparences.

Par exemple, nous pouvons les retrouver sur les réseaux sociaux où l’image que nous donnons de nous-mêmes peut devenir plus importante que ce que nous sommes réellement...

Ce phénomène peut également se rencontrer dans nos engagements sociaux de bénévolat ou encore dans ce que nous accomplissons à l’église afin de nous donner bonne conscience.

Vous savez, ces moments de vide où nous essayons de « paraître » (superficialité) au lieu « d’être » (authenticité) parce que nous voulons exister au-travers d’une activité au lieu d’exister au-travers de notre relation avec Jésus, basant notre identité sur des éléments purement extérieurs au détriment de l’intérieur.

En réalité, nous vivons tous cela, à un moment ou à un autre, parce qu’il y a en nous une forme de culpabilité latente que nous refusons consciemment ou inconsciemment d’exposer devant Dieu et que nous cherchons à réprimer par toutes sortes de choses que nous nous infligeons parce que nous pensons que c’est ce que nous devons faire ou que cela nous rendra meilleur, faisant taire malgré nous, ce témoignage fragile et sincère émanant de notre vie intérieure.

Ainsi, le Pharisien nous ressemble beaucoup plus que ce que l’on peut penser.

Oui, il y a un peu de Pharisien qui vit en chacun de nous.

C’est notre côté « perfectionniste » qui pense que l’acceptation de Dieu est quelque chose qui peut se monnayer par des actes dévotionnels ou par des sacrifices personnels.

Comprenez moi bien, les œuvres sont importantes, mais elles n’ont de sens et de valeurs devant Dieu que si celles-ci proviennent d’un cœur qui vit et déborde de l’amour de Dieu pour le prochain. Elles doivent être la conséquence d’une vie transformée et non une condition pour être transformé !

C’est pourquoi, ce qui est reproché au Pharisien n’est pas tant ses bonnes actions dévotionnelles, mais le fait qu’il se croyait juste à cause d’elles. Pire encore, non seulement il se croyait juste à cause de ses bonnes actions, mais en plus, il se comparait et se croyait meilleur que les autres. Sans jeu de mots, voilà où était le cœur du problème : Son cœur était rempli d’orgueil et de péché et il chérissait cet état coupable qu’il sublimait comme une vertu comme si cela le rendait supérieur aux autres. Il était en train de s’auto-convaincre qu’il était au-dessus des autres, presque de nature divine... Mais en réalité, il se fourvoyait lui-même et était totalement dans l’erreur, et c’est ce sur quoi nous devons précisément tous prendre garde, car celui qui s’élève sera abaissé…

Néanmoins, si nous partageons avec le Pharisien des points de ressemblances, nous en avons aussi avec ce Publicain.

En effet, il y a aussi un Publicain qui sommeille en chacun de nous et que Dieu veut réveiller par cette parabole. Ce Publicain, nous dit Jésus, restait en arrière et n’osait pas même lever ses yeux en s’exprimant devant Dieu, contrairement au Pharisien, qui lui, était debout à la vue de tous. Pourtant, c’est lui qui fut justifié par Dieu en rentrant chez lui et ce, même si la majorité des gens de son époque le jugeait et le condamnait à cause de sa façon de vivre.

La raison est simple : il s’est mis à nu devant Dieu et n’a pas cherché à se justifier, à trouver des excuses, ou à rationnaliser ses mauvais comportements. Non, il a choisi la voie la plus simple, mais qui demande le plus de courage, il a reconnu son état de péché et a sollicité avec supplication le pardon de Dieu sur sa vie en faisant appel au sang de l’expiation.

En effet, dans le texte original, le terme utilisé et traduit dans nos bibles par « apaiser » est un terme qui était employé en rapport avec l’apaisement que Dieu éprouvait à  l’égard du pécheur en réponse au sang des sacrifices qui était offert et répandu sur le Propitiatoire. En fait, le Publicain invoquait la clémence et le pardon de Dieu en raison du sang innocent qui avait été versé sur l’Autel, ce qui est une préfiguration du sacrifice de Christ à la croix (Voir Luc 18.13 commentaires de la Bible Scofield).

Ce Publicain, à la différence du Pharisien ne se chercha aucune échappatoire, il se déclara lui-même coupable et digne de châtiment en se reconnaissant pécheur, mais sut saisir en même temps cette dimension de grâce et de pardon trouvés dans le sang de l’alliance.

Aujourd’hui encore, Dieu est prêt à pardonner et justifier quiconque se réclame du sang de l’Alliance que Jésus a versé à la croix.

Nous avons le choix : vivre notre foi hypocritement comme un Pharisien en cherchant la faveur des hommes plutôt que celle de Dieu ou bien faire comme ce Publicain, dont la crainte de Dieu devrait nous inspirer et nous inciter à avoir plus de profondeur et d’authenticité dans nos relations, que ce soit avec nous-mêmes (apprendre à se connaître), les autres (apprendre à reconnaître) ou Dieu (apprendre à le connaître).

Car, si le Pharisien incarne un Christianisme de performance, (jeûne, dîmes, activisme) mais superficiel (jugement, arrogance, mépris des autres) le Publicain représente un Christianisme plus authentique (crainte de Dieu, véritable confession, foi dans la grâce) mais infructueux (pas de vie dévotionnelle, aucun impact sur la communauté).

Mais je me limiterais volontairement à cette simple analyse concernant ces 2 facettes du Christianisme moderne, bien qu’il y ait là matière à réflexion!

En effet, nous aurions tort de vouloir les opposer l’un à l’autre, car en réalité ils se complètent, tel les 2 côtés d’une même médaille : ils font partie d’un tout.

Cependant, je reste aussi convaincu que cette dualité n’est pas à chercher hors de nous en premier lieu, mais bel et bien en nous.

Oui, c’est en nous qu’il faut faire « la chasse au Pharisien » et non pas chez les autres, car souvent, c’est en voulant combattre ce qui nous semble mal chez les autres que l’on finit par devenir ce mal que l’on voulait tant combattre.

Souvenons de la « Poutre et de la Paille » (Matthieu 7.1-4). 

L’amour de Dieu et du prochain sont des indicateurs fiables de notre véritable état de santé sur le plan émotionnel et spirituel. 

Alors restons-y attentifs !

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