Le mystère du Christ

Le mystère du Christ

En étudiant récemment le contexte religieux de l'époque du Nouveau Testament, j'ai été marqué par sa ressemblance avec notre époque actuelle.
En effet, les spécialistes et historiens de ce temps font apparaître que les religions traditionnelles des panthéons grecs et romains avaient perdu de leur attrait pour les masses.

Ils n'avaient plus qu'une valeur globalement symbolique et servaient principalement à maintenir la cohésion sociale au travers de rites officiels publics (c'était notamment le cas du culte rendu à l'Empereur et aux dieux de son choix).

Leurs pratiques perduraient de façon formelle mais de nouvelles spiritualités se répandaient dans le monde. Ces « cultes à mystères » (Mithra, Déméter, Isis...) répondaient :
- aux aspirations individuelles de ceux qui y participaient (travail, amour, santé)
- et au besoin d'expériences spirituelles fortes (idée de contact avec le divin).
Ajoutées à la dimension ésotérique par laquelle l'initié se sentait en possession d'un savoir supérieur lui procurant estime de soi et valorisation, ces caractéristiques correspondent bien à celles des Nouveaux Mouvements Religieux (NMR) de ce début de 21ème siècle.
Or, c'est dans ce contexte que le christianisme va se développer en présentant aussi une relation personnelle avec Dieu qui répond aux besoins quotidiens, mais avec quelques différences majeures. Ce qui distingue le christianisme naissant des religions à mystères, c'est :
- l'universalisme : l'enseignement chrétien n'est ni ésotérique ni initiatique (le culte de Mithra était par exemple fermé aux femmes), il est porté à la connaissance de tous les hommes et appelle leur foi sans leur reconnaître de mérite personnel,
- l'éthique : les disciples de Jésus ne font pas l'expérience d'une divinité vouée au plaisir, mais servent un Dieu Saint dont les exigences morales sont élevées. La débauche sexuelle des cultes à mystères, comme la permissivité de notre époque, sont réprouvées au profit d'une discipline de vie impliquant le corps, l'âme et l'esprit,
- l'exclusivité : là où les religions en vogue à l'époque du Nouveau Testament pouvaient se cumuler avec les cultes ancestraux et entre elles, et là où les NMR tendent au syncrétisme, le Dieu de la Bible exige un culte exclusif, à tel point que les chrétiens des premiers siècles ont préféré mourir que confesser que César est Seigneur,
- l'espérance : les religions à mystères n'étaient tournées que vers la satisfaction des besoins présents, avec peu de références à l'au-delà, alors que le Christ se montre à la fois présent et porteur d'une espérance éternelle,
- la maîtrise de soi : l'expérience spirituelle des cultes à mystères impliquait souvent des phénomènes de transes ou d'extases par lesquels le rapport avec le divin était déconnecté du travail de l'intelligence, alors que la foi chrétienne prend l'aspect d'expériences spirituelles non contraignantes, respectant l'initiative, la réflexion et les choix des croyants, conformément à la parole de l'apôtre : « l'esprit des prophètes est soumis aux prophètes » (1 Co.14.32).
Finalement, en parcourant le Nouveau testament, nous constatons, une fois encore, que Paul a repris un concept de son temps, celui du mystère, et lui a donné un sens nouveau en relation avec le Christ : le mystère, ce n'est plus ce qui est caché, mais c'est ce qui est révélé par le Saint-Esprit, par la Parole de Dieu et par l'Eglise. En effet, Ephésiens 3 nous montre par exemple que ce mystère est révélé aux apôtres et prophètes qui ont écrit la Bible (v.3 à 5) et qu'il se réalise dans l'Eglise où même les autorités et les dominations plongent leurs regards en vue de connaître la sagesse infiniment variée de Dieu (v.10).

La foi en Jésus ne sera t-elle pas la révélation montante de ce troisième millénaire ?
Quoi qu'il en soit, entrons dans ce mystère avec confiance (v.12) !!

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