Le syndrôme du consommateur

Le syndrôme du consommateur

Une petite dame était debout devant le comptoir de librairie de son église. Droite comme un i, le rictus crispé : « Mais enfin, je ne comprends pas ! c’est inadmissible ! Je l’ai commandé la semaine dernière !». La chère petite sœur responsable du comptoir était rouge jusqu’aux oreilles, ne sachant que répondre. La dame avait demandé une faveur, elle avait commandé un livre en express, et le livre n’était pas là !!!! Scandale. La responsable du comptoir n’avait pas pu aller à la librairie cette semaine. Elle était dévouée, elle faisait son possible pour servir les frères et sœurs, elle prenait de son temps pour aller chaque semaine chez le fournisseur, elle payait elle-même sur son maigre budget l’essence pour parcourir les 220 km aller-retour…mais ce n’était pas encore assez ! La « consommatrice » offusquée se tenait là, réclamant son « dû ». On aurait dit une cliente de Palace cinq étoiles offensée de ce que son Yorkshire Terrier Pimprenelle n’ait pas eu son Foie Gras pour le petit déjeuner !


La Parole de Dieu nous appelle à être les serviteurs les uns des autres (Galates 5 :13), mais beaucoup d’entre nous prennent cet enseignement comme prétexte pour se comporter en consommateurs dans la maison du Seigneur. Oui, nous sommes serviteurs les uns des autres, oui, nous aspirons chacun à l’excellence de notre service pour la gloire de Dieu, mais il ne faut pas confondre « Serviteur » avec « Prestataire de service commercial », ou « Bonne à tout faire ». L’apôtre Paul nous dit dans l’épître aux Romains (Romains 12 :10) « d’user de prévenances réciproques, par honneur ». Nous devons avoir du respect les uns pour les autres, du respect pour le travail de ceux qui se donnent du mal dans l’œuvre de Dieu, pour leur consécration, pour les sacrifices qu’ils font à leur échelle pour que l’œuvre prospère. Soyons reconnaissantes pour ceux qui font chanter, ceux qui font le ménage, l’école du dimanche, l’accueil, etc. Il est vraiment épouvantable de trouver dans la Maison de Dieu cette mentalité de consommateur « satisfait ou remboursé ». Certains viennent à l’église pour qu’on prenne soin de leur petite personne, qu’on les chouchoute, qu’on les serve, et ils veulent en avoir « pour leur argent ». Notre monde est dominé par l’argent et cette mentalité consommatrice est reine sur toute la planète. Tout s’achète ou presque, tout se monnaye, et le cœur des hommes est de plus en plus éloigné de l’esprit de service. Il est devenu tellement difficile de donner sans compter, de son temps et de sa personne, et d’apprécier à sa juste valeur ce qu’on nous donne. Quand il n’y a pas de « prix » affiché, on s’imagine que la chose ou le service dont on bénéficie n’a aucune valeur. Le service des frères et sœurs dans l’église n’a pas de prix affiché, mais il est d’une grande valeur. Ne le méprisons pas, et rappelons nous toujours que celui qui est en face de nous, même si son service n’est pas parfait, a fait de son mieux et a payé de sa personne pour la gloire de Dieu.

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