Le village des Auderset

Le village des Auderset


    J'aime ma famille, proche évidement, mais aussi celle qui est éloignée même si je ne la connais pour ainsi dire quasi pas du tout. Nous sommes peu nombreux. (On est moins porté sur le sexe que les Geiser, Müller et autres Dupont que voulez-vous!).

    Mais dans un petit village Fribourgeois du nom de Cressier, il y en a juste partout ! (C'est ouf, ici même les pierres tombales sont presque toutes dédicacés « Auderset ») C'est de là qu'on est tous sorti (heu... je parle du village, pas des tombes!) . Ce patelin non plus, je ne le connais pas vraiment, mais chaque fois que le hasard de la route me fait passer à proximité, je sens une émotion que je ne m'explique pas, parfois je m'y arrête pour l'observer songeur... et finalement ne sachant pas que faire de plus, je reprends ma route, sans trop savoir ce qui s'est passé et avec cette impression floue de passer à côté de quelque chose d'important.

Dans les yeux de mon père

    Je crois que cela m'arrive parce que chaque fois que mon père en évoque le souvenir, des larmes apparaissent dans ses yeux avec cette petite boule de fierté coincée dans sa gorge les empêchant de couler.
Il nous raconte qu'à la maison, ils n'avaient pas d'eau courante, juste un puit dans lequel son père s'est malencontreusement noyé. Fabien, (mon père) n'avait que 5 ans lorsque sa maman a dû s'occuper seule de lui et de ses 5 frères et sœurs. Leur maître d'école, un alcoolique notoire, les battait souvent et durement, allant jusqu'à leur arracher des poignées de cheveux. Ils n'avaient plus leur père pour les défendre... Fabien développa aussi une grande méfiance pour les milieux ecclésiastes, vivant très mal le mépris dont ils étaient injustement l'objet de la part du curé d'alors. Après une mauvaise expérience avec quelqu'un de disant chrétien, les gens font souvent l'amalgame avec Dieu, ce qui n'a rien à voir, car selon moi, dans ce cas, Dieu était tellement présent dans l'image de cette maman qui veillait sur eux. Cette maman, la complicité avec les copains, la beauté des lieux, et tant de choses aussi font partie des nombreux souvenirs de ce coin de pays, qui ont tous le goût d'un bonheur d'autant plus fort qu'il contraste avec la dureté de ces temps de guerre et de survie.

    Toujours à pied nu, (ou avec des semelles de bois en hiver) les enfants de la Louise, comme on les appelait, étaient une des familles les plus pauvres du village, mais une famille solidaire. À l'âge de 11 ans, mon père dut partir travailler à la dure chez un paysan de Moudon pour ne plus être une charge financière pour les siens.
Devenus adultes, les enfants du village chassèrent le maître, pour que l'histoire ne se répète pas pour leurs propres enfants et l'église changea de curé. De son côté, à l'âge de 16 ans, Fabien dut partir chercher « fortune » dans l'industrie de l’horlogerie suisse qui, alors, était en pleine expansion. Mais, une partie de son cœur est resté à Cressier, c'est peut-être lui que je perçois et qui me trouble chaque fois que je passe par là-bas...

La découverte d'un trésor

    Grace à des BD chrétiennes jetées au vieux papier, j'ai trouvé la foi. Bien plus qu'une croyance, j'ai trouvé un véritable trésor, la possibilité d'avoir une amitié avec Dieu en personne et cela grâce au sacrifice de son fils unique Jésus. Un Amour inconditionnel énorme ouvert à tous. C'est quelque chose de merveilleux qui te change définitivement la vie ! Du pur bonheur frais qui coule dans tes veines.
Voilà 20 ans, que, pour partager cette bonne nouvelle à un max de monde, je sillonne les routes jusqu'à l'autre bout du monde, tenant conférences, spectacles, en créant BD et dessin-animé (ce dernier a eu plus de 31 millions de vues !!!) Je ne compte plus le nombre de personne ayant été touchées...

Investir Cressier
    Alors tout naturellement, j'ai voulu aussi me produire à Cressier. Mais je ne savais pas qui contacter, (il n'y a ni église évangélique, ni protestante dans ce coin) et malgré quelques coups de téléphone dans le vide, j'ai été contraint de ranger ce beau projet dans un coin de mon cœur parmi les choses à faire absolument avant de mourir.

Etre né là où on est né

    Lors des épidémies de peste du siècle passé, on a remarqué qu'à l'endroit où l'on enterrait les victimes, il y avait une plante en particulier qui y poussait, et bougre de « coïncidence », il se trouve qu'elle était justement un antidote permettant de guérir de la peste !
De la même manière, je pense qu'être né dans une famille ou l'autre n'a rien à voir avec la (mal) chance, mais tout à voir avec notre capacité de lui faire du bien. (Ok, les Geiser, Müller et Dupont ont une excuse, ils ont déjà une passion qui leur prend déjà tout leur temps, mais bon...) Perso, je suis heureux d'avoir des parents comme les miens, mais pour tout ceux qui le vivent hardcor, voici mon modeste encouragement : traversez l'épreuve la main dans la main avec Dieu et pardonnez (c'est un bien que vous vous accordez d'abord à vous-même), cela se transformera alors forcément en une formation de vie qui apportera la vie plutôt qu'en malchance.

Mon nom

    Je n'ai pas pris de nom d'artiste fantaisiste, j'ai gardé le mien, car je ne veux pas faire semblant de jouer un personnage, mais juste rester moi et être pleinement investi dans mon engagement. Je ne sais pas trop comment atteindre le reste des Auderset, mais qui sais... je me suis dit que quelqu'un leur offrira peut-être un de mes livres uniquement parce que le nom d'auteur coïncidera avec le leur.

Samedi prochain, le 2 juillet, à 10h45 !!!

    Puis, un jour, sans que j'y soit pour rien, c'est arrivé, j'ai reçu une invitation à donner mon témoignage à Cressier. Au plein milieu de la place du village, Il y a une église qui, avec son toit, pointe telle une flèche la direction du ciel. C'est là, dans le chef-lieu de mes ancêtres que je prendrais la parole. Et même si je me sens tout petit dans mes souliers, je suis riche ! (Riche à l'intérieur en tout cas !) et samedi je partagerai au mieux mon butin de vie à tous ses habitants.

Mobilisation communale

    Pour l'occasion de ma venue, un article, que dis-je, « un appel à la mobilisation » ! a été publié dans le journal de paroisse, un avis sur le site de la commune, des courriels à de nombreux anciens habitants de Cressier, des affiches ainsi qu'un tout-ménage à tous les habitants de la région.
(Pour le voir : http://www.auderset.com/news/temoignage-a-cressier-fribourg)




Après Cressier, Crissier (coïncidence ? Clin d'oeil divin?).
    Dimanche 3 juillet, 9h45
Je suis invité par d'inventifs pasteurs Lausannois, qui ont organisé un culte original qui sera présenté comme une interview télé, avec des projections de mes BD, vidéo et dessin-animé.
Ils ont eux aussi mis le paquet en invitant radio, télé et presse locale et vous...
http://www.auderset.com/news/crissier

Saahsal va de l'avant

    Suite à notre concert à la Rote-Fabrik de Zurich, nous avons eu de bons échos. Tout particulièrement d'un auditeur nous ayant écrit que son fils et lui ont été touchés par la pertinence des paroles et du style de musique. L'organisateur nous a recommandés à un autre festival en disant :
« Saahsal, dans le domaine du rock alternatif, c’est une des choses les plus convaincantes que j’ai entendue ces dernières années, c’est vraiment un univers à part. »
C'est à quelques détails près ce que nous a aussi dit le journaliste qui nous a interviewés pour 3 radios régionales mardi passé (on passe dans l'émission AOC la semaine prochaine).
On sera interviewé aussi la semaine prochaine, pensez à nous...

Concert cinéma

    Le 6 juillet, 20h.
Nous jouerons en avant-première d'un film à Bévilard (Spécial hein !)
http://openair.cinemapalace.ch/detail/2016-07-07


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