L’épidémie du sida laisse aux vieillards l’éducation des enfants

L’épidémie du sida laisse aux vieillards l’éducation des enfants

Afrique du sud (BP) - Des enfants courent follement sur le passage poussant devant eux des roues et en bavardant le long du chemin. Plusieurs mètres en arrière, leur grand-mère marche difficilement, s’appuyant sur le bras de l’aînée de ses petites-filles pour retrouver l’équilibre qu’elle a perdu depuis des années.

Le contraste entre la jeunesse et les personnes âgées est drastique dans ce pays. Une génération entière d’adultes est manquante, créant, une grande marge. Le HIV/ Sida cause le chaos en Afrique du Sud presque quotidiennement.

“Les gens sont en train de mourir et personne ne veut parler de la cause,” dit une grand-mère sud-africaine au moment où sonne la cloche pour la cinquième fois dans le village. La cloche qui sonne signale au reste du village que quelqu’un vient juste de mourir. “Chaque jour cette cloche sonne et chaque samedi nous allons aux funérailles. Nos jeunes gens sont en train de mourir comme jamais auparavant.”

Un rapport sud-africain publié en mars 2004 montre que les Sud-africains passent plus le temps aux funérailles qu’ils ne le passent à se coiffer, à faire des achats ou, à débattre. Il indique que deux fois plus de personnes sont allées aux funérailles le mois dernier qu’elles ont été à un mariage. On estime que environ 600 personnes en Afrique du Sud meurent de maladies liées au Sida chaque jour.

On peut trouver la génération manquante si l’on cherche avec acharnement. Beaucoup sont enterrés sous des tombes fraîches. Pour trouver les autres, faîtes un tour dans les arrières cours des ghettos qui parsèment le pays. Emaciée, et faible, cette génération manquante fait à peine une ride sous les draps.

“Je ne souhaiterais un tel sort à personne,” dit Margret Sithole, une jeune adulte qui travaille bénévolement comme assistante médicale pour patients séropositifs.” Mes pairs sont en train de mourir. Bientôt il n’en restera pas assez dans cette classe d’âge pour prendre soin des enfants et des vieillards.”

En général, la moitié des gens qui sont séropositifs sont infectés avant l’âge de 25 ans. Puis ils développent la maladie et meurent à peu près à l’âge de 35 ans. Ils laissent derrière eux une génération d’enfants qui seront élevés par les grands parents ou qui seront laissés à eux-mêmes dans des foyers où ils sont leur propre chefs.

Le sida est en train de générer des orphelins tellement rapidement que la structure familiale a du mal à gérer. Traditionnellement, les tantes, les oncles et les grands parents insèrent les orphelins dans le système familial déjà existant.

Jusqu’à présent, l’épidémie du sida a laissé derrière elle près de 15 millions d’orphelins au niveau mondial. Près de 80 pour cent de ceux-ci vivent en Afrique sub-saharienne. Le plus récent rapport des Nations Unies « Unaids » estime que le nombre d’enfants orphelins du Sida va augmenter dramatiquement dans les 10 à 20 années à venir. En Afrique du Sud seulement, il est estimé que vers les années 2010, il aura 1.5 millions d’enfants orphelins conséquemment au Sida.

“Auparavant, les jeunes prenaient soin des personnes âgées et des enfants,”dit une grand-mère sud-africaine. “Maintenant, il ne reste plus que les grand-mères et les enfants.”

Cette grand-mère retournait juste de l’hôpital. Encore affaiblie par une presque fatale attaque d’hypertension, elle rentra plus tôt parce qu’il n’y avait personne pour s’occuper des enfants. La responsabilité de cette famille multi générationnelle, repose sur ses épaules seules. Avant, elle pouvait compter sur les voisins pour l’aider avec le surplus de travail que causent des orphelins, mais plus aujourd’hui. Ses voisins et amis ont leurs propres orphelins dont ils doivent s’occuper.

Environ 90 millions d’Africains pourraient être infectés par le HIV dans les 20 années à venir si rien n’est fait pour combattre l’épidémie, ont annoncé les Nations Unies. Actuellement, quelques 25 millions d’Africains ont le HIV, qui est à l’origine du Sida.

Alors que les choses paraissent sans espoir vu qu’une génération de pourvoyeurs tombe, victime du HIV ou du Sida, les missionnaires de l’International Mission Board, Andy et Gay Wilkinson, disent qu’il y a encore de l’espoir.

“Si nous pouvons atteindre la jeune génération avant qu’elle ne soit infectée, alors nous pourrons arrêter le cycle,” dit Andy. “L’espoir se trouve dans les enfants. Ils devront rompre les barrières culturelles et ne pas avoir de rapports sexuels en dehors du mariage. Ils ont besoin de connaître Christ et de mener une vie sainte. “

“Le Sida est une pandémie, mais c’est aussi la plus grande opportunité pour amener les gens à Christ.”

Statistiques du HIV/SIDA (Source: estimations du UNAIDS 2003)

Cas de décès du HIV/Sida en 2004

Afrique du Sub-Sahara: 2.3 millions
Globalement: 3 millions
En tout, plus de 15 millions d’Africains sont morts du HIV et du Sida

Enfants rendus orphelins par le Sida

Afrique du sub-Sahara: 12.3 millions
Globalement: 15 millions

Afrique du Sud

Population estimée: 40 millions
Personnes atteintes vivant avec le HIV/ séropositifs: 5.3 millions
Nourrissons infectés: 96 228
11, 4% de la population âgée de plus de deux ans est atteinte du HIV ou du Sida

Vitesse de propagation du HIV

Les pays à hauts revenus: 4%
L’Europe de l’Est et l’Asie centrale: 16, 2%
Les Caraïbes: 12, 3%
L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient: 19, 2%
L’Asie: 16%
L’Amérique latine: 15%
L’Afrique subsaharienne: 12, 4 %
L’Australie et la Nouvelle Zélande: 15, 6%

Augmentations des infections du HIV (1999-2002)

Amérique du Nord: 16 %
Les Caraïbes: 53%
L’Amérique Latine: 35 %
L’ Europe Occidentale: 15%
L’Europe de l’Est et L’Asie centrale: 196%
L’Asie de l’Est et le Pacifique: 75,5%
Le Sud et l’Asie du Sud: données incomplètes
L’Afrique sub-saharienne: 52%
L’Australie et la nouvelle Zélande: 7 %

L’Afrique du sub-Sahara

Population ayant le HIV: 25 millions
Pourcentage mondial des cas de HIV: 66.1%
Les nouveaux cas en 2003: 3 millions
Les morts du Sida en 2003: 2.2 millions

Article de Sue Sprenkle
Sue Sprenkle est la correspondante d’Outre –mer pour l’International Mission Board, SBC

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