L’épreuve du succès : histoire de Joseph suite. Article 7

" Les Ismaélites qui avaient emmené Joseph en Egypte, le vendirent à un Egyptien nommé Potifar. Ce Potifar était l’homme de confiance du Pharaon et le chef de la garde royale. Le Seigneur était avec Joseph, si bien que tout lui réussissait. Joseph vint habiter la maison même de son maître égyptien. Celui-ci se rendit compte que le Seigneur (...) faisait réussir tout ce qu’il entreprenait. Potifar fut si content de lui qu’il le prit à son service particulier; il lui confia l’administration de sa maison et de tous ses biens. Dès lors, à cause de Joseph, le Seigneur fit prospérer les affaires de l’Egyptien. "


Comme la plante perce le goudron et fleurit, ainsi la lumière triomphe des ténèbres.

Les fils de Jacob pensaient se débarrasser d’un gêneur; ils ont en réalité perdu l’essentiel: la bénédiction de Dieu. Elle semble en effet être partie en exil avec Joseph. Pourquoi? Serait-il le chouchou de Dieu? Beaucoup de gens lisent ce récit comme si c’était le cas. Ils pensent que la bénédiction de Dieu est automatiquement liée à certains appels, et ils expliquent ainsi la vie des personnages bibliques comme Elie, Anne, Esther, Pierre, Jean... Ils confondent vocation et bénédiction.

L'Ecriture affirme que nous sommes de la même nature que tous les hommes et femmes de foi qui nous ont précédés. Que servirait-il à Dieu de nous donner ces héros en exemple s’ils ne l’étaient que par préférence divine? Nous venons de voir que ceux qui deviendront les pères des tribus d’Israël n’ont, pour l’instant, pas plus de bénédictions que Caïn en personne!

Dieu, nous l’avons déjà compris, accorde souverainement une vocation à chaque être humain dès le sein de sa mère, et cela n’a rien à voir avec sa conduite. Mais cet appel n’est béni que dans l’obéissance. Il est vrai que cette dernière " n’achète " pas la bénédiction, tout est grâce, mais elle la rend possible.

Saül, premier roi d'Israël, l’est bien devenu par décret divin; sa conduite cependant s’est dégradée au point que la vengeance, le désir de meurtre et les esprits mauvais ont fini par infester sa vie. David, choisi par Dieu, a amené, par sa faute avec Bath-Chéba et le meurtre de son mari, la violence dans toute sa famille. Salomon a achevé sa carrière avec près de mille femmes qui l’ont entraîné à l’idolâtrie. Nous pourrions ainsi multiplier les exemples de rois, de prophètes et de sacrificateurs, choisis par Dieu avant leur naissance, qui ont commencé dans la bénédiction et fini sans elle.

Si nous confondons l’appel de Dieu et son approbation, nous assombrissons de nombreux textes. Ils perdent ainsi l’influence que Dieu voudrait leur donner. Nous en arrivons alors à questionner sa justice et à nous décourager de le servir.

Quand les gens de Nazareth, par la bouche de Jésus, ont compris que vocation et bénédiction n’étaient pas automatiquement liées, ils sont devenus si furieux qu’ils l'ont emmené directement de la synagogue à la falaise pour l'y précipiter! Qu'avait-il bien pu dire? Ses propos avaient été les suivants: malgré les nombreuses veuves du peuple élu qui avaient souffert de la famine au temps d’Elie, celui-ci n’avait pas été envoyé vers l’une d’elles; mais vers une veuve de la région de Sidon. Il avait encore ajouté: " Il y avait aussi bien des lépreux dans le peuple juif au temps du prophète Elisée. Et pourtant, aucun d’eux n’a été guéri. C’est Naaman, le Syrien, qui le fut. "

Joseph n’est donc pas le chouchou de Dieu. Il fait bel et bien face aux mêmes défis et sentiments que nous et c'est précisément ce qui nous permet de nous identifier à son aventure et de le prendre en exemple.

Si Dieu ne fait pas de différences entre les hommes, comment se fait-il que l’entourage tout entier de cet adolescent soit à la faveur d'une telle bénédiction? Le Psaume 1 nous donne la réponse: " Heureux celui qui trouve son bonheur dans la parole de Dieu et qui la médite jour et nuit, tout ce qu’il fait lui réussit. " Nous pouvons en conclure que Joseph a passé l’épreuve de la foi, au fond de sa citerne, puis l’épreuve du rejet en continuant à vivre selon les principes divins, c’est-à-dire en surmontant le mal par le bien.

" Toutes choses concourent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu. " Ce verset bien connu est souvent mal interprété. Signifie-t-il que toutes choses tendent automatiquement au bien de chaque chrétien? Non! Seulement de ceux qui continuent à aimer Dieu malgré les circonstances adverses. Le péché (cesser d’aimer Dieu), comme l’amertume, la rancune, la haine ne contribuent pas du tout à notre bien. Que nous soyons missionnaires ou nouveaux convertis n’y change rien. Si, par l’usure des années, un chrétien s’aigrit et devient cynique et incrédule, les mauvais fruits qui en découleront n'oeuvreront aucunement à son bien, mais, au contraire, ruineront sa vie. Si nous cessons d’aimer Dieu, les circonstances cessent de coopérer à notre bien!

Aimer et pratiquer le péché concourt à notre mort! La repentance concourt à notre bien car elle est un retour à Dieu. Toutes les fois que nous continuons, envers et contre tout, à estimer Dieu digne de notre confiance et de notre amour, il s’engage formellement à déployer sa puissance et sa sagesse pour faire converger toutes choses pour notre bien.


Mise en page par Marianne Dubois

Carlo Brugnoli est disponible pour enseigner dans votre église, votre région. Cet enseignement est gratuitement à votre disposition en vidéo sur le site: www.carlobrugnoli.net

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(Romains 1.16)

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