Les noix de cajou

Les noix de cajou

Meilleur ami

Jésus est incontestablement mon meilleur Ami. Bien qu’invisible, Il est la personne avec qui je partage le plus de temps de qualité dans une journée.
Mon deuxième meilleur ami a longtemps été Benjamin, mon fils*.

Je ne sais pas si c’est normal pour un adulte d’être ainsi pote avec un enfant…? (avec ce que j’ai dit précédemment, on est plus à ça près!). Mais c’est comme ça, on aime passer du temps ensemble, aller à la piscine, se donner des coups de mains, parler de nos rêves, en avoir en commun, rire, regarder des dessins animés et faire les devoirs ensemble qui finissent souvent en pire déconne (surtout avec les cours d’allemand quand j’imite le chef de Gestapo mytho).

* A différents moments de vie, j’ai aussi vécu cela avec chacun de mes 4 enfants.

 

La porte de la chambre
Insidieusement, une petite distance s’est installée entre nous. Lui qui me disait tout a commencé à se lancer dans des projets perso sans m’en parler, à avoir des secrets.

Que se passe-t-il? Aïe, j’ai dû dire ou faire un truc qui l’a blessé sans m’en rendre compte?! Mais quand je lui demande, il me répond d’un air détaché :

– Tout va bien, t’inquiète…!

Quatre mots qui closent la conversation et me voilà sur le pas de la porte de sa vie privée. Je n’insiste pas, mais je crois bien qu’il a contracté l’adolescence et ça m’inquiète grave… C’est terrible, ça peut le rendre définitivement adulte! (genre à mettre des cravates, à me transmettre des salutations distinguées et à trouver ringard les batailles de coussins!?)…

Lorsque je m’en ouvre à sa maman, elle me dit :
- Mais voyons Alain, c’est normal, c’est le cycle de la vie, il te reviendra…

Pfff… je le savais déjà en fait, mais c’est trop nul qu’elle ait raison, alors je m’en fais une aussi.

Nouveau régime

Relativiser (don’t worry, easy man!), c’est ma nouvelle résolution, mais chaque fois que je décèle une ombre sur l’expression du visage de Benjamin, celle-ci passe immédiatement sur le mien. L’imaginer seul dans une épreuve quelle qu’elle soit me tord les entrailles (c’est un comble, c’est lui qui rentre dans l’adolescence, mais c’est moi qui fait la crise!). Je me glisse alors le plus naturellement possible dans le salon où ma femme se mate une émission pour filles totalement dénuée de bon sens. Je fais semblant de regarder un bout d’émission (mais je ne vais pas tenir longtemps car ça parle de bébés, de look, de se faire belle, de déco**… au secours!), puis discrètement (et surtout subtilement*”), j’essaie de lui soutirer quelques infos sur notre fils (je vous rappelle qu’elle sait tout!). Car, si je respecte sa distance, mon amour pour lui reste intact et je me sens proche de lui comme au premier jour.

Le soir, je frappe à la porte de sa chambre et, l’air de rien, je prends la température de sa journée, remarque son nouveau jeu d’ordi (oooooh trop cool, y a des épées laser!)… mais avant que ça ne ressemble à un interrogatoire de police, je prétexte une activité qui m’attend ailleurs en lui précisant bien que, s’il y a quoi que ce soit qui arrive, je suis dans le coin… et je vais ranger la cuisine (ma femme dirait plutôt que je déplace des objets au mauvais endroit).

*ni même, ne serait-ce un petit vaisseau de reconnaissance, ou une petite baston de bistro intergalactique! ça me dépasse!)

**mais oui, c’est possible!

 

Les noix de cajou
Benjamin aime les noix de cajou. C’est une espèce de noisette d’indiens des îles tellement chère, qu’à mon avis le type qui les ramène sous nos latitudes doit le faire à la nage. Lorsque tout le monde a déserté la maison et qu’il ne reste plus que moi, je cours vers ma petite cachette en-dessous des manteaux (mais ne le dites à personne!) où j’avais dissimulé le paquet de noix de cajou que j’avais acheté la veille. Je choisis le verre le plus mignon de la cuisine (ach, j’aurai dû mieux écouter l’émission de déco!) et le remplis du précieux ingrédient. Ensuite, j’ai beau savoir qu’il n’y a personne en la demeure, je regarde à gauche et à droite avant de rentrer dans la chambre de mon fils et dépose mon présent dans un coin discret de son bureau. Et ni vu ni connu, je m’en vais.

Je ne sais pas s’il réalisera que c’est une marque d’affection pour lui ou simplement se dira :
- Tiens? Des noix de cajou, trop bien!

Et qu’il les avalera aussi sec, sans réfléchir plus loin. Mais m’imaginer sa joie pour ce petit rien, comble la mienne.

La réponse

Mon petit ami me manque… Alors je vais voir Celui qui me reste.

En me baladant avec Dieu dans la forêt, je lui parle de tout cela (bah, de toute façon, il aurait fini par deviner)… Il ne me répond rien, et c’est alors moi qui devine que cette histoire fait écho en Lui. Il est Papa lui aussi, notre Papa.

En y repensant, je réalise que nos églises – notre monde est plein d’adolescents de tous âges – sont dans la même situation que moi et mon fils. Une grande majorité d’enfants qui, malgré leur titre de « croyants » ou de « personnes ouvertes » gardent leur distance. Du coup, j’ai un peu de peine pour Lui (c’est permis ça? Je veux dire, d’avoir de la peine pour Dieu?!)…

Ne nous sommes-nous pas souvent enfermés dans notre vie comme un ado dans sa chambre, (pré)occupés par nos activités, notre travail, nos amours, toutes ces stratégies si importantes à nos yeux, sans jamais réaliser que tout ça c’est souvent aussi virtuel qu’un jeu vidéo? Il ne nous restera pas grand chose (pour ne pas dire rien) de tout ça au moment de notre grand départ!!

Toc! Toc!

Il a fallu quelques balades en forêt, avant que je ne saisisse pleinement le sentiment du cœur de mon interlocuteur des bois. Un je ne sais quoi qui refuse la fatalité me poussant à retourner à frapper à la porte de la chambre de mon fils.

Ça a beau être mon garçon, cette fois au seuil de sa chambre, j’entends mon cœur battre la chamade encore plus fort que ma main sur sa porte. Avec beaucoup d’effort pour que ce soit le moins bizarrement possible, je lui explique ce que vous venez de lire et il m’écoute. On n’a pas pris de grandes résolutions, juste parlé…

Depuis on s’est maté plusieurs saisons d’une série qu’on kiffe tous les deux. Benjamin m’a montré ses dessins en cours (super doué le petit* gars!). Avec son grand frère on a décidé qu’on se ferait une soirée jeux vidéo, un super truc avec des graphismes de ouf (hein? Oui madame, une sorte de « déco », pourquoi…?!) et des combats (enfin!!)… Et cette semaine, accompagnés de quelques autres copains à nous, on va voir le dernier « Guerre des étoiles ». Tiens, c’est étrange : aucune fille n’a voulu venir avec nous (y paraît que pour elles, ça manque de bon sens…)?! Bref, on s’est rapproché.

Nos vies se réaménagent. Ça bouge tout le temps la vie, et ça peut faire peur. Mais, quelque part, il n’y a que quand on est mort que ça ne bouge plus. Parfois ça prend du temps, mais toutes les choses qui s’installent entre nous et nos proches peuvent être déplacés avec l’aide de Papa. C’est le Roi des déménageurs!!

*Euh… c’est moi le petit maintenant!

 

La chasse au trésor
Je pars à la découverte des noix de cajou que Dieu m’a laissées sur le bureau du quotidien de ma vie. Mais oui, vous les avez déjà remarquées vous aussi: ce sont ces petits riens insignifiants: ce rayon de soleil, ce furtif regard plein de considération, ce répit dans nos problèmes de santé, ce sms sympa, cette pause, ce sourire d’une inconnue, cette douce odeur de café du matin, (cette panne de télé inespérée quand c’est ta femme qui regarde), ce chant d’oiseau quand y a trop de silence, cette musique, ce manga trop cool, etc. Tous ces petits riens insignifiants qui nous rappellent qu’il fait bon vivre… et qu’on ne remarque que lorsqu’on en est privé. Je dirais même plus que… Ah? Ça a toqué à la porte de votre cœur là, non?!

Je crois bien que c’est Papa…

Bon, alors je vous laisse en cette fin d’année avec cet histoire qui très probablement vous concerne directement, c’est mon cadeau (ça m’a vraiment pris beaucoup de temps pour l’écrire…)

Je vous souhaite une bonne réconciliation (vous me raconterez)…!!

 

Quelques news de ouf

Youtube
Un grand événement pour l’atelier, voilà plus d’un an qu’on y travaille avec le coeur, les tripes (et un peu les mains aussi) à l’adaptation de la BD sans parole
https://www.youtube.com/watch?v=4JdQlSvh1NM&t=18s
Merci de prier pour que ça touche beaucoup de gens,
A partager autour de vous dans ce but!!

 

Visite en prison :
En arrivant, j’ai vu des gars méfiants qui n’ont pas envie qu’on leur raconte des salades, qui ont mangé des difficultés dans la vie, qui ont le cœur durci pour ne plus avoir mal.
Mais en partant, j’ai serré des mains fermes, fixé des regards sans détour. J’ai pris dans mes bras des gars émus aux yeux humides mais plissés par une joie réelle. Des gaillards touchés de savoir que Dieu tient à eux et qu’il existe pour leur avenir un espoir…

Légende de MI :
J’ai raconté plusieurs fois ce conte que j’ai reçu lors d’une balade en forêt.
Je suis impressionné du nombre de non-croyants, musulmans et même de chrétiens qui ont été touchés aux larmes… Il y a même eu des guérisons miraculeuses !!!

J’engage :
Une secretaire de direction, à temps partiel, 22.- CHF de l’heure.

Je loue :
2 chambres rénovées dans ma maison, avec salon, cuisine, salle de bain, et des amis (c’est une expérience à vivre!)
La petite    200.- CHF/mois
La grande  400.-CHF/mois

Goodies
Avez-vous bien reçu les goodies que vous avez commandés lors de la recherche de fonds pour la dernière BD? Merci de signaler s’il devait y avoir un oubli….

Programme vite fait :
Le week-end du 13 janvier, à PAU
je jouerai mon « papashow » dans une salle de spectacle.

Le week-end du 20, à Pontarlier
et avant dans les écoles (lycée) et je dédicacerais dans l’HyperU et en librairie.
http://www.auderset.com/news/le-papa-show-a-pontarlier

Le 3 février, je serai sur Fribourg.

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