"Mille fois pardon, je vous demande !" Et l’après ?

"Mille fois pardon, je vous demande !" Et l’après ?
Si tu ne pardonnes pas ton prochain, je ne te pardonnerai pas non plus (Matthieu 6-15). 


Le pardon a fait couler beaucoup d’encre et en fera malheureusement encore beaucoup couler. Ce même (et surtout) dans les milieux chrétiens.
Hé ! C’est très bien…de parler de pardon ! C’est le temps de la Grâce et le message de la Croix est le Pardon Divin.
Dans la Bible, le mot pardon (et préfixe) est utilisé en moyenne 145 fois.

Voici mes pensées ‘évangéliques’ sur le sujet, toutefois sans aucune prétention théologique.

Le pardon découle d’une faute et concerne tant l’offensé que l’offenseur.
Dans cette démarche d’absolution (l’offensé), et celle de demande d’acquittement (l’offenseur), il y a les adeptes de l’obéissance à La Lettre qui comptent les ‘7 x 77 fois’…
Ne faudrait-il pas voir dans cette proposition de ‘comptage’ l’acceptation de la présence du ‘Chiffre Divin’ qui prône le Pardon absolu, dans toute Sa Dimension, sans aucun inventaire ni recensement…à l’infini ?

Seulement, si nous tendons à ressembler au Christ nous ne sommes ni Lui, ni Dieu.

Donc, pour utiliser une métaphore chère aux internautes : effacer un document (ou autre) de notre " PC " ôte toute trace de celui-ci, mais reste gravé toutefois sur le disque dur.
Ainsi tout être Humain, même né de nouveau, occulte de sa mémoire, après un pardon (honnête), la faute de son prochain, mais le cerveau reste ce qu’il a été créé : une magnifique machine aux méandres insoupçonnables de souvenirs, y compris les oubliés (pardonnés) !

Le pardon ‘total’ résulte aussi du fait que l’offensé accepte le pardon de l’offenseur. Jésus, sur la croix, a pardonné à tous les pécheurs. Mais un des brigands n’a pas reçu ce pardon car il ne l’a pas accepté…ni même demandé ! (Et aujourd’hui ?)

Nous, les Humains, conservons (involontairement ?) souvent des traces des blessures infligées. Nous les nommerons ‘stigmates’ ou ‘cicatrices’. Ce sont des marques durables sur la peau, laissées par une blessure ou une plaie après la guérison.
Les marques des cinq plaies faites par la crucifixion, sur le corps de Jésus, se retrouvent en Luc 24/40 : " Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds ". Ce sont aussi des traces psychiques témoignant d'une grande souffrance morale (les cicatrices de l'âme, du cœur).

Le chrétien est nécessairement armé pour le traitement des ‘cicatrices’ mais les soins en sont délicats et font appel à beaucoup d’Amour. Le pardon est d’ailleurs fondamental dans l’Amour vécu en collectivité (même à deux !).

N’oublions surtout pas les offenseurs qui souffrent de ‘stigmac’ (litt. stigmates, cicatrices), traces indélébiles et honteuses que laisse dans le coupable une faute morale.

La cicatrisation pour le chrétien est la restauration, de l’âme et de l’esprit, après la demande et l’acceptation du Pardon.

Tout comme Jésus qui ne cache pas ses cicatrices à Thomas et lui dit en Jean 20:27: " Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois. ", n’ayons point de remords à notifier à notre offenseur qu’il nous a profondément blessé pour qu’il en prenne pleinement conscience! N’est-ce pas là le B.A.- BA de la restauration ?

Je vous livre un texte gentillet tiré du mur de CixiTseuhi ( Membre du Top ) qui est imagé mais au demeurant très expressif :

 " Il était une fois un petit garçon terriblement entêté, qui se mettait constamment dans des rages folles, brisant tout autour de lui. Un jour, son père le prit par la main et le conduisit jusqu'à la clôture située au fond de leur jardin:
- A partir d’aujourd’hui, chaque fois que tu piqueras une colère à la maison, enfonce un clou dans la clôture. Comme ça, au bout d’un certain temps, tu verras combien de fois tu te seras emporté. D' accord ?
" Pourquoi pas ? se dit l’enfant. Je vais essayer ". Et désormais, à chaque colère, il allait planter un clou dans la clôture. Jusqu'au jour où il fut horrifié de voir tant de clous dans la palissade. Son père lui dit :
- Tu vois ? Il faut que tu apprennes à te dominer. Si tu arrives à ne pas sortir de tes gonds pendant toute une journée, tu pourras retirer l’un des clous de la clôture.
" Si je me mets en colère une seule fois, il faut que je plante un clou, mais, pour en arracher un seul, je dois me maîtriser toute une journée ! C’est vraiment trop difficile ! " se dit le petit garçon. Au début, il eut énormément de mal, mais il persévéra, et le jour où il ôta le dernier clou de la palissade, il comprit soudain qu'il avait appris à se maîtriser. Tout joyeux, il alla trouver son père :
- Papa, viens voir. Il n'y a plus de clous dans la clôture, et je ne me mets plus en colère!
Le père accompagna son fils au fond du jardin et lui dit d’un ton plein de gravité :
- Ecoute, mon garçon, tous les clous ont été arrachés de la clôture, mais les trous y resteront à jamais. Chaque fois que tu te mets en colère contre tes parents, cela leur perce un trou dans le coeur. Quand le clou est enlevé, tu peux demander pardon, mais tu ne pourras jamais faire disparaître le trou."


Ce texte est imagé ? La dernière phrase est malheureusement souvent réelle !
Certes, nous n’avons pas une tête en bois (bien que !) ni un cœur de pierre (bien que !).
Mais les blessures sont plus instantanées que le pardon. La guérison et la restauration peuvent demander plus de temps à l’offensé que ce que l’offenseur présume : " Oh, je lui ai demandé pardon, maintenant c’est fini ! "

Pour l’offenseur
 : Demander pardon, c’est bien, mais demander à l’offensé de nous pardonner c’est encore mieux !

Un accablé peut apporter une valise pleine de ses soucis au pied de la croix,  mais encore doit-il la vider avant de repartir, soulagé, sur le chemin de la vie.
Aussi, que celui qui a blessé son prochain ne s’en éloigne pas, fort du pardon obtenu, vers une vie de ‘récidiviste’ !
N’oublions pas : Actes 8:22 « Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton coeur te soit pardonnée, s`il est possible. »

Pour l’offensé : Pardonnons donc, soit, mais veillons à nos paroles, faits et gestes, regards et pensées. Les occasions seront déjà moins nombreuses de devoir pardonner ou accepter un pardon pour une offense que nous aurions nous-même engendrée.

Et si nous modulions la spirale du pardon ! ?

En veillant à notre comportement envers notre prochain ! Offenseur comme Offensé ! Car avouons-le, l’offensé n’est pas toujours sans tâche.
Et à ceux qui veulent toujours pardonner bibliquement, presque comme des ‘Saints’…
s’ils faisaient-leur Romains 14/13 : " Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; mais pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d`achoppement ou une occasion de chute ".
Et / ou Romains 13/9 : "  En effet, les commandements: Tu ne commettras point d`adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu`il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. "
Et bien d’autres versets encore sur l’Amour !

Il est écrit en Matthieu 6:14/15 " Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. "
Mais aussi :" Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne une pierre d`achoppement pour les faibles. " 1 Corinthiens 8:9


En final, souvenons-nous de :
- Matthieu 25/40 : " Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l`un de ces plus petits de mes frères, c`est à moi que vous les avez faites "
- Matthieu 25:45
" Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n`avez pas fait ces choses à l`un de ces plus petits, c`est à moi que vous ne les avez pas faites "
S’agit-il aussi - dans ces 2 textes - du pardon et des offenses ? A méditer.

Pardonner c’est blanchir, mais c’est aussi justifier. Sur ce verbe, cette action, il faudrait une autre réflexion qui analyserait le discernement, la compréhension, la supputation et l’esprit de ce qui peut n’être qu’une inconvenance de l’offenseur ou une incompréhension de l’offensé susceptible (Friction / Miséricorde)!


Ce nonobstant : Mille pardons.

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11 commentaires
  • Sir Thomas Ulrich Il y a 10 années, 2 mois

    Amen!
  • FB.alain.dumont Il y a 14 années

    Ici, je parle par expérience à la foi vécue et à la fois suite à des aides spirituelles. Pardonner est souvent une chose facile à dire. Mais quand à le faire réellement, cela s'avère pratiquement impossible dans certains cas. Ai,nsi, il y a des blessures tellement graves, qu'il est pratiquement pour un être humain d'obéir par lui-même au Seigneur. Ainsi, lorsqu'on le fait, on prend tout sur soit même et, ainsi le pardon ne devient plus une délivrance mais un tourment. Voici le procédé que j'ai expérimenté et que j'ai appliqué, par la suite à d'autres: avec un ou deux frères ou soeurs connaissant ce genre de problèmes, exposer la situation. Prier et demander l'intervention du Seigneur pour accorder la force de pardonner. Que les personnes présentes lors de la confession intercèdent auprès du Seigneur pour que la personne à qui une offense grave a été réalisée reçoive la force et, parfois, la volonté de pardonner. Dans des cas de ce genre, si le blesssé est vraiment sincère, il reçoit l'aide puissante du Seigneur. Je sais cepêndant qu'il faudra, parfois, renouveler ce genre d'intervention à plusieurs reprise car une blessure profonde n'est pas toujours guérie d'un instant à l'autre, surtout qu'il arrive que des démons s'en mèle. Mais Gloire soit rendue à notre Seigneur qui intervient toujours si on veut faire fermement sa volonté.
  • Sunshine Il y a 14 années

    La parole de Dieu est claire elle dit si vous ne pardonnez pas . Vous ne serez pas pardonner. Alors la personne qui ne pardonne pas reste avec son non pardon. Et je pense que c'est fort payé car les portes du ciel ne lui seront point ouvertes de cette manière. Comme nous le dit si bien le texte. Les clous sont plantés , le pardon les enlèves mais les cicatrices demeurent. Sunshine. Canada. xxx
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