Moi au moins, je n'ai pas désobéi

Moi au moins, je n'ai pas désobéi

« Moi au moins, si je suis en couple mixte, c’est parce que je me suis convertie mariée. On ne peut rien me reprocher. »

Je reconnais que j’ai eu cette pensée. Elle était pleine de jugements sous-jacents envers les autres femmes. Pleine aussi d’orgueil d’y être pour quelque chose dans ma conversion, de me croire irréprochable.
Mon orgueil en a pris un coup le jour où j’ai réalisé que j’étais dans une situation où le divorce semblait envisagé comme une issue acceptable à la guerre dans le couple. « Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. » (1 Corinthiens 7.15). Autrement dit, si mon mari en a assez de moi et qu’il veuille divorcer, cela risque vraiment de se réaliser car, n’obéissant pas à ce Dieu qu’il ne connait pas, il lui manquera une motivation forte pour tenter de sauver notre couple. Et comme tout divorce, celui-ci déplairait à Dieu.
J’ai donc la responsabilité de ne pas pousser mon mari à prendre la douloureuse décision de divorcer. Je dois, plus encore qu’une autre, apprendre la sobriété.

 

La femme chrétienne qui épouse un non-chrétien sait généralement qu’elle va au-devant de difficultés. Elle a conscience de pécher en s’alliant à un incrédule (elle attache un incrédule au corps de Christ). Et sait qu’elle expose son mari à prendre position contre elle, contre Dieu, et finalement à divorcer pour cette raison. Elle sera donc souvent attentive à rester mesurée puisqu’elle est au courant dès le début qu’il y a un risque de divergence. Si elle a connu avant le mariage les joies d’une vie d’église, elle sait qu’en se mariant à un non-chrétien, elle devra probablement consentir à certains renoncements.

 

Mais mon histoire est toute différente. Ne venant pas d’un milieu chrétien, j’ai découvert la foi, la vie d’église, la famille de Dieu, les services dont j’étais capable. Dans cette dynamique de découverte, j’ai certainement fait preuve d’un enthousiasme excessif, croyant que tous mes proches allaient me suivre. J’ai commencé très tôt à saouler mon mari. Il m’a fallu du temps pour découvrir et intégrer l’avertissement de Pierre : « Femmes, soyez de même soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes » (1 Pierre 3.1).


Je n’ai pas pris non plus la mesure du changement qui s’était opéré en moi à ma conversion, transformant radicalement la femme de mon mari. Je reconnais aujourd’hui que l’homme dont l’épouse se convertit est en droit d’être surpris et de trouver le changement décevant. Il y a quantité d’endroits où ils n’iront plus d’un même élan, quantité de choses qu’ils ne feront plus d’un même cœur, quantité de paroles qu’ils ne diront plus sans arrière-pensées, quantité de perspectives qui ne seront plus les mêmes. Le choc est sérieux : ce n’est plus l’épouse qu’il avait choisie ! Là encore, si elle manque de mesure, la femme chrétienne peut devenir étrangère à son mari et l’amener à du rejet.

 

Alors vraiment, il n’y a pas de quoi se vanter d’avoir été sauvée après le mariage. Le salut est toujours une grâce, à quelque moment que cela se passe. C’est Dieu qui choisit le moment pour se révéler et il a ses raisons que bien souvent nous ignorons. A nous de faire bon usage de la grâce afin que nul autour de nous n’en prenne prétexte pour s’éloigner de Dieu.

 

 

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