Mon ami Serge

Mon ami Serge

J’aimerais vous parler d’un bon ami, aujourd’hui dans la gloire, que j’eus l’occasion de rencontrer au tout début de notre ministère pastoral.

Il s’appelait Serge.

Rachel et moi, travaillions alors dans une ferme de réinsertion pour hommes toxicomanes ou alcooliques, située en France dans le sud de l’Alsace.

J’étais éducateur et travaillais avec ces hommes, à la coupe et la livraison de bois de chauffage.

Quand mes journées étaient terminées, mon épouse et moi étions aussi responsables d’un projet d’implantation d’une nouvelle église au sein d’une petite ville non loin de là.

C’est dans le cadre de ce service pastoral, que je fus un jour contacté par mon pasteur responsable de stage, afin de rendre visite à un croyant qui me fut décrit comme vivant reclus dans sa chambre, à cause de la maladie. Il vivait avec sa mère qui prenait soin de lui, et souffrait en permanence… Mon rôle était donc de lui rendre visite afin de “l’encourager et de lui remonter le moral”.

J’étais, à l’époque, encore jeune et peu expérimenté. Je me demandais avec perplexité en me rendant à ce rendez-vous, comment j’allais pouvoir aider une telle personne atteinte d’une maladie chronique, moi qui n’avais jamais encore à l’époque, souffert de rien de vraiment grave…

Je frappai donc à la porte avec une certaine appréhension, ne sachant trop comment cette visite allait se passer.

Une dame aux cheveux blancs m’ouvrit et m’accueillit très chaleureusement. Ils étaient d’une famille de “gens du voyage” sédentarisés depuis quelques années et n’avaient rien perdu de leur légendaire sens de l’accueil.

Après avoir parlé un peu avec la maman, je fus introduit dans la chambre où Serge vivait. Le choc que j’eus en le voyant pour la première fois et l’impression qui s’en dégagea en moi me marqua profondément.

Serge souffrait de myopathie, cette maladie qui dévore peu à peu chacun des muscles du corps, inexorablement, sans espoir de guérison.

Serge vivait assis dans une chaise roulante et quand il devait se coucher pour la nuit, ne respirait qu’à l’aide d’une machine qui lui apportait l’oxygène dont il avait besoin.

Sa vie était murée, limitée à cette pièce toute petite, encombrée d’un lit médical, de machines bruyantes et d’un bureau, avec un ordinateur…

Qu’allais-je bien pouvoir lui dire ? Comment pourrais-je honnêtement l’encourager, moi qui jouissais d’une bonne santé, me déplaçais librement et voyageais autant que cela me plaisait?

Notre conversation débuta bien banalement, puis Serge prit la peine de m’expliquer son cheminement de foi avec son Dieu face à la maladie.

Au début, et pendant des années, il n’accepta pas sa maladie. Il décida alors de résister et de se battre contre elle.

Il alla à toutes les missions d’évangélisations qui se tenaient un peu partout en France pour recevoir l’imposition des mains ou l’onction d’huile. Serge croyait fermement que Dieu guérit encore aujourd’hui, il avait foi que Dieu avait le pouvoir de le délivrer de son affection. Mais après toutes ces visites, sa situation ne s’améliora pas.

Il décida donc, avec l’aide de sa maman, d’aller plus loin et de rencontrer les plus grands ministères de guérison qu’il y avait à cette époque, tels que: “Reinhard Bonnke" d’Allemagne, ou “David Yonggi Cho” de Corée du Sud… pour ne citer qu’eux. Il assista à leurs missions, de nombreuses personnes furent miraculeusement guéries devant lui, mais quand venait son tour… rien ne se produisait.

S’en suivit, après des années d’efforts semblables, une profonde dépression et même, une colère contre Dieu qu’il me confessa avec la plus grande franchise.

“Pourquoi guéris-tu les autres, et pas moi, Seigneur? “Ai-je un péché caché ?” “M’aimes-tu moins que les autres”, “pourquoi me laisses-tu comme cela dans la souffrance?” …telles étaient quelques-unes des questions que Serge posait quotidiennement à Dieu, jusqu’au jour où le Seigneur lui répondit.

C’est alors que se produisit une véritable révolution dans sa vie et sa théologie personnelle.

Le Seigneur lui répondit à peu près ceci: “C’est ainsi, avec ta maladie que je te veux. C’est de cette façon que Je désire que tu me serves et c’est au travers de ce corps diminué que je me glorifierai”. Le Seigneur lui confirma tout à nouveau son amour pour lui et le fait qu’Il était tous les jours à ses côtés, mais de guérison il n’était pas question. Il semblait que le plan de Dieu pour lui était tout autre…

L’histoire de Serge ne s’arrête pas là et, Dieu voulant, je vous en conterai la suite dans mon prochain article.

Mais je peux déjà vous dire que cette réponse pour le moins surprenante du Seigneur, lui apporta enfin la paix et le repos de l’âme après lesquels il soupirait depuis si longtemps. Serge entama alors une dernière partie de vie incroyable, qui suscita la foi et la joie tout autour de lui et transforma le coeur de nombreuses personnes.

Comment cela est-il possible ?

Peut-être vous sentez-vous un peu dans la situation de Serge: Inutiles, limités, coincés par de tels problème ou maladie ?

Peut-être vous demandez-vous quotidiennement: “Quel est le plan de Dieu pour ma vie ? Oui, Il guérit encore aujourd’hui, mais se pourrait-il que Son plan pour moi soit différent ?”

Comment accueillons-nous nos limitations physiques ou autres ? Nous volent-elles notre joie en Christ ?

Comment comprenez-vous ce passage de l’Ecriture:

“Trois fois j'ai prié le Seigneur de l'éloigner de moi, et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort.”     2 Corinthiens 12:8-10   ?

A bientôt le plaisir de lire vos commentaires !

 

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(Romains 1.16)

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