Ne me volez pas mon deuil!

Ne me volez pas mon deuil!
J’ai perdu le bébé que j’attendais… Un petit garçon… Non, ce n’était pas une fausse couche mais une mort in utero.

Le gynéco s’est aperçu de la mort fœtale à 17 semaines de grossesse. Il est important pour moi de poser les bons mots pour tous ceux qui ont voulu minimiser ma peine, ceux qui ont voulu " me voler mon deuil ! ".

Ce qui m’a fait le plus de mal après le décès, je crois que c’est la non reconnaissance de l’existence de cet enfant, par mes proches.

En raison de la banalisation de l’interruption volontaire de grossesse, on ne considère pas les embryons ou les fœtus comme des êtres vivants mais comme des " non événements ! ".

La première remarque que l’on m’a fait, pour certainement me " soulager ", c’est : " il ne t’a jamais dit « Maman » ! " Ceci par une brave chrétienne rencontrée au magasin…

La suite n’a pas été mieux : " Les femmes de TON âge perdent leurs bébés à 40%…! " (Comme si ça pouvait m’encourager… moi qui ai juste 39 ans ! Pas si vieille non ?) Dit par quelqu’un de proche.

Que de paroles blessantes : " Tourne la page… arrête de pleurer, tu vas me faire pleurer…! " Alors que je venais juste d’accoucher.

Durant cette période, sans cesse, je pensais à cette parole dans Matthieu 25:43 "J’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli. J’étais nu, et vous ne m’avez pas donné de vêtements. J’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité."

J’étais en colère contre les proches qui n’ont justement rien fait…! Pas une parole, un geste, ceux qui se sont contentés de dire… je prierai pour elle !

Ce que je remarque dans les versets de Matthieu, c’est le côté pratique : la vie chrétienne ne se contente pas d’aimer en paroles, cela passe par les actes !
Ce n’est pas une maladie contagieuse ce qui m’est arrivé ! Mon enfant, blotti dans mon ventre s’est arrêté de vivre car le placenta ne s’est pas développé normalement. Peu de gens m’ont demandé la cause du décès.

Je me souviens aussi de cette carte reçue d’un proche, on aurait dit une prédication… Il aurait mieux valu qu’il n’écrive rien !
" J’ai beaucoup pensé à toi, mais je n’ai pas osé te déranger " m’a-t-on dit
" Il fallait me déranger ! " Ai-je rétorqué !

Sous prétexte que l’on ne sait pas quoi faire… on ne fait rien !!!
N’est-ce pas le rôle des chrétiens (Petits Christ) de consoler, tendre la main ?
J’ai apprécié le coup de fil de quelqu’un qui a peu parlé, et qui m’a écoutée.

Je ne vous raconte pas tout… Mais ce qui m’a le plus surpris c’est ma sœur, non-chrétienne, qui ne m’a pas lâchée. Elle m’a parlée, m’a écoutée et un soir alors que ça n’allait vraiment pas elle était prête à venir de loin pour me consoler.

Ce serait injuste de ne pas dire tous les témoignages d’affection reçus des quatre coins du monde, et même de personnes que je ne connaissais pas.
La famille de Dieu est grande !
Une dame chère à mon cœur, a pris le temps de me téléphoner, de m’écouter pleurer. Suite à l’accouchement, elle m’a invitée chez elle, m’a installée sur son canapé, m’a mis une couverture, s’est assise près de moi, m’a tenue la main… Elle a tout fait pour me changer les idées.

J’ai remarqué ceci : celles qui ont vécu la perte d’un enfant m’ont réellement comprise.
Non, ce précieux bébé que j’attendais, n’était pas un amas de peau et de cartilage… comme m’a dit maladroitement une infirmière.
Jérémie 1:5 " Avant de te former dans le ventre de ta mère, je te connaissais… "

Mon petit Ange est auprès de Dieu, non, il n’était pas un " accident ".
Il était connu de Dieu. Je n’ai pas eu le privilège de le serrer contre moi car le Seigneur l’a voulu auprès de lui.

Après avoir exprimé ma colère contre Dieu, Il m’a consolée, restaurée, apaisée. Même si je ne comprends pas tout, j’ai foi que je retrouverai mon enfant au ciel, c’est ma seule espérance.

Je voudrais qu’au travers de ce récit nous puissions apprendre à devenir compatissants comme notre Maître. Et la prochaine fois que nous aurons à notre connaissance qu’un proche souffre ou est dans la peine, nous trouvions les mots ou les gestes qui réconfortent. Attention aux mots qui peuvent être comme des couteaux...

 FG

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4 commentaires
  • Leila Il y a 6 années, 1 mois

    Il m‘est arrivé la même chose: au contrôle gynécologique à 17 semaines de grossesse on a découvert que mon bébé était mort... Il n‘avait plus grandit depuis le dernier contrôle et était donc déjà mort depuis 3-4 semaines. Mon placenta était aussi mal formé. Comme je comprends ta souffrance ! C’est un deuil qu’on vit de manière très intense et dans son corps: le manque est aussi physique quand l‘enfant est retiré. Je me suis sentie très entourée au début par plein de messages et pensées, mais après quelques semaines, tout cela s‘arrête et on reste seul dans la tristesse. Ce qui est le plus dur à vivre pour moi c’est de ne pas savoir exactement pourquoi et quand mon enfant est mort. J’ai encore plein de questions mais je n’ai pas réussi à les poser lors de mes rendez-vous médicaux et je n’en ai plus maintenant. Meci pour ton partage ! J‘espère que tu as pu être consolée.
  • DOLAM Il y a 9 années

    Ôoooooooooooo....amen.!! Il est bon de lire de tels textes,car tout ce qui y est exprimé c'est si vrai..si vrai.!!! Surtout quant aux indifferences des 'chrétien' et des fuites de grands nombre,des paroles qui vous cassent plus que l'épreuve en elle.même.Car celle.ci,our une maman..le papa..la mamie..est terrible.! Nous l'avons vécue à 1 h de la naissance,au sein de cette sale maladie qui touchait en même temps le futur papa...Tragédie sans nom.! Dieu nous aide depuis ,bien sûr, mais avons fuit un certain l'univers chrétien aux mains glacées ',ceux 'du monde' sachant nous entourer de chaleureuses accolades. ... Merci au TOP de diffuser cette page au nom de tous les parents et maman concernées..C'est la pire des épreuves pour une femme..qui aime.!!! Dieu vous bénisse et soit cette douce main chaleureuse qui pause Son baume qui guérit,qui restauré,qui aime...amen..
  • parade Il y a 16 années, 4 mois

    Merci! encore une fois, j"apprécie les personnes qui ont "une grande compassion pour ceux qui ont subi de tristes histoires! Oui,il faut faire attention à  nos paroles ,soit que l"on bénisse ou que l"on fasse le contraire! Je préfère "réfléchir avant de parler! Parade!
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