Paratonnerre

Dans un "coron" du nord, un jour d'orage, j'ai vu tomber la foudre. Le nez collé à la vitre de la fenêtre, je regardais au dehors la pluie crépiter. Tout à coup, la foudre tomba : elle descendait, rapide, gonflée de menaces, frapperait-elle une maison, un troupeau dans les champs, un ouvrier à l'abri sous un arbre ? Ce phénomène étrange, ahurissant : la foudre, capturée et désarmée. Soudain, en effet, sa trajectoire dévia presque à l'angle droit, cette sphère de feu s'étira, s'allongea, comme happée par une force invisible jusqu'à venir frapper dans un bruit métallique le paratonnerre d'une école. Toujours fulgurante, mais pourtant maîtrisée, un instant encore, la foudre suivit le conduit extérieur pour aller se perdre en terre, neutralisée, absolument vaincue. Le paratonnerre, l'attirant à lui, avait écarté la menace. Alors que je regardais ce paratonnerre, dressé au-dessus des cites, protecteur d'un tout petit peuple d'hommes, de femmes et d'enfants, je pensais à cette prophétie d'Ésaïe 53 sur Jésus "Serviteur de l'Eternel", expiateur de nos péchés qui à la croix, s'offrit et porta notre condamnation : "Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui".
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