"Pleurez avec ceux qui pleurent" (Romains 12:15b)

Je me souviens d’un évènement dans notre ministère pastoral où, bien qu’encore très jeunes dans le service et manquant d’expérience, mon épouse et moi fîmes face à une situation d’une douleur extrême, qui frappa des croyants de l’assemblée.

 

Au moment des fêtes de fin d’année, un nourrisson venait d’être repris par le Seigneur d’une façon soudaine dans l’une des familles de l’église. Nous étions désemparés et ne savions que dire, ni que faire face à cette tragédie. 

 

En tant que bergers du troupeau, nous voulions rendre visite à nos amis. Leur dire combien nous les aimions, combien nous étions brisés nous aussi, par le drame qui les atteignait. 

 

Mais une question revenait constamment à notre esprit: Comment le dire? Quels mots pourraient avoir une quelconque influence apaisante sur leur détresse ? Comment ne pas sembler superficiels ? Comment ne pas répéter des phrases «toutes faites», «passe-partout»,  à l’allure «pseudo-spirituelle» mais qui ne leur seraient d’aucun secours? 

 

Cette famille avait bien plus d’années de marche avec Jésus que nous, que dire à ceux qui avaient fidèlement servi le Seigneur et qui traversaient une telle vallée de souffrances ?

 

Vous êtes-vous déjà retrouvés dans cette position ?  

 

Combien il est difficile d’être des consolateurs utiles pour ceux qui vivent une immense douleur !

 

Nous avons sonné à leur porte tremblants. Une fois entrés, devant leurs larmes et l’indescriptible douleur, une seule chose nous vint naturellement: Pleurer avec eux. 

 

Mes prédications n’étaient d’aucun secours ! Il nous apparut à Rachel et moi que la meilleure façon de répondre à la détresse de nos amis, n’était pas de leur dire des choses qu’ils savaient déjà, pas à ce moment là, mais simplement de laisser s’exprimer la vérité de notre affection pour eux. 

 

Jésus pleura devant le tombeau de Lazare alors même qu’il savait qu’il le ramènerait à la vie, pourquoi ? Pour partager son humanité avec Marthe et Marie qui exprimaient leur détresse. Parce qu’il les aimait et ressentait leur douleur comme étant la sienne propre.  

 

Notre sauveur ne cherchait pas à paraître autre que celui qu’il était vraiment: «un homme de douleur, habitué à la souffrance» (Esaïe 53:3).

 

Il n’eut pas peur de le faire en public, de risquer les critiques ou les moqueries, car à cet instant, seule comptait la douleur partagée avec ses biens aimés et rien d’autre.

 

C’est peut-être là, la seule vraie théologie à avoir devant la souffrance. 

 

Savoir nous taire quand nous ne savons que dire, quand la douleur est trop grande, et laisser nos émotions s’exprimer sans crainte, ni souci de ce que d’autres pourraient penser.

 

Apprenons aussi à simplement écouter !

A propos de ses «amis» qui l'assommèrent de paroles, Job déclara ceci: 

«Vous êtes des médecins incompétents. Ah! Si vous gardiez le silence! Alors vous seriez sages.» (Job 13:4-5) «Vous êtes tous de bien piètres consolateurs! Quand donc cesserez-vous de parler pour du vent?» (16:2).

Le livre des proverbes ne dit-il pas: «Même l’insensé quand il se tait passe pour un sage» ? (Proverbes 17:28)...

Ceux qui souffrent n’ont le plus souvent nul besoin de discours spirituels, mais de présence à leurs côtés, d’écoute et de gestes d’attention pratiques.

 

A de nombreuses reprises dans les évangiles, nous lisons que Jésus fut «ému de compassion» pour ceux et celles qui souffraient autour de lui. 

 

Il les vit errer sans berger, avoir faim, avoir besoin de guérison, ou encore de retrouver un être aimé... A chaque fois, c’est par une réponse concrète à leur besoin qu’il leur prouva sa compassion.

 

Souvenons-nous de ce que dit l’apôtre Jacques:

 

«Si quelqu'un d'entre vous pense être religieux, et il ne tient point en bride sa langue, mais séduit son cœur, la religion d'un tel homme [est] vaine. La religion pure et sans tache envers [notre] Dieu et [notre] Père, c'est de visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et de se conserver pur des souillures de ce monde.» (Jacques 1:26-27)

Ecoutons aussi le psalmiste: «J’espère un geste de sympathie en ma faveur, mais mon attente est vaine, quelqu'un qui me console, mais je n’en trouve pas.» (Psaume 69:21b)

De l’amour en action vaut mieux qu’un long discours! 

Si Dieu vous place sur le chemin d’un croyant dans la douleur, d’un inconverti dans la détresse, ne craignez pas de ne pas pouvoir répondre à tous les «pourquoi ?»

Résistez à l'impression de devoir vous lancer dans un grand discours sur la souffrance humaine afin de «défendre» Dieu.  Le Seigneur saura s’occuper Lui-même de Sa gloire dans leur vie ! Il saura prendre soin de leur douleur, n’est-il pas votre Consolateur ?

Demandez-vous plutôt ce que vous pourriez faire pour eux ?

Soyons humains, tout simplement. Restons proches. Partageons leur peine, écoutons avec retenue et humilité, regardons comment aider, prions pour eux et quand cela est possible, avec eux !

Ils verront ainsi que Jésus les aime.

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !


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20 commentaires
  • touareg82 Il y a 10 années, 10 mois

    très instructif, merci!
  • manujr2 Il y a 11 années

    J'ai vecu moi aussi ces moments ou tu attend du reconfort rien.il faut vivre sa pour comprendre .merci pour l enseignement soyez benis.amen
  • lucie59 Il y a 11 années, 9 mois

    merci pour ce message, il est en effet si difficile de se trouver devant de grandes souffrances, que bien trop souvent, nous nous enlisons dans des discours creux en voulant soutenir l'autre...alors que nous devrions être là tout simplement
  • touareg82 Il y a 11 années, 9 mois

    Merci cher frère Eric-Vincent pour ces encourragements de base et très vraies, que Dieu vous bénisse!
  • M@lou Petit Coeur Mariée Il y a 11 années, 9 mois

    Merci Eric pour ce message. L'attitude en générale face au deuil et la fuite, les amis ne save pas quoi dire ou quoi faire,on se retrouve seule malgré nous, sais la triste réalité. Quand dans fond tous se que l'on désire et d'être écouté, et d'être entouré, bien sur on a tendance a se retiré des gens qui nous entoure, mais dans le fond de notre coeur on chercher une épaule pour pleuré,et personne n'arrive a décodé notre détresse. Alors les gens qui nous entoure dise si tu a besoin je suis la, au lieu de resté la simplement. La personne qui est en deuil se sens abondonner plus souvent qu'autrement,je sais de quoi je parle car je le vie moi même, sais la triste réalité on dois se reconstruire sois même et souvent allez chercher de l'aide auprès de gens qui vive la même chose. Merci a mes frères et soeurs du Top Chrétien de nous avoir soutenu dans la prière je vous aime. Que Dieu vous bénisse. La richesse procure un grand nombre d'amis, mais le pauvre est séparé de son ami. Proverbes 19:4
  • DAN73 Il y a 11 années, 9 mois

    bien souvent ceux qui se réjouissent "n'aiment" pas entendre pleurer ceux qui pleurent..puisse le Seigneur Jésus nous faire grâce et nous donner des coeurs qui aiment tant dans la souffrance que dans la joie!!
  • welcome3 Il y a 11 années, 9 mois

    merci pour ce message,car il arrive très souvent que nous ne sachions quoi dire à un frère, une amie... affligé. Je viens de comprendre que la compassion, la présence, les gestes d'affection parlent plus que les paroles . Que la gloire soit rendue à Dieu!
  • aukan Il y a 11 années, 9 mois

    merci pour cette parole!!
  • parade Il y a 11 années, 9 mois

    D"accord sur toute la ligne Serviteur Éric ! Soyez bénis ardemment !
    • Sharmion Il y a 10 années, 6 mois

      Coucou maylie, SVP, prenez le temps de regarder ma réponse sous le commentaire de jeanoval....c'était destiné à vous; mais c'est fini autrement.
  • Elisabeth Dugas Équipier du Top Il y a 11 années, 9 mois

    Très juste. Merci Eric.
  • Norma Il y a 11 années, 10 mois

    Bien souvent les paroles sont inutiles, alors qu'un seul regard peut tout exprimer, et ainsi, donner des réponses.
    • Sharmion Il y a 10 années, 6 mois

      Génial cette idée. Je vais essayer. Merci bcp. Je suis entièrement d'accord avec vous...Eveline a beaucoup de bon sens! Et, probablement je serai plus précautionneuse si les évènements se présentent comme ça la prochaine fois. Mais je vais plaidoyer cette journée particulière....mon chien trouve souvent les choses à ne pas manger dans ses promenades nocturnes; ce n'est pas la première fois que cela arrive. Je suis éleveuse des 4 pattes depuis des années....une promenade me donne des indices; soit il est comme d'habitude, ou léthargique qui impose une visite véto, éventuellement, si les choses n'améliorent pas. Et pour le tennis, comme j'ai dit à Eveline, il n'y avait pas de remplaçante???? Moi, j'ai une tendance à penser, que ce sont des choses qui arrivent, justement, quand on est trop occupé, et comme Eveline dit, savoir comment rester tranquille sera le grand bienvenu.
  • Esteban81 Il y a 11 années, 10 mois

    Amen
  • santification Il y a 11 années, 10 mois

    Très riche les parole,qui fortifies,dans les moments de peines on a besoin de secours ,et non de parole vaine soyez benis.
  • Va-Laine7 Il y a 11 années, 10 mois

    Wow, c'est trop vrai. Je rends gloire a Dieu pour cet enseignement plus que vrai. Que le Seigneur nous pardonne les fois ou en voulant consoler a tout prix, nous avons agi comme des insenses. Merci beaucoup, je suis tres edifiee. Que le Seigneur vous benisse et vous inspire d'avantage.
  • nickyr Il y a 11 années, 10 mois

    Je l'ai vécu cette expérience auprès d'une famille chrétienne qui a perdu leur jeune soeur dernièrement. Je reconnais que je n'étais d'aucun secours pour eux, mais j'ai partagé leur peine en étant présente et j'ai demandé à Dieu de consoler cette famille dans cette grande douleur, et Il l'a fait. J 'ai réalisé que même dans la douleur Il est là.
  • Laurence Il y a 11 années, 10 mois

    Oui c'est tellement vrai. Nous sommes certainement nombreux à l'avoir déjà expérimenté soit en donnant, soit en recevant cette consolation silencieuse à travers laquelle notre prochain peut exprimer toute sa douleur. C'est aussi une merveilleuse manière de partager l'amour de Jésus si nous pouvons prendre cette personne dans nos bras et l'entourer au mieux de la compassion divine Merci pour votre témoignage..
  • lydinine Il y a 11 années, 10 mois

    Merci Eric, c'est vrai que souvent nous voulons amener notre savoir et absolument parler aux personnes en souffrance, alors qu'une présence et un partage souvent dans les pleurs est rare. Nous avons trop de retenue sur ce point et cela fait du bien d'avoir des amis sincères qui pleurent simplement avec nous quand nous pleurons aussi. Merci encore.
  • DOUVOUKA Il y a 11 années, 10 mois

    Edifiant le message , merci encore parce que nous les chrétiens nous avons tendance à être religieux du cout nous passons à côté . Essayons de rester vraiment humain et laisser Dieu aux choses spirituelles . Que le nom de Dieu soit encore glorifié .
  • NSSP12 Il y a 11 années, 10 mois

    Jésus-Christ a su compatir avec tous ou celles qui étaient en difficultés lorsqu'il était encore sur terre. Il a de ce fait, donné un bon exemple que nous devons suivre, si nous voulons vraiment être appelé enfant de Dieu. Merci Eric pour ce message édifiant. Que Dieu vous comble davantage de sagesse.
  • Bougie Il y a 11 années, 10 mois

    Amen... Cher Eric... Il est vrai que dans la souffrance , une présence silencieuse remplie de compassion est du miel sur un coeur brisé...