Pourquoi Dieu s'est-il fait homme ?

Pourquoi Dieu s'est-il fait homme ?

Cur Deus Homo ?


Le grand concile œcuménique de Chalcédoine, en l’an 451, a mis le point final sur les grands débats christologiques qui ont animés les premiers siècles d’existence de l’église. La conclusion était assez simple et peut être résumée en deux points :

  1. Jésus-Christ, Fils unique-engendré du Père, est une seule personne
  2. Jésus-Christ est entièrement divin (Il est Dieu) et entièrement humain

Ces déclarations sont peut-être du latin pour plusieurs d’entre vous (littéralement, dans ce cas-ci), mais je vous assure qu’elles sont quintessentielles à notre compréhension de qui est Jésus. En effet, Chalcédoine fut le point de départ aux questions des théologiens touchant de près ou de loin la relation entre les êtres humains et Dieu pour le millénaire qui suivit.

Cela nous mène au titre de cet article : Cur Deus homo ? Le théologien Anselme de Cantorbéry (1033-1109) fut l’un des premiers à aborder exhaustivement la question « pourquoi Dieu s’est-Il fait homme? » et il a donné ce titre à son plus grand ouvrage. Anselme cherchait à comprendre quel rôle l’incarnation de Jésus-Christ avait dans le salut humain. Dans la tradition chrétienne occidentale, cette question fut reprise par le célèbre Thomas d’Aquin (1224-1274), puis fut menée à sa « conclusion » par le grand réformateur Jean Calvin (1509-1564) trois siècles plus tard sous forme de la doctrine de la « substitution pénale » (suffira pour cet article de la nommer), qui semble aujourd’hui avoir été adoptée par la grande majorité des chrétiens évangéliques. Différents théologiens de différentes traditions chrétiennes - certains plus qualifiés que d’autres - ont bien sur répondu à la même question qu’Anselme et sont arrivées à des réponses différentes.

Mon objectif pour cet article n’est pas de vanter les prouesses théologiques de Calvin, mais plutôt de poser la question une fois de plus : cur Deus homo – pourquoi Dieu s’est-Il fait homme? Je crois que trop de Chrétiens ont évité la question, intentionnellement ou non, malgré le fait qu’elle soit centrale à la foi. La vérité, c’est que cette question mène à plus de questions qui peuvent être embarrassantes autant lorsque nous nous les faisons poser que quand nous nous les posons nous-mêmes – des questions qui traitent de la nécessité de la croix, la violence et la mort, de l’apparente impossibilité qu’un Dieu parfait soit uni à une humanité dégénérée, ou encore le paradoxe que peut présenter la cohabitation de l’omnipotence, l’amour et la justice parfaite en Dieu. Je vous assure qu’il existe des réponses à ces questions – et il en existe plusieurs. Dans mon étude personnelle du sujet, je n’ai que commencé à gratter une couche superficielle de l’iceberg, et je dois avouer que la grande diversité de pensée dans cette discussion me rend très humble, puisque je dois me rendre à l’évidence que les années qu’il reste à ma vie, aussi nombreuses pourraient-elles l’être, ne seront pas suffisantes pour lire les milliers de volumes qui ont contribué à cette branche de la théologie. Je crois qu’au-delà de la compréhension mécanique et épistémologique qu’on peut avoir du sujet, il y a une vérité simple mais profondes que nous pouvons saisir comme de simples enfants et ainsi voir la beauté du paradoxe du Dieu-homme – j’aimerais vous la partager !

Il est difficile de concevoir pourquoi le Verbe créateur du monde quitterait la gloire des cieux pour la souffrance et la misère terrestre ! En effet, Jésus a vécu la pauvreté, l’abandon, la tristesse et la douleur comme nous la vivons; peut-il y avoir un geste d’amour et de solidarité plus grand que celui-là ? Jésus s’est mis à notre place et a combattu ce combat que nous appelons la vie humaine, un combat qu’il a terminé dans les ténèbres, au summum de l’agonie, nous démontrant ainsi son engagement immuable à la cause des hommes.

L’incarnation, un bousculement des frontières entre le temporel et le transcendant, fut la preuve de l’intention éternelle de Dieu : la communion avec Sa création. Cur Deus homo ? Dieu de notre côté; Dieu pour moi, Dieu pour vous, Dieu pour le monde.

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(Romains 1.16)

4 commentaires
  • jeanmarie19 Il y a 10 années, 9 mois

    Jésus dans son amour a voulu s'investir dans l'humain parce qu'il a vécu et combattu dans la souffrance, l'abandon comme le rappel Timothé, c'est un amour immuable, c'est pourquoi nous devons sans cesse s'appuyer, prier, car il a partager nos souffrances, nos joies humaines, combattre l'individualisme.
  • Paul Pensy Il y a 10 années, 10 mois

    Merci Timothé, j'aimerai vraiment vous écrire et discuter sur ce sujet pour ma propre compréhension. Merci de me contacter sur mon mail: paul.pensy@gmail.com
  • clodio Il y a 10 années, 10 mois

    Dieu s'est fait homme pour nous montrer le chemin qui produit notre meilleur évolution sur terre, où il y a même des guérisseurs en son nom, c’est aussi le meilleur chemin pour une transmission vers l'au delà. Il s'est fait homme pour partager notre joug et son sang est une promesse de pardon qui nous lave de nos fautes épuisantes. Lui seul sait ce qu'il gagne à la tête de l'Église à part notre amour en partage que l’on peu aussi ressentir en le reconnaissant. Jésus lui-même la dit qu’il faut être comme des enfants. On donne ce que l’on peu pour mieux comprendre. Sauf, comme il a déjà été dit : La foi nous fait tout comprendre.
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