Pourquoi le péché est-il si grave ?

Pourquoi le péché est-il si grave  ?

On comprend tous que, d’une part le péché offense Dieu, d’autre part il blesse l’homme. Mais ces deux angles de compréhension n’ont pas le même poids. Quand on prend Dieu  pour centre, on saisit correctement en quoi le péché est grave. Quand on prend pour centre l’homme et son histoire, tout devient relatif. 

C’est Dieu qui rapporte dans quel contexte le péché a surgi

Dieu dit qu’il est le créateur. Tout ce qu’il a fait est bon, il bénit, il indique la nourriture, il confie le jardin à Adam, il lui donne Ève et réciproquement. Si, plus tard, ce qu’on peut connaître de Dieu sera manifeste pour les hommes, car Dieu le leur a manifesté (Romains 1.19), combien ça doit être manifeste pour Adam et Ève ! Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle, et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde quand on les considère dans ses ouvrages (Romains 1.20), Adam et Ève les voient ! 

Dans ce contexte, la perfection même de Dieu soutient tout. Puissant, généreux, il manifeste sa bonté. L’arbre de vie (Genèse 2.9) signale que la vie éternelle, c’est le connaître Lui (comme dit Jésus, Jean 17.3). La personne même de Dieu suffit ! Ce qui explique la bienveillante limite qu’il pose à Adam : tu pourras manger de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Genèse 2.17). Il ne veut pas que l’homme décide seul de ce qui est bien ou mal, et s’englue dans le mal. Rien dans le texte ne suggère qu’Adam en ait conçu la moindre frustration. Dieu reste le créateur légitime, pleinement digne de confiance et de gloire (Apocalypse 4.11).  

Le tentateur met en doute et la fiabilité et la bienveillance de Dieu

À une question faussement naïve (Genèse 3.1), Ève répond que Dieu leur a défendu un seul arbre en précisant : sinon vous mourrez (Genèse 3.3). Le ‘père du mensonge’ avance : vous ne mourrez pas du tout (Genèse 3.4), c’est à dire : Dieu ne vous a pas dit vrai ! Admettre cette idée a été le début du péché : ne plus croire Dieu. 

Le serpent continue : mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez … vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal (Genèse 3.5), c’est à dire : Dieu vous prive d’un potentiel grandiose. Accepter ce mensonge a été la suite du péché : ne plus voir Dieu bienveillant et sage, mais se voir indépendant de lui. Pour décider de quoi ? Jusque-là Adam et Ève ne connaissent que le bien reçu de Dieu. Or, tel que présenté par le diable, connaître le bien et le mal leur apparaît comme « un plus » dépassant ce que Dieu a donné. Convoiter ce « plus » en trouvant l’arbre bon à manger, agréable à la vue, propre à donner du discernement ; puis prendre et manger de son fruit (Genèse 3.6), a été la concrétisation du péché : désobéir. 

Le péché est grave car il rend à Dieu le mal pour le bien

À la parole fiable de Dieu, Adam et Ève (puis chacun de nous) préfèrent celle qui le contredit. À sa protection, ils opposent la convoitise d’avoir plus. 

À sa perfection divine, ils répondent par l’orgueil. 

À son amour généreux, ils rendent l’ingratitude. De leurs descendants, Dieu dira : c’est moi qu’ils rejettent, pour que je ne règne plus sur eux (1 Samuel 8.7). Car manger le fruit défendu c’est confier leur vie au diable . Bien sûr ils le font parce qu’il les a séduits

Leur rébellion reste pourtant incompréhensible : leur cadre de vie est pur, leur connaissance de Dieu est certes novice mais sans parasite, ils lui doivent tout, ne souffrent de rien, ne sont frustrés de rien. Plus encore que nous, pécheurs après eux, ils sont inexcusables (Romains 1.21). 

Pécher c’est ne pas croire Dieu, désobéir à sa parole, et ainsi le manquer

« Ne pas croire ». Jésus dira du monde : le péché c’est qu’ils ne croient pas en moi (Jean 16.9).  « Désobéir ». Jean écrira que le péché c’est violer la loi de Dieu (1 Jean 3.4).  « Manquer ». Quand on lit : celui qui pèche contre moi (Proverbes 8.36), c’est littéralement, celui qui me manque. Plus que manquer un but, pécher c’est manquer Dieu !  En ne le croyant plus, en lui désobéissant, Adam et Ève le manquent. Lorsque Dieu parcourt le jardin et appelle (Genèse 3.8), ils se cachent de devant lui (id), dont la bonté leur était si manifeste. Ils ont peur (Genèse 3.10), ils commencent à mourir. 

Est-ce mérité pour avoir mangé un simple fruit défendu ?  Il suffit de voir ce qui était contenu dans ce « manger ». Leur premier fils tue le deuxième (Genèse 4.8). Leurs descendants plus lointains ne conçoivent que des pensées mauvaises (Genèse 6.5). Ils ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge, ont adoré la créature au lieu du Créateur (Romains 1.25), ont sous leurs lèvres un venin d’aspic (Romains 3.13). Faux dieux, Sodome et Gomorrhe, sacrifices d’enfants. Adultères, vols, cruauté, cupidité (qui est source de tous les maux, 1 Timothée 6.10). En tout cela, la confiance due à Dieu est détournée vers des démons, vers soi-même, vers autrui. En quoi le pécheur nuit-il à son âme (Proverbes 8.36) ? D’abord en ce qu’il l’amène à offenser Dieu : ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu (Actes 5.4-5). 

Selon Jésus, il faut considérer nos péchés d’abord comme des dettes envers Dieu

Voici comment vous devez prier : pardonne-nous nos offenses (remets-nous nos dettes) (Matthieu 6.12). Le premier regard doit être vertical : notre Père qui es aux cieux. Et : ton nom, ton règne, ta volonté. Certes il existe un regard horizontal (nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés) mais ici Jésus prescrit de demander le pardon, non à ceux que nous avons lésés, mais à Dieu. 

Cela implique que nos péchés sont d’abord contre lui, puisque seul son pardon à lui peut les effacer. Même si une personne lésée nous a pardonné, notre péché n’est effacé que si Dieu lui-même nous le pardonne. Comment nous le pardonne-t-il, ce péché dont le salaire est la mort ? Par le châtiment de mort qu’il a fait retomber sur son propre Fils (Esaïe 53.5). L’horreur de la solution au péché démontre l’horreur du péché.  Ainsi, le fait que Dieu pardonne des fautes, ne signifie en aucun cas qu’elles seraient excusables, mais signifie que son amour est immense !

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(Romains 1.16)

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