Quand les héros sont fatigués...

Quand les héros sont fatigués...

Genèse 9:20-23, nous place juste après que Dieu ait rendu son jugement sur les habitants de la terre, au travers du déluge. 

 

Une nouvelle ère commence pour l’humanité, un nouveau départ est offert à ceux qui ont cru à la Parole de Dieu prêchée pendant la construction de l’arche, temps de grâce donné  aux hommes et aux femmes pour se repentir.

 

Vraiment ?

 

Peu de temps après avoir passé alliance avec l’Eternel, Noé, homme juste qui avait la faveur de Dieu, s'enivra dans sa tente... A peine sauvés, déjà le retour du péché !

 

Comment, lui, le prédicateur de justice qui avait annoncé sans relâche pendant 120 ans le jugement à venir et le plan du salut de Dieu, tenant bon face aux railleries de ses concitoyens, put-il  tomber ainsi ? 

 

Se laissa-t-il aller après ce fantastique combat, sa longue fidélité, toute pression disparue, pensant «qu’il avait bien mérité un peu de détente» ?

 

L’arche n’était qu’une ombre des choses spirituelles à venir, un avant-goût du salut par le bois dressé pour nous à Golgotha. Notre vieille nature reste toujours encline à se détourner du Créateur. Seule la vie transmise par Christ lors de notre nouvelle naissance, rend notre transformation possible, pas à pas...

 

Aujourd’hui encore, il arrive que des croyants engagés avec leur Sauveur, des serviteurs et des servantes, consacrés et intègres, tombent dans le péché. Sommes-nous surpris ?

 

Nous savons tous qu’une seule erreur peut mettre à mal des années de service fidèle. Plus nous sommes élevés, plus «public» est notre service, plus vulnérables nous sommes aux conséquences de notre péché. Plus difficile il devient de s’en relever...

 

Noé fut-il pour autant rejeté par Dieu, sa fidélité passée effacée ?

 

Que dire de l’exemple donné par David qui, devenu roi d'Israël, vainqueur de ses ennemis, homme de foi «selon le coeur de Dieu» tomba de toute sa hauteur, faute d’avoir gardé son coeur et ses yeux...?

 

Il ne relâcha sa vigilance que pour «un peu de temps». Il dit que faire à ses hommes, les envoya combattre, mais resta à l’arrière. Au-dessus d’eux, il s’adonna un soir à des pensées voluptueuses... qui sitôt nées créèrent adultère, manigance et meurtre. 

 

Pourtant, malgré sa chute, Dieu lui offrit son pardon et le garda sur le trône.

 

Oui, qui que nous soyons, d’aussi haut que nous tombions, pour tous ceux qui se repentent, Christ offre avec la rédemption, le droit de se relever. 

 

Peu importe où tu te trouves aujourd’hui, mon frère, ma soeur, qui que tu sois... ton Sauveur veut que tu finisses victorieux. Aujourd’hui n’est pas la fin de la course !

 

Quelle aide apporter dans de telles circonstances ?

 

En réponse à sa chute, les fils de Noé offrirent deux solutions très différentes à  leur père, que l’on retrouve aujourd'hui encore au sein de l’Eglise.

 

Le premier qui découvrit sa faute, Cham, le laissa là, sans aide, et sans compassion aucune, alla tout raconter à ses frères... Il rendit l’erreur publique et apporta honte et confusion sur Noé, sans offrir de solution. 

 

Combien de fois avons-nous vu le péché d’un serviteur ainsi jeté sur la place publique sans offre de reconstruction ou de rachat, avec pour seule issue la condamnation et la honte ? 

 

Quand Christ eut devant lui la femme surprise en flagrant délit d’adultère, il aurait pu, lui, le seul homme sans péché, lui jeter la première pierre...mais il ne le fit pas.

 

Sem et Japhet, dès qu’ils apprirent l’erreur de leur père, réagirent différemment: ils reconnurent le problème, se mirent d’accord pour travailler ensemble, et lui offrirent une sortie de crise décente. Ils prirent sur eux une couverture et reculant afin de ne pas voir sa nudité, l’entourèrent et le recouvrirent. Ils lui permirent ainsi de garder sa dignité d’homme de Dieu et d’être réhabilité.

 

De ces deux démarches face au péché, l’une attira la malédiction et l’autre la bénédiction. L’une eut pour fruit la division au sein d’une même famille, et l’autre la réconciliation... 

 

L’une appela la condamnation et l’autre la grâce.

 

Quelle église après que Pierre eut publiquement renié son Maître à trois reprises lui aurait offert la moindre chance de reprendre son ministère quelques jours après seulement ? Encore moins, la responsabilité de la première prédication de l’histoire de l’Eglise !

 

Le Père du fils prodigue ne rejeta pas son fils repentant, ni même ne le traita comme un simple ouvrier, mais il le rétablit en tant qu’héritier de sa maison.

 

C’est ainsi que notre Père nous aime, et c’est ainsi qu’Il nous demande de nous pardonner les uns les autres. (Colossiens 3:13)

 

Pour savoir si nous avons compris la grâce, regardons à notre réaction face au péché d’autrui, et souvenons-nous que Christ couvrit notre propre nudité, en s’exposant à notre place à la croix pour nous faire cohéritiers du Père. 

 

Notre relation avec Dieu n’a pas pour objet ce qui ne va pas avec nous, mais ce qui est possible avec Christ et par Christ, en nous ! Tomber est un accident de parcours, se relever et continuer est l’objectif de la grâce.

 

«Celui qui couvre une faute cherche l'amour, Et celui qui la rappelle dans ses discours divise les amis». Proverbes 17:9

 

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