Qui Soulève Tes bras ?

Qui Soulève Tes bras ?

« Moi, Toute Seule ! » ; « Je veux le faire moi-même ! »

Sans nul doute, chacun(e) d'entre nous a prononcé un jour ces paroles. Mais cette fois-ci, c'était ma fille qui les clamait du haut de ces trois ans. Et c'était souvent comme ça à cette période-là, que ce soit pour mettre ses chaussures ou un chandail, sans parler de la robe d'été qu'elle voulait porter quand il faisait -20° à Montréal, en plein hiver. 

Il y a quelque chose d'inné en nous – depuis l'époque du Jardin d'Eden sans doute – qui nous pousse vers l'indépendance. Et c'est bien sûr le rôle des parents de guider leur enfant en vue d'atteindre cette autonomie. J'ai souvent dit que si nous donnons des racines à nos enfants, tout en les encourageant à voler de leurs propres ailes, ils reviendront au nid avec plaisir. Et je le crois toujours. 

Il y a tout de même un paradoxe dans cette question d'autonomie et d'indépendance. Les synonymes de ces mots sont : individualisme, indocilité, souveraineté... et autres termes similaires. Il faut de nombreuses années pour grandir et atteindre notre indépendance, mais – paradoxalement – Jésus nous dit que, pour entrer dans le royaume des cieux, il faut être comme un petit enfant. Autrement dit, devenir quelqu'un qui dépend de quelqu'un d'autre, qui est par ailleurs entouré de nouveau par d'autres "parents" : ceux qui tiennent tes bras quand tu fais tes premiers pas en tant que né de nouveau, ceux qui te relèvent quand tu tombes, ceux qui essuient tes larmes, ceux qui t'encouragent, qui te reprennent, qui ne te jugent pas, et surtout ceux qui t'aiment sans condition. 

Quand nous contemplons la Trinité, nous réalisons que nous n'étions pas censés être seuls. Nous étions créés "relationnels". Ève a été tentée quand elle s'est trouvée seule. L'autonomie à tout prix risque toujours de nous amener vers l'isolement et la solitude. 

Mais il est difficile pour beaucoup – y compris moi-même – d'admettre notre besoin des autres pour avancer dans la vie chrétienne et dans notre foi, pour tout simplement marcher en Lui, vers notre ville céleste, ensemble. En fin de compte, vouloir marcher tout seul exprime la prétention qu'on n'a pas non plus besoin d'un Sauveur.

 A la question « Comment vas-tu ? », ma réponse a toujours été : « Tout va bien ! », même quand ça n'allait pas bien du tout. Mon éducation était telle qu'on ne doit jamais dévoiler nos émotions, ni nos problèmes, surtout en public. Et notre éducation chrétienne prônait de faire passer « les autres d'abord »... Mais comment aimer inconditionnellement les autres si nous ne nous aimons pas nous-même ?

Et s'aimer soi-même signifie qu'il nous faut reconnaître nos propres besoins aussi. La maturité spirituelle consiste à prendre conscience de nos besoins tout comme ceux des autres, et que nous sommes faits pour cette réciprocité.

« Comme les bras de Moïse se fatiguaient, Aaron et Hour prirent une pierre qu'il placèrent sous lui pour le faire asseoir dessus, et ils lui soutinrent les bras, chacun d'un côté ; ainsi ses bras tinrent fermes jusqu'au coucher du soleil » (Exode: 17.12)

Après avoir dit tout cela, il reste une question importante. Et de taille : Comment trouver notre Hour et notre Aaron ? Je sais pertinemment que la plupart d'entre nous ont été blessés dans le passé justement par ceux et celles qui auraient pu être nos Hour et Aaron. Nous avons été désillusionnés et nous avons de la difficulté à faire de nouveau confiance. 

Mais les mauvaises expériences sont là pour nous faire comprendre quelque chose : par exemple il est possible que, parfois, nous n'ayons pas été suffisamment exigeants dans le choix de nos relations, de certaines personnes qui étaient médisantes, et qui ont profité de certaines confidences. 

Dans mon cas, l'orgueil faisait partie de mon « Moi Toute Seule ».

Je crois que Jésus montre la bonne façon de trouver nos "supporters". Il s'est absenté pour prier et choisir ses disciples. Nous pouvons prier qu'Il nous entoure de personnes remplies de sagesse, qui nous chériront. Comme David, prions pour avoir un Jonathan. Ou deux !  Une fois trouvé, prions continuellement pour cette ou ces relations.

Il est nécessaire de prendre des risques. La construction d'une relation apporte son lot de malentendus : nous savons par exemple qu'Aaron a fait, disons, une grosse bêtise... Mais c'était quand même lui qui était aux côtés de Moïse durant la bataille avec les Amalécites. 

Ces amitiés sont précieuses pour les deux parties. Elles ont besoin de temps et d'espace pour croître. Il faut les arroser avec la prière et du temps passé ensemble dans les activités, les partages, les projets ou les œuvres que nous aimons.

Nous ne devons pas marcher seul. Après que Jésus ait été élevé au ciel, d'un commun accord, les disciples se retrouvaient pour prier. Notre foi est en Jésus, pas en nos Hour et Aaron ; mais notre foi devrait nous pousser à prier pour que, justement, Il nous envoie des personnes de confiance, celles qui soutiendront nos bras pour tenir fermes « jusqu'au coucher du soleil » pour permettre aux Josué de remporter la victoire.

Je prie que chacun de nous trouve ces trésors.

 

                                                                                God bless and love,

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