Dimanche : Une entrée triomphale

Bien que nous ayons pour habitude de considérer le lundi comme le premier jour de la semaine, c’est par un dimanche que débute la semaine Sainte, jour durant lequel l’Église, depuis des siècles, commémore l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Cette journée est appelée le « dimanche des Rameaux » en raison des branches de palmiers et des vêtements que le peuple étendait par terre lorsque Jésus faisait son entrée à Jérusalem assis sur un ânon. Ce récit, décrit par les quatre évangélistes, marque le commencement de la dernière semaine de la vie de Jésus sur terre. Les textes sont remplis de symboles, de prophéties accomplies et de messages forts qui illustrent un moment crucial de la mission de Jésus mettant en avant son humilité et son autorité. Je te propose aujourd’hui de mettre en lumière une vérité que nous apprennent ces textes. 

Un événement, deux réactions

Il est intéressant de constater qu’un même événement, « l’entrée de Jésus à Jérusalem », provoque deux réactions. D’un côté, il y a la foule qui se réjouit de la venue de Jésus et l’accueille comme un véritable roi avec des cris de joie et de louange. Nombreux sont ceux qui étendent leurs vêtements et des rameaux sur la route devant lui, car ce geste symbolisait dans l’Antiquité (Grecque et Romaine) une marque d’honneur exceptionnelle que l’on réservait aux rois. De plus, cette attitude démontrait la reconnaissance de la seigneurie de Christ, la considération de sa puissance ainsi que la soumission à son autorité. Tout cet étalage de vêtements et de rameaux était une manifestation d’amour pour le Messie tant attendu et espéré par Israël depuis si longtemps. Des louanges résonnaient dans toute la ville : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très-hauts ! » Dans l’esprit et le cœur du peuple, ces vives acclamations avaient un sens éminemment prophétique, particulièrement avec l’expression « Hosanna » qui signifie « sauve, je te prie » et que l’on retrouve dans le Psaume 118, 25-26. 

À l’opposé, les pharisiens ont manifesté une tout autre réaction. Devant l’entrée triomphale de Jésus, ils se montrent irrités par les acclamations et les louanges dont il est l’objet. L’Écriture nous apprend qu’ils se sont mis à négocier avec Jésus pour qu’il calme la foule. Mais Jésus leur répond : « Je vous dis que si ceux-ci se taisent, les pierres crieront » (Luc 19,40). Ces pharisiens, orgueilleux de leur position et jaloux de leur influence sur le peuple, savaient parfaitement bien que les acclamations de la foule « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » n’étaient pas de simples slogans, mais qu’il s’agissait d’une proclamation réservée à l’accueil du Sauveur d’Israël. 

À quel groupe est-ce que j’appartiens ?

Ces deux réactions me portent à réfléchir sur ma propre attitude à propos de la reconnaissance « publique » de Jésus dans ma vie. Une question fondamentale se pose : de quel côté je me range ?

Même si ta compréhension de Jésus est parfois imparfaite, reconnais-tu son autorité, sa puissance et sa seigneurie sur ta vie ou désires-tu qu’il se plie à tes conditions et à ta manière de voir les choses ? En fin de compte, c’est bien l’attitude que j’adopte envers Jésus qui m’identifie à l’un de ces deux groupes. 

À mon tour, je me remémore

En ce premier jour de la Semaine Sainte, si toi aussi tu désires, comme la foule, accueillir Jésus comme Roi de ta vie, je te propose de faire cette prière : 

« Père éternel, je veux célébrer le dimanche des Rameaux. Oui, je veux m’associer à cette foule qui acclame le Roi : “Hosanna ! Sauve, je te prie !” Oui, je dépose mon manteau pour t’honorer Seigneur. Mais je ne veux pas acclamer un sauveur qui ne le serait que pour mon confort personnel. En ce dimanche des Rameaux, je célèbre le Seigneur qui a une vision universelle et des projets éternels… Je quitte le manteau de ma suffisance, je m’incline devant toi Jésus et je me réjouis du dimanche suivant : le dimanche de la Pâque ; criante victoire de la Justice, de la célébration du don parfait, de la défaite de la mort et de son oppression. Le salut est arrivé, le Roi est couronné et il n’est pas un roi temporel, mais un Roi éternel. Viens, Seigneur Jésus ! Amen ».

Versets : Matthieu 21,1-11 ; Luc 19,38 ; Psaumes 118,25-26